Nullités de mariage : le Pape François explique l'évolution des procédures

«La charité et la miséricorde, outre la réflexion sur l’expérience, ont poussé l’Église à se rendre encore plus proche de ses enfants » qui «souvent sont oppressés par le doute de savoir si [leur mariage] était valide ou non». Le Pape François est revenu ce samedi matin, 12 mars 2016, sur les nouvelles procédures d’annulation de mariages canoniques mises en place à l’été 2015 par deux Motu Proprio, Mitis Iudex Dominus Iesus et Mitis et Misericors Jesus. Lors d’une rencontre, dans la salle Paul VI du Vatican, avec les participants à un cours de formation de la Rote romaine, le Pape a expliqué que ces documents montraient «la sollicitude de l’Église vers ces fidèles qui attendent une vérification rapide de leur situation matrimoniale».

«Il est important que la nouvelle norme soit reçue et approfondie dans le mérite et l’esprit, spécialement par les opérateurs des tribunaux ecclésiastiques, pour rendre un service de justice et de charité aux familles». Le Pape François a rappelé que l’objectif principal de la réforme introduite avant le Synode des évêques sur la famille l’année dernière, est celui d’aider les personnes «qui ont vécu une expérience matrimoniale malheureuse». Car «l’Église est mère et veut montrer à tout le monde le visage du Dieu fidèle à son amour, miséricordieux et toujours capable de redonner force et espoir».

Le Pape a invité ainsi les participants à ce séminaire de la Rote romaine à vivre leur «engagement en faveur de la justice» «comme un service aux âmes, spécialement les plus blessées».

Parmi les personnes les plus en difficulté, et qui doivent être au centre de l’attention de tous les acteurs judiciaires, figurent celles qui sont «séparées» et qui «vivent une nouvelle union». «Leur participation à la communauté ecclésiale» est également au cœur des préoccupations du Pape.

Si François insiste bien sur la nécessité de prendre soin de ces fidèles en souffrance, il invite à regarder «avec admiration ceux qui, dans des conditions difficiles, restent fidèles au lien sacramentel. Ces témoins de la fidélité matrimoniale doivent être encouragés et donnés en exemple à imiter».

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Je vous salue tous, vous qui avez participé au cours de formation, organisé par la Rote romaine, sur le nouveau procès matrimonial et sur la procédure « super rato ». J’exprime ma reconnaissance à Mgr Pinto pour son engagement en faveur de ces cours de formation et je le remercie pour les paroles qu’il m’a adressées.

Au cours du récent parcours synodal sur la famille, de fortes attentes avaient émergé afin de rendre plus aisées et plus efficaces les procédures pour la déclaration de nullité matrimoniale. En effet, de nombreux fidèles souffrent en raison de la fin de leur mariage et ils sont souvent oppressés par le doute, ne sachant pas si leur mariage était valide ou pas. C’est-à-dire qu’ils se demandent s’il y avait déjà quelque chose, dans les intentions ou dans les faits, qui a empêché la réalisation effective du sacrement. Mais, dans bien des cas, ces fidèles rencontraient des difficultés pour accéder aux structures juridiques ecclésiales et percevaient la nécessité de procédures simplifiées.

La charité et la miséricorde, outre la réflexion sur l’expérience, ont poussé l’Église à se rendre encore plus proche de ses enfants, en venant au devant de leur désir légitime de justice. Le 15 août dernier, ont été promulgués les documents Mitis Iudex Dominus Iesus et Mitis et Misericors Iesus, qui ont recueilli les fruits du travail de la commission spéciale instituée le 27 août 2014 : presque une année de travail. Ces dispositions ont un objectif éminemment pastoral : montrer la sollicitude de l’Église envers les fidèles qui attendent une vérification rapide sur leur situation matrimoniale. En particulier, la double sentence conforme a été abolie et le fameux procès bref a été créé, remettant au centre la figure et le rôle de l’évêque diocésain, ou de l’éparque dans le cas des Églises orientales, comme juge des causes. Ainsi a été davantage valorisé le rôle de l’évêque et de l’éparque en matière matrimoniale ; en effet, outre la constatation par voie administrative – conclu et non consommé – c’est à lui qu’incombe la responsabilité de la voie judiciaire en ce qui concerne l’appréciation de la validité du lien.

Il est important que la nouvelle norme soit reçue et approfondie, dans le fond et dans l’esprit, en particulier par les membres des tribunaux ecclésiastiques, pour rendre un service de justice et de charité aux familles. Pour beaucoup de personnes, qui ont vécu l’expérience d’un mariage malheureux, la vérification de la validité ou de l’invalidité du mariage représente une possibilité importante : et ces personnes doivent être aidées à parcourir ce chemin le plus aisément possible. D’où aussi la valeur du cours que vous avez suivi. Je vous encourage à conserver précieusement ce que vous avez appris ces jours-ci et à agir en gardant toujours les yeux fixés sur le salut des âmes, qui est la loi suprême de l’Église.

L’Église est mère et elle veut montrer à tous le visage de Dieu fidèle à son amour, miséricordieux et toujours capable de redonner force et espérance. Ce qui nous tient le plus à cœur, en ce qui concerne les personnes séparées qui vivent une nouvelle union, c’est leur participation à la communauté ecclésiale. Mais, tout en prenant soin des blessures de ceux qui demandent la constatation de la vérité sur leur mariage en échec, nous regardons avec admiration ceux qui, même dans des conditions difficiles, demeurent fidèles au lien sacramentel. Ces témoins de la fidélité matrimoniale doivent être encouragés et donnés en exemples à imiter. Tant de femmes et d’hommes supportent des poids pesants, importants, pour ne pas détruire leur famille, pour être fidèles dans la santé comme dans la maladie, dans les difficultés comme dans une vie tranquille : c’est la fidélité. Et ils sont courageux !

Je vous remercie pour votre engagement en faveur de la justice et je vous exhorte à le vivre non pas comme un métier ou, pire, comme un pouvoir, mais comme un service des âmes, en particulier de celles qui sont le plus blessées. Que le Seigneur vous bénisse et que la Vierge Marie vous protège. S’il vous plaît, souvenez-vous de prier pour moi.

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