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 Le Pape pousse les jeunes à résister et à lutter pour la paix

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MessageSujet: Le Pape pousse les jeunes à résister et à lutter pour la paix   Le Pape pousse les jeunes à résister et à lutter pour la paix Icon_minitimeJeu 3 Déc 2015 - 21:19

Le Pape pousse les jeunes à résister et à lutter pour la paix AFP4769199_Articolo

Dimanche 29 Novembre 2015

Le Pape pousse les jeunes à résister et à lutter pour la paix


DISCOURS DU SAINT-PÈRE

Chers jeunes,


Je vous salue avec toute mon affection. Votre ami, qui a parlé au nom de tous, a dit que votre symbole est le bananier, parce que le bananier est un symbole de vie : il grandit toujours, il se reproduit toujours, il donne toujours des fruits de grande énergie alimentaire. Le bananier est aussi résistant. Je pense que cela dit clairement la route qui vous est proposée en ce moment difficile de guerre, de haine, de divisions : la route de la résistance.

Votre ami disait que certains d’entre vous veulent s’en aller. Fuir les défis de la vie n’est jamais une solution ! Il est nécessaire de résister, avoir le courage de la résistance, de la lutte pour le bien ! Celui qui fuit n’a pas le courage de donner la vie. Le bananier donne la vie et continue à se reproduire et à donner de plus en plus la vie, parce qu’il résiste, parce qu’il reste, parce qu’il est là. Certains d’entre vous me poseront la question : « Mais, Père, que pouvons-nous faire ? Comment fait-on pour résister ?»

Avant tout, la prière. La prière est puissante ! La prière vainc le mal ! La prière vous rapproche de Dieu qui est le Tout-puissant. Je vous pose une question : est-ce que vous priez ? Je n’entend pas… [les jeunes : Oui !] Ne l’oubliez pas !

Deuxièmement : travailler pour la paix. Et la paix n’est pas un document qu’on signe et qui reste là. La paix se fait tous les jours ! La paix est un travail artisanal, elle se fait avec les mains, elle se fait avec sa vie. Mais quelqu’un peut me dire : « Dites-moi, Père, comment puis-je faire, moi, l’artisan de la paix ? » Premièrement : ne jamais haïr. Et si on te fait du mal, cherche à pardonner. Pas de haine ! Beaucoup de pardon ! Disons-le ensemble : « Pas de haine, beaucoup de pardon » [tous répètent en Sango] . Et si tu n’as pas de haine dans ton cœur, si tu pardonnes, tu seras vainqueur. Parce que tu seras vainqueur de la bataille la plus difficile de la vie, vainqueur en amour. Et à travers l’amour vient la paix.

Voulez-vous être vaincus ou vainqueurs dans la vie ? Qu’est-ce que vous voulez ? [les jeunes crient : Nous voulons être ceux qui sont vainqueurs !] Et l’on est vainqueur seulement sur la route de l’amour. La route de l’amour. Et peut-on aimer l’ennemi ? Oui. Peut-on pardonner à celui qui t’as fait du mal ? Oui. Ainsi, avec l’amour et avec le pardon, vous serez vainqueurs. Avec l’amour vous serez vainqueurs dans la vie et vous donnerez toujours la vie. L’amour ne fera jamais de vous des vaincus.

Maintenant je vous souhaite le meilleur, pour vous. Pensez au bananier. Pensez à la résistance devant les difficultés. Fuir, s’en aller loin, n’est pas une solution. Vous devez être courageux. Vous avez compris ce que signifie être courageux ? Courageux en pardon, courageux en amour, courageux pour faire la paix. D’accord ? [les jeunes répondent « Oui » en Sango] Nous le disons ensemble ? « Courageux en amour, en pardon et pour faire la paix » [les jeunes répètent en Sango].

Chers jeunes Centrafricains, je suis très content de vous rencontrer. Aujourd’hui nous avons ouvert cette Porte. Cela signifie la Porte de la Miséricorde de Dieu. Faites confiance à Dieu. Parce qu’il est miséricorde, il est amour, il est capable de nous donner la paix. C’est pourquoi je vous ai dit au début de prier : il est nécessaire de prier pour résister, pour aimer, pour ne pas haïr, pour être des artisans de paix.

Merci beaucoup de votre présence. Maintenant je vais aller à l’intérieur pour entendre les confessions de certains d’entre vous…

Etes-vous, dans le cœur, disposés à résister ? Oui ou non ? [les jeunes : Oui !] Etes-vous, dans votre cœur, disposés à lutter pour la paix ? [Oui !] Etes-vous, dans votre cœur, disposés à la réconciliation ? [Oui !] Etes-vous, dans votre cœur, disposés à aimer cette belle patrie ? [Oui] Et je reviens au départ : Etes-vous, dans votre cœur, disposés à prier ? [Oui !]

Je vous demande aussi de prier pour moi, pour que je puisse être un bon Évêque, pour que je puisse être un bon Pape. Me promettez-vous de prier pour moi ? [Oui !]

Et maintenant je vais vous donner la Bénédiction, à vous et à vos familles. Une Bénédiction en demandant au Seigneur de vous donner l’amour et la paix.

(bénédiction)

Bonne soirée, et priez pour moi !

Discours préparé par le Saint-Père :

Chers jeunes, chers amis, bonsoir !

J’ai la grande joie de vous retrouver ce soir, alors que nous commençons une nouvelle année liturgique avec le temps de l’Avent. N’est-ce pas pour chacun de nous l’occasion d’un nouveau départ, l’occasion de « passer sur l’autre rive » (cf. Lc 8, 22) !

