Depuis une fenêtre du palais apostolique donnant place Saint-Pierre au Vatican, le pape a expliqué à la foule que la porte étroite du salut « nous demande de restreindre et contenir notre orgueil et notre peur, pour nous ouvrir à [Dieu] avec un cœur humble et confiant, en nous reconnaissant pécheurs, ayant besoin de son pardon ».
« En entrant par la porte de Jésus, a-t-il ajouté, (…) nous pourrons sortir des attitudes mondaines, des mauvaises habitudes, des égoïsmes et des fermetures ». Et le pape d’inviter les chrétiens à un examen de conscience sur ce qui les empêche de franchir la porte : « Mon orgueil, ma suffisance, mes péchés ».
Au fil de sa méditation, le pape François a appelé à ne pas gâcher l’occasion de franchir la porte en se contentant « de discours académiques sur le salut », mais à « saisir les occasions de salut ». « La vie n’est pas un jeu vidéo ni un feuilleton télévisé, a-t-il insisté ; notre vie est sérieuse et l’objectif à atteindre est important : le salut éternel. »
Paroles du pape avant l’angélus :
Chers frères et sœurs, bonjour !
L’Evangile du jour nous exhorte à méditer sur le thème du salut. L’évangéliste Luc raconte que Jésus est en voyage vers Jérusalem et durant le parcours il est approché par quelqu’un qui lui demande : « Seigneur, n’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? » (Lc 13,23). Jésus ne donne pas une réponse directe, mais déplace le débat sur un autre niveau, avec un langage suggestif, qu’au début les disciples ne comprennent peut-être pas : « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite, car, je vous le déclare, beaucoup chercheront à entrer et n’y parviendront pas. » (v.24). Avec l’image de la porte, Il veut faire comprendre à ses auditeurs qu’il n’est pas question de chiffre – combien seront sauvés –, il n’importe pas de savoir combien, mais il est important que tous sachent quel est le chemin qui conduit au salut : la porte.
Ce parcours, ce chemin, prévoit que l’on franchisse une porte. Mais où est la porte, comment est la porte, qui est la porte ? Jésus lui-même est la porte. C’est lui-même qui le dit, dans l’Evangile de Jean : « Je suis la porte » (cf. Jn 10,9) ; Il nous conduit dans la communion avec le Père, où nous trouvons amour, compréhension et protection. « Mais pourquoi cette porte est-elle étroite ? », peut-on se demander. Pourquoi dit-il qu’elle est étroite ? C’est une porte étroite non pas parce qu’elle est oppressive, non, mais parce qu’elle nous demande de restreindre et contenir notre orgueil et notre peur, pour nous ouvrir à Lui avec un cœur humble et confiant, en nous reconnaissant pécheurs, ayant besoin de son pardon. C’est pour cela qu’elle est étroite, pour contenir notre orgueil qui nous fait enfler. La porte de la miséricorde de Dieu est étroite mais toujours grande ouverte, et grande ouverte pour tous ! Dieu ne fait pas de préférences, mais il accueille toujours tout le monde, sans distinctions. Une porte étroite pour limiter notre orgueil et notre peur, grande ouverte parce que Dieu nous accueille sans distinction. Et le salut qu’Il nous donne est un flux incessant de miséricorde qui abat toute barrière et ouvre des perspectives surprenantes de lumière et de paix. Une porte étroite mais toujours grande ouverte, n’oubliez pas cela : porte étroite mais toujours grande ouverte.
Jésus aujourd’hui nous adresse, encore une fois, une invitation pressante à aller à Lui, à franchir la porte de la vie pleine, réconciliée et heureuse. Il attend chacun de nous, quel que soit le péché que nous avons commis – quel qu’il soit – pour nous embrasser, pour nous offrir son pardon. Lui seul peut transformer notre cœur, Lui seul peut donner pleinement sens à notre existence, en nous donnant la vraie joie. En entrant par la porte de Jésus, la porte de la foi et de l’Evangile, nous pourrons sortir des attitudes mondaines, des mauvaises habitudes, des égoïsmes et des fermetures. Quand il y a un contact avec l’amour et la miséricorde de Dieu, il y a un changement authentique. Et notre vie est éclairée par la lumière de l’Esprit-Saint : une lumière inextinguible !
Je voudrais vous faire une proposition. Pensons en silence, maintenant, quelques instants, aux choses que nous avons en nous et qui empêchent de franchir la porte. Mon orgueil, ma suffisance, mes péchés. Et puis pensons à l’autre porte, celle grande ouverte de la miséricorde de Dieu qui nous attend de l’autre côté pour nous donner le pardon. Pensons à ces deux choses en silence un instant.
Le Seigneur nous offre tant d’occasions pour nous sauver et entrer à travers la porte du salut. Cette porte est l’occasion qui ne doit pas être gâchée : nous ne devons pas faire de discours académiques sur le salut, comme celui qui s’est adressé à Jésus, mais nous devons saisir les occasions de salut. Parce qu’à un certain moment « le maître de maison se sera levé pour fermer la porte » (v.25), comme nous l’a rappelé l’Evangile. Mais si Dieu est bon et nous aime, pourquoi ferme-t-il la porte, pourquoi fermera-t-il la porte à un moment ? Parce que la vie n’est pas un jeu vidéo ni un feuilleton télévisé ; notre vie est sérieuse et l’objectif à atteindre est important : le salut éternel.
A la Vierge Marie, Porte du Ciel, demandons de nous aider à saisir les occasions que le Seigneur nous offre pour franchir la porte de la foi et entrer ainsi sur une voie large : c’est la route du salut capable d’accueillir tous ceux qui se laissent impliquer par l’amour. C’est l’amour qui sauve, l’amour qui déjà sur la terre est source de béatitude pour tous ceux qui, dans la douceur, dans la patience et dans la justice, s’oublient eux-mêmes et se donnent aux autres, spécialement aux plus faibles.