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Angélus: la «logique mondaine» s'oppose à la «logique évangélique»
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Messages : 5949 Date d'inscription : 17/03/2013
Sujet: Angélus: la «logique mondaine» s'oppose à la «logique évangélique» Dim 22 Nov 2015 - 16:11
Dimanche 22 Novembre 2015
Angélus: la «logique mondaine» s'oppose à la «logique évangélique»
Avant la prière de l’Angélus place Saint-Pierre, dimanche 22 novembre 2015, le Pape François a dénoncé la «logique mondaine» qui «repose sur l’ambition et sur la compétition», qui «combat avec les armes de la peur, du chantage et de la manipulation des conscience». Cette logique s’oppose à celle «évangélique, celle de Jésus», qui au contraire «s’exprime humblement et gratuitement, s’affirme silencieusement mais efficacement avec la force de la vérité».
«Les royaumes de ce monde parfois se tiennent sur des abus, des rivalités, des oppressions, condamne encore le Souverain Pontife. Le règne du Christ est un règne de justice, d’amour et de paix». Le Saint-Père s’appuie sur l’Évangile du jour, lorsque Jésus se présente devant Pilate comme roi d’un règne qui «n’est pas de ce monde». Se trouve ici la contradiction de deux logiques: «cela ne signifie pas que le Christ soit le roi “d’un autre monde” mais roi “d’une autre façon”», explique le Pape.
«Si Jésus était descendu de la croix, il aurait cédé à la tentation du prince de ce monde, explique François. Il ne peut se sauver soi-même justement pour sauver les autres, pour pouvoir sauver chacun d’entre nous de nos péchés». Car «qui regarde la Croix du Christ ne peut pas ne pas voir la surprenante gratuité de l’amour, poursuit-il. Dans l’échec de la croix se voit l’amour. Parler de puissance et de force, pour le chrétien, signifie faire référence à la puissance de la Croix et à la force de l’amour de Jésus: un amour qui reste solide et intègre, même face au refus, et qui apparaît comme l’accomplissement d’une vie vécue dans le don total de soi en faveur de l’humanité».
Tout cela, l’un des «malfaiteurs» crucifié près de Jésus le comprend. Et supplie: «Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume.» «La force du règne de Jésus est l’amour, explique encore le Pontife: pour cette raison, la royauté de Jésus ne nous opprime pas, mais nous libère de nos faiblesses et misères, nous encourageant à parcourir les routes du bien, de la réconciliation et du pardon. Le Christ est un roi qui ne nous domine pas, qui ne nous traite pas comme des sujets, mais nous élève à sa même dignité. Il nous fait régner avec lui car, comme le dit le Livre de l’Apocalypse, il “a fait de nous un royaume et des prêtres pour son Dieu et Père”. Mais régner avec Lui signifie servir Dieu et les frères; un service provoqué par l’amour. Servir par amour, c’est régner: cela est la royauté de Jésus.»
Avant de prendre congé des fidèles, le Pape François leur a rappelé son départ pour le Kenya, l’Ouganda et la Centrafrique, dès mercredi. Il leur a demandé «de prier pour ce voyage, afin qu’il soit pour tous ces chers frères et [lui] un signe de proximité et d’amour». Il a ensuite prier la Sainte Vierge Marie pour qu’elle bénisse «ses chères terres pour qu’il y ait là-bas paix et prospérité».
En ce dernier dimanche de l’année liturgique, nous célébrons la solennité du Christ Roi. Et l’Évangile d’aujourd’hui nous fait contempler Jésus qui se présente à Pilate comme le roi d’un royaume qui « n’est pas de ce monde » (Jn 18,36). Cela ne signifie pas que le Christ est le roi d’un autre monde, mais qu’il est roi d’une autre façon, et pourtant, il est roi dans ce monde. Il s’agit d’une opposition entre deux logiques. La logique mondaine repose sur l’ambition, sur la compétition, elle combat avec les armes de la peur, du chantage et de la manipulation des consciences. La logique de l’Évangile, c’est-à-dire la logique de Jésus, en revanche, s’exprime dans l’humilité et dans la gratuité, s’affirme silencieusement mais efficacement avec la force de la vérité. Les royaumes de ce monde s’appuient sur la toute-puissance, les rivalités, l’oppression ; le royaume du Christ est un « royaume de justice, d’amour et de paix » (Préface).
