Dimanche 24 Mai 2015
L'Esprit Saint aide à lutter contre le péché et la corruption
A l'occasion de la messe de la Pentecôte qu'il a présidée en la basilique Saint-Pierre,le Pape François a insisté sur la continuité entre les signes de Dieu manifestés à Pâques et à la Pentecôte. « L’effusion qui a eu lieu le soir de la Résurrection se répète le jour de Pentecôte, renforcée par d’extraordinaires manifestations extérieures. Le soir de Pâques, Jésus apparaît aux Apôtres et souffle sur eux son Esprit (cf. Jn 20, 22) ; le matin de la Pentecôte, l’effusion se produit de façon retentissante, comme un vent qui s’abat avec impétuosité sur la maison et fait irruption dans les esprits et dans les cœurs des Apôtres. »
François a aussi voulu rappeler la présence féminine, parfois oubliée de Marie dans le Cénacle. « Avec eux se trouvait Marie, la Mère de Jésus, première disciple, mère de l’Église naissante. De sa paix, de son sourire, avec sa "maternalité", elle accompagnait la joie de la jeune Épouse, l’Église de Jésus », a rappelé le Pape, employant un néologisme qu'il affectionne.
Déployant sa réflexion en trois temps, le Pape a rappelé que la Parole de Dieu « guide, renouvelle et fructifie » . Elle "conduit dans la vérité tout entière" (Jn 16, 13), "renouvelle la face de la terre" (Ps 103) et "donne ses fruits" (Ga 5, 22-23).
Faisant écho aux inerties de tous les chrétiens depuis les temps apostoliques, le Pape a rappelé que « aux Apôtres, incapables de supporter le scandale de la passion de leur Maître, l’Esprit donnera une nouvelle clé de lecture pour les introduire dans la vérité et dans la beauté de l’événement du salut. Ces hommes, d’abord effrayés et bloqués, enfermés dans le Cénacle pour éviter les répercussions du vendredi saint, n’auront plus honte d’être disciples du Christ, ils ne craindront plus devant les tribunaux humains. »
Rappelant que « le don de l’Esprit Saint renouvelle la face de la terre », le Pape a voulu signifier l'unité profonde de la Création dans le plan de Dieu, et donc le devoir de l'homme de respecter toute créature. « Le Psaume dit : "Tu envoies ton souffle… et tu renouvelles la face de la terre" (Ps 103, 30). Le récit des Actes des Apôtres sur la naissance de l’Église trouve une correspondance significative dans ce Psaume, qui est une grande louange au Dieu Créateur. L’Esprit Saint que le Christ a envoyé du Père, et l’Esprit créateur qui a donné la vie à toute chose, sont un seul et le même. C’est pourquoi le respect du créé est une exigence de notre foi : le “jardin” dans lequel nous vivons ne nous est pas confié pour que nous l’exploitions mais pour que nous le cultivions et le gardions avec respect », a rappelé le Saint-Père, citant le livre de la Genèse. « Mais cela est n’est possible que si Adam, l’homme formé de la terre, accepte à son tour se laisser renouveler par l’Esprit Saint, s’il se laisse remodeler par le Père sur le modèle du Christ, nouvel Adam. Alors oui, renouvelés par l’Esprit de Dieu, nous pouvons vivre la liberté des fils, en harmonie avec tout le créé, et nous pouvons reconnaître en chaque créature un reflet de la gloire du Créateur, comme l’affirme un autre psaume : « Ô Seigneur notre Dieu, qu’il est grand ton nom par toute la terre ! » (8, 2.10). »
Puis le Pape a évoqué la Lettre aux Galates de Saint Paul, pour évoquer « le “fruit” qui se manifeste dans la vie de ceux qui marchent selon l’Esprit (cf. 5, 22). D’un côté, il y a la "chair" avec le cortège de ses vices que l’Apôtre énumère, et qui sont les œuvres de l’homme égoïste, fermé à l’action de la grâce de Dieu. Au contraire, dans l’homme qui par la foi, laisse l’Esprit de Dieu faire irruption en lui, fleurissent les dons divins, résumés en neuf vertus joyeuses que Paul appelle « fruits de l’Esprit » : "Amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi" (Ga 5, 22).
« Fortifiés par l’Esprit et par ses multiples dons, qui guide, qui rénove toute la terre, qui donne des fruits, devenons capables de lutter sans compromissions contre le péché et la corruption, qui s’élargit dans le monde de plus en plus, de jour en jour, et de nous dévouer avec une persévérance patiente aux œuvres de la justice et de la paix », a conclu le Saint-Père.
Regina Cœli
Quelques minutes plus tard, lors de la prière mariale, le Pape a expliqué le sens profond de la Pentecôte : « c’est le baptême de l’Eglise qui commence son chemin dans l’histoire, guidée par la force du Saint-Esprit. La porte du Cénacle qui était restée fermée pendant cinquante jours est ouverte : le courage succède à la peur, la fermeture cède la place à l’annonce et les doutes sont dissipés par la foi pleine d’amour. »
François a rappelé que « la première communauté chrétienne qui était restée repliée sur elle-même commence, à ce moment-là, à parler aux foules. L’Eglise naît donc universelle, une mais catholique, avec une identité précise mais ouverte, et elle embrasse le monde entier sans exclure personne. » « La Pentecôte, a insisté le Pape, