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Le Pape François a reçu les séminaristes du Collège lombard
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Admin Admin
Messages : 5949 Date d'inscription : 17/03/2013
Sujet: Le Pape François a reçu les séminaristes du Collège lombard Lun 25 Jan 2016 - 21:34
Lundi 25 Janvier 2016
Le Pape François a reçu les séminaristes du Collège lombard
"Vous vous préparez à donner suite à cet élan de l'Esprit, pour être l'avenir de l'Eglise selon le cœur de Dieu. Non pas selon les préférences de chacun ou les modes du moment, mais comme l'exige l'annonce de l'Evangile". Telles ont été les paroles du Pape s'adressant ce matin à la communauté du séminaire pontifical lombard de Rome: "Pour bien se préparer au sacerdoce il faut un travail approfondi, mais surtout une conversion intérieure qui enracine quotidiennement le ministère dans le premier appel de Jésus et qui le ravive dans notre rapport personnel avec lui, comme le faisait l'apôtre Paul, dont nous fêtons aujourd'hui la conversion".
Puis il a évoqué saint Charles Borromée qui a présenté sa vie comme "un mouvement de conversion permanent, visant à réfléchir l'image du Pasteur. Il s'est identifié à cette image, l'a nourrie par sa vie, sachant que le discours passe dans la réalité au prix du sang: les Sanguinis Ministri étaient pour lui les vrais prêtres. Il a donc réalisé l'image en effaçant les visages et a mis toute sa passion à la reproduire. Ainsi, la grande œuvre des théologiens de l'époque, dominée par la célébration du Concile de Trente, fut mise en œuvre par de saints pasteurs comme Charles Borromée".
Le Pape a encore dit à ses hôtes qu'ils étaient les "héritiers et les témoins d'une grande histoire de sainteté, qui plonge ses racines dans vos patrons, les évêques Ambroise et Charles, et qui a vu plus récemment, parmi les élèves même, trois bienheureux et trois serviteurs de Dieu. C'est le but auquel vous devez tendre! Cependant, une tentation apparaît sur notre route que vous devez repousser: celle de la normalité, d'un pasteur à qui une vie normale suffit... La normalité pour nous, c'est au contraire la sainteté pastorale, le don de la vie. Si un prêtre choisit d'être seulement une personne normale, il sera un prêtre médiocre, ou pire...
Seul celui qui fait de sa vie un dialogue constant avec la Parole de Dieu, ou mieux, avec Dieu qui parle, peut annoncer des paroles de vie. Pendant ces années, il vous revient de vous entraîner dans ce dialogue de vie, dans la connaissance des différentes disciplines que vous étudiez n'est pas une fin en soi, mais doit être concrétisée par la prière et dans la vraie rencontre avec les personnes. Il ne s'agit pas de se former de façon compartimentée. La prière, la culture et la pastorale sont les pierres porteuses d'un seul bâtiment. Elles doivent donc être toujours solidement unies pour se soutenir l'une l'autre, bien cimentées entre elles, pour que les prêtres d'aujourd'hui et de demain soient des hommes spirituels et des pasteurs miséricordieux, intérieurement unifiés par l'amour du Seigneur et capables de diffuser la joie de l'Evangile dans la simplicité de la vie".
Le Pape leur a aussi rappelé que pour être un bon prêtre, le contact et la proximité avec l'évêque est nécessaire. "La caractéristique du prêtre diocésain est précisément la diocésanité, et la diocésanité a sa pierre angulaire dans la relation fréquente avec l'évêque, dans le dialogue et dans le discernement avec lui. Un prêtre qui n'a pas de rapport assidu avec son évêque s'isole lentement du corps diocésain et sa fécondité diminue, justement parce qu'il ne dialogue pas avec le père du diocèse". Avant de conclure, il a demandé aux séminaristes lombardes de "cultiver la beauté de l'amitié et l'art d'établir des relations, pour créer une fraternité sacerdotale plus forte que les diversités particulières".
Je vous salue avec affection et je remercie le cardinal Scola pour ses aimables paroles. Je suis heureux de vous rencontrer à l’occasion du cinquantième anniversaire de cet établissement : en l’Année sainte de la miséricorde, vous célébrez donc aussi un jubilé d’action de grâce à Dieu, le rocher sur qui fonder sa vie, parce qu’ « éternel est son amour ! » (cf. Ps 117,2). N’oubliez pas ceci : Dieu est le Fidèle.
Le bienheureux Paul VI a béni le Séminaire lombard le 11 novembre 1965, pour que cette nouvelle maison soit habitée au moment culminant du concile Vatican II, pendant lequel les Pères avaient vivement perçu que, « les murailles qui avaient trop longtemps enfermé l’Église comme dans une citadelle ayant été abattues, le temps était venu d’annoncer l’Évangile de façon renouvelée » (Misericordiae Vultus, 4).
Ainsi, pendant ces « années romaines », qui ne sont pas seulement des années d’étude, mais de véritable formation sacerdotale, vous aussi vous vous préparez à donner suite à cet impulsion de l’Esprit, pour être l’ « avenir de l’Église », selon le cœur de Dieu ; non pas selon les préférences de chacun ou les modes du moment, mais comme le requiert l’annonce de l’Évangile. Pour bien se préparer, il faut un travail approfondi, mais surtout une conversion intérieure, qui enracine quotidiennement votre ministère dans le premier appel de Jésus et le ravive dans la relation personnelle avec lui, comme le faisait l’apôtre Paul, dont nous rappelons aujourd’hui justement la conversion.
À ce propos, j’aimerais attirer votre attention vers un modèle que vous connaissez déjà bien : saint Charles Borromée. Le père de Certeau a présenté sa vie comme un constant « mouvement de conversion », cherchant à refléter l’image du pasteur : « Il s’est identifié à cette image, il l’a nourrie par sa vie, sachant que le discours passe dans la réalité au prix du sang : « les ministres du sang », voilà ce qu’étaient pour lui les vrais prêtres. Il a donc réalisé cette image en s’y perdant. Il a mis toute sa « passion » à la reproduire » (Dictionnaire biographique des Italiens, XX, 1977, p. 263). Ainsi, la grande œuvre des théologiens de l’époque, qui a culminé dans la célébration du concile de Trente, a été accomplie par des pasteurs saints comme Charles Borromée.
Chers amis, vous êtes héritiers et témoins d’une grande histoire de sainteté, qui plonge ses racines dans vos saints patrons, les évêques Ambroise et Charles, et qui a connu plus récemment, même parmi ses élèves, trois Bienheureux et trois Serviteurs de Dieu. C’est cela, l’objectif vers lequel tendre !
Souvent, pourtant, apparaît sur le chemin une tentation qu’il faut repousser : celle de la « normalité », d’un pasteur à qui suffit une vie « normale ». Ce prêtre commence alors à se contenter de quelques attentions dont il est l’objet, il juge son ministère en fonction de ses succès et s’installe dans la recherche de ce qui lui plaît, il devient tiède et ne s’intéresse pas vraiment aux autres. La « normalité » pour nous, est au contraire la sainteté pastorale, le don de notre vie. Si un prêtre choisit de n’être qu’une personne normale, il sera un prêtre médiocre, ou pire.
Saint Charles désirait des pasteurs qui soient des serviteurs de Dieu et des pères pour les personnes, surtout pour les pauvres. Mais – cela nous fait toujours du bien de nous le rappeler – seul celui qui fait de sa vie un dialogue constant avec la Parole de Dieu, ou mieux, avec Dieu qui nous parle, peut annoncer des paroles de vie. Au cours de ces années, il vous est confié la mission de vous entraîner dans ce dialogue de vie : la connaissance des différentes disciplines que vous étudiez n’est pas une fin en soi, mais elle doit se concrétiser dans le dialogue de la prière et dans la rencontre réelle avec les personnes.
Il ne sert à rien de se former « à des compartiments étanches » : prière, culture et pastorale sont les pierres angulaires d’un unique édifice : elles doivent toujours rester fermement unies pour se soutenir réciproquement, bien cimentées entre elles, pour que les prêtres d’aujourd’hui et de demain soient des hommes spirituels et des pasteurs miséricordieux, intérieurement unifiés par l’amour du Seigneur et capables de diffuser la joie de l’Évangile dans la simplicité de leur vie.
Aujourd’hui, l’évangélisation semble appelée à devoir à nouveau parcourir justement la voie de la simplicité. Simplicité de vie, qui évite toute forme de duplicité et de mondanité, à laquelle suffit la communion authentique avec le Seigneur et avec les frères ; simplicité de langage : pas de prédicateurs de doctrines complexes, mais des annonciateurs du Christ mort et ressuscité pour nous.
Un autre aspect essentiel que je voudrais souligner est la nécessité, pour être un bon prêtre, du contact et de la proximité avec l’évêque. La caractéristique du prêtre diocésain est précisément l’ « esprit diocésain », et la pierre angulaire de cet « esprit diocésain » se trouve dans la relation fréquente avec l’évêque, dans le dialogue et dans le discernement avec lui. Un prêtre qui n’a pas un rapport assidu avec son évêque s’isole lentement du corps diocésain et sa fécondité diminue, précisément parce qu’il n’exerce pas le dialogue avec le Père de son diocèse.
Enfin, je voudrais vous dire que je me réjouis non seulement de votre engagement fructueux dans les études, mais aussi de la dimension mondiale de votre communauté : vous venez de diverses régions d’Italie, d’Afrique, d’Amérique latine, d’Asie et d’autres pays européens. Je vous souhaite de cultiver la beauté de l’amitié et l’art d’établir des relations pour créer une fraternité sacerdotale plus forte que vos différentes particularités. C’est ainsi que vous ferez de cette maison un lieu accueillant et enrichissant ! Désormais, quand je viendrai à la Basilique Sainte-Marie Majeure, je penserai à cette rencontre et je me souviendrai de vous devant la Vierge Marie. Mais vous aussi, n’oubliez pas, faites de même pour moi ! Merci.