Quand Jésus a-t-il révélé qu’il était roi ? Dans l’événement de la Croix ! Celui qui regarde la croix du Christ ne peut pas ne pas voir la gratuité surprenante de l’amour. L’un de vous pourrait dire : « Mais, Père, cela a été un échec ! » C’est précisément dans l’échec du péché – le péché est un échec – dans l’échec des ambitions humaines, c’est là qu’est le triomphe de la Croix, qu’est la gratuité de l’amour. L’amour se voit dans l’échec de la Croix, cet amour qui est gratuit, que Jésus nous donne. Parler de puissance et de force, pour le chrétien, signifie faire référence à la puissance de la Croix et à la force de l’amour de Jésus : un amour qui demeure ferme et intègre, même confronté au refus, et apparaît comme l’accomplissement d’une vie dépensée dans l’offrande totale de soi en faveur de l’humanité. Sur le Calvaire, les passants et les chefs se moquent de Jésus, cloué à la croix, et lui lancent un défi : « Sauve-toi toi-même, descends de la croix ! » (Mc 15,30). « Sauve-toi toi-même ! ». Mais paradoxalement, la vérité de Jésus est justement celle que ses adversaires lui jettent à la figure, sur le ton de la dérision : « Il ne peut pas se sauver lui-même ! » (v. 31). Si Jésus était descendu de la croix, il aurait cédé à la tentation du prince de ce monde ; lui, en revanche, il ne peut pas se sauver lui-même justement pour pouvoir sauver les autres, justement parce qu’il a donné sa vie pour nous, pour chacun d’entre nous. Dire : « Jésus a donné sa vie pour le monde », c’est vrai, mais c’est plus beau de dire : « Jésus a donné sa vie pour moi ». Et aujourd’hui, sur la place, que chacun d’entre nous dise dans son cœur : « Il a donné sa vie pour moi », pour pouvoir sauver chacun de nous de ses péchés.
Et cela, qui l’a compris ? Un des deux malfaiteurs qui sont crucifiés avec lui, qu’on appelle le « bon larron », l’a bien compris et il le supplie : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume » (Lc 23,42). Mais celui-ci était un malfaiteur, il était corrompu et il était là, condamné à mort justement pour toutes les brutalités qu’il avait commises dans sa vie. Mais dans le comportement de Jésus, dans la douceur de Jésus, il a vu l’amour. Et c’est cela la force du royaume du Christ : c’est l’amour. C’est pourquoi le royaume de Jésus ne nous opprime pas, mais nous libère de nos faiblesses et de nos misères, nous encourageant à parcourir la voie du bien, de la réconciliation et du pardon. Regardons la croix de Jésus, regardons le bon larron et disons tous ensemble ce qu’a dit le bon larron : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume ». Tous ensemble : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. » Demander à Jésus, quand nous nous voyons faibles, pécheurs, vaincus, de nous regarder et dire : « Tu es là. Ne m’oublie pas ! » Face à toutes ces lacérations dans le monde et aux trop nombreuses blessures dans la chair des hommes, demandons à la Vierge Marie de nous soutenir dans notre engagement à imiter Jésus, notre roi, en rendant présent son royaume par des gestes de tendresse, de compréhension et de miséricorde.
Angelus Domini…
Paroles du pape François après l’angélus :
Hier, à Barcelone, ont été proclamés bienheureux Frédéric de Berga et ses vingt-cinq compagnons martyrs, tués en Espagne pendant la persécution féroce contre l’Église au siècle dernier. Il s’agit de prêtres, de jeunes profès dans l’attente de leur ordination et de frères laïcs appartenant à l’Ordre des frères mineurs capucins. Confions à leur intercession tous nos frères et sœurs qui, malheureusement aujourd’hui encore, dans différentes parties du monde, sont persécutés à cause de leur foi dans le Christ.
Je vous salue tous, pèlerins venus d’Italie et de divers pays : les familles, les groupes paroissiaux, les associations. Je salue en particulier ceux du Mexique, d’Australie et de Paderborn (Allemagne). Je salue les fidèles d’Avola, Mestre, Foggia, Pozzallo, Campagna et la Val di Non ; et aussi les groupes de musiciens – que j’ai entendus ! – qui fêtent sainte Cécile, patronne du chant et de la musique. Qu’on vous entende après l’angélus, parce que vous jouez bien !
Mercredi prochain, j’entamerai mon voyage en Afrique, pour visiter le Kenya, l’Ouganda et la République centrafricaine. Je vous demande à tous de prier pour ce voyage, afin qu’il soit pour tous ces chers frères, ainsi que pour moi, un signe de proximité et d’amour. Demandons ensemble à la Vierge Marie de bénir ces chères terres, afin qu’il y règne la paix et la prospérité.
Ave Maria…
Je vous souhaite à tous un bon dimanche. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir !