Une « aube nouvelle » se lève sur le Mexique, annonce le pape François au terme de son voyage de cinq jours, à la fin de la messe à Ciudad Juarez, ce mercredi 17 février.
Texte officiel de l’allocution finale du pape François :
Monseigneur José Guadalupe Torres Campos, Évêque de Ciudad Juárez,
Chers frères dans l’épiscopat,
Distinguées Autorités,
Mesdames et Messieurs,
Vous tous, chers amis,
Merci beaucoup, Monseigneur, pour votre aimable adresse. C’est le moment de remercier le Seigneur pour m’avoir permis cette visite au Mexique, qui surprend toujours. Le Mexique est une surprise !
Je ne voudrais pas m’en aller sans remercier pour l’effort de ceux qui ont rendu possible ce pèlerinage. Je remercie toutes les autorités fédérales et locales, pour l’intérêt et l’aide prévenante avec lesquels vous avez contribué au bon déroulement de cette initiative. En même temps, je voudrais remercier de grand cœur ceux qui ont collaboré de diverses manières à cette visite pastorale. Merci à tant de serviteurs anonymes qui, dans le silence, ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour que ces jours soient une fête de famille ! Je me suis senti accueilli, reçu par l’affection, par la fête, par l’espérance de cette grande famille mexicaine ; merci de m’avoir ouvert les portes de vos vies, de votre nation.
L’écrivain mexicain Octavio Paz dit dans son poème Hermandad :
« Je suis un homme : je dure peu et la nuit est immense. Mais je regarde vers le haut : les étoiles écrivent. Sans saisir, je comprends : je suis également écriture et à l’instant même quelqu’un m’épelle »
(Un sol más vivo. Antología poética, Ediciones Era, México 2014, p. 268).
Empruntant ces belles expressions, j’ose dire que ce qui nous épelle et nous trace le chemin est la présence mystérieuse mais réelle de Dieu dans la chair concrète de toutes les personnes, surtout les plus pauvres et les plus nécessiteux du Mexique. La nuit peut nous sembler immense et très obscure, mais ces jours-ci j’ai pu constater qu’il y a dans ce peuple beaucoup de lumières qui annoncent l’espérance ; j’ai pu voir à travers beaucoup de vos témoignages, à travers vos visages, la présence de Dieu qui continue de marcher sur cette terre en vous guidant et en soutenant l’espérance ; de nombreux hommes et femmes, par leur effort quotidien, permettent à cette société mexicaine de ne pas rester dans le noir. Beaucoup d’hommes et de femmes au long des rues, quand je passais, élevaient leurs enfants, me les montraient : ils sont l’avenir du Mexique, prenons soin d’eux, aimons-les. Ces jeunes sont les prophètes de l’avenir, ils sont le signe d’une aube nouvelle. Et je vous assure qu’il m’est arrivé, à un moment, d’avoir envie de pleurer, en voyant tant d’espérance dans un peuple si éprouvé.
Que Marie, la Mère de Guadalupe, continue de vous visiter, qu’elle continue de parcourir ce pays – le Mexique ne se comprend pas sans elle –, qu’elle continue de vous aider à être des missionnaires ainsi que des témoins de miséricorde et de réconciliation.
De nouveau, merci beaucoup !