Merci Evans pour les paroles que tu viens de m’adresser au nom de vous tous. Au cours de notre rencontre, je pourrai donner le sacrement de la Réconciliation à quelques-uns d’entre vous. Aussi, je voudrais vous inviter à réfléchir sur la grandeur de ce sacrement dans lequel Dieu vient à notre rencontre d’une façon personnelle. Chaque fois que nous le lui demandons, il vient avec nous pour nous faire passer sur l’autre rive, sur cette rive de notre vie où Dieu nous pardonne, déverse en nous son amour qui guérit, apaise et relève ! Le Jubilé de la Miséricorde, que je viens d’avoir la joie d’ouvrir particulièrement pour vous, chers amis Centrafricains et Africains, nous rappelle justement que Dieu nous attend, les bras ouverts, comme nous le rappelle la belle image du Père accueillant le fils prodigue.

En effet, le pardon reçu nous console et il nous permet de repartir le cœur confiant et en paix, capables de vivre davantage en harmonie avec nous-mêmes, avec Dieu et avec les autres. Ce pardon reçu nous permet aussi de pardonner à notre tour. Nous en avons toujours besoin, et particulièrement dans des situations de conflits, de violences comme celles que vous connaissez encore trop souvent. Je redis ma proximité à tous ceux parmi vous qui sont touchés par le deuil, la séparation, les blessures infligées par la haine et la guerre. Dans ce contexte, pardonner à celui qui nous a fait du mal est humainement bien difficile. Mais Dieu nous offre force et courage pour devenir ces artisans de réconciliation et de paix, dont votre pays a tant besoin. Le chrétien, disciple du Christ, marche sur les pas de son maître, qui sur la croix a demandé à son Père de pardonner à ceux qui le crucifiaient (cf. Lc 23, 34). Comme cette attitude est éloignée des sentiments qui habitent trop souvent notre cœur… Méditer cette attitude et cette parole de Jésus : « Père, pardonne-leur », peut nous aider à convertir notre regard et notre cœur. Pour beaucoup, c’est un scandale que Dieu soit venu se faire l’un de nous. C’est un scandale qu’il soit mort sur une croix. Oui, c’est un scandale : le scandale de la croix. La croix continue à faire scandale. Mais c’est l’unique chemin sûr : celui de la Croix, celui de Jésus venu partager notre vie pour nous sauver du péché (cf. Rencontre avec les jeunes Argentins 25 juillet 2013 Rio de Janeiro). Chers amis, cette croix nous parle de la proximité de Dieu : il est avec nous, il est avec chacun de vous dans vos joies comme dans vos épreuves.

Chers jeunes, le bien le plus précieux que nous pouvons avoir dans la vie est notre relation avec Dieu. En êtes-vous convaincus ? Êtes-vous conscients de la valeur inestimable que vous avez aux yeux de Dieu ? Savez-vous que vous êtes aimés et accueillis par Lui, inconditionnellement, comme vous êtes ? (cf. Message pour la 30ème Journée Mondiale de la Jeunesse 2015 – 2 ) En consacrant du temps à la prière, à la lecture de l’Écriture, particulièrement de l’Évangile, vous le connaîtrez mieux et vous vous connaîtrez aussi vous-mêmes. En effet, les conseils de Jésus peuvent éclairer aussi aujourd’hui vos sentiments et vos choix. Vous êtes enthousiastes et généreux, en quête d’un grand idéal, chercheurs de vérité et de beauté. Je vous encourage à garder l’esprit vigilant et critique face à toute compromission contraire au message de l’Évangile. Merci pour votre dynamisme créatif dont l’Église a besoin ! Cultivez-le ! Soyez des témoins de la joie que donne la rencontre avec Jésus. Qu’elle vous transforme, qu’elle rende votre foi plus forte, plus solide pour surmonter les peurs, afin d’entrer toujours plus dans le projet d’amour de Dieu sur vous ! Dieu veut le bonheur de tous ses enfants. Ceux qui se laissent regarder par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement (cf. Exhort. apost. Evangelii gaudium, n. 1). Et, en retour, regarder l’autre comme un frère, accepter qu’il soit différent et découvrir qu’il est un don pour moi. C’est ainsi que la paix se construit chaque jour. Cela demande de prendre le chemin du service et de l’humilité, d’être attentif aux besoins de l’autre. Pour entrer dans cette logique, il faut avoir un cœur qui sait s’abaisser et partager sa vie avec ceux qui sont le plus dans le besoin. Là est la vraie charité. Et ainsi grandit la solidarité en commençant par de petites choses, et les germes de division disparaissent. Ainsi le dialogue entre les croyants porte du fruit, la fraternité se vit jour après jour, et elle élargit le cœur en ouvrant un avenir. De cette manière, vous pouvez faire beaucoup de bien pour votre pays et je vous y encourage.

Chers jeunes, le Seigneur est vivant, et il marche à vos côtés. Quand les difficultés semblent s’accumuler, quand la douleur, la tristesse dominent autour de vous, il ne vous abandonne pas. Il nous a laissé le mémorial de son amour : l’Eucharistie et les sacrements pour avancer sur le chemin en y trouvant la force d’aller de l’avant chaque jour. Et cela doit être la source de votre espérance et de votre courage pour passer sur l’autre rive (cf. Lc 8, 22), avec Jésus, en ouvrant des chemins nouveaux pour vous et votre génération, pour vos familles, pour votre pays. Je prie pour que vous ayez cette espérance. Soyez ancrés en elle et vous la donnerez aux autres, à notre monde abimé par les guerres, les conflits, le mal, le péché. N’oubliez pas, le Seigneur est avec vous. Il a confiance en vous. Il souhaite que vous soyez ses disciples-missionnaires, soutenus par la prière de la Vierge Marie et par celle de toute l’Église dans les moments difficiles et les épreuves. Chers jeunes de Centrafrique, allez, je vous envoie !
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Source : http://w2.vatican.va/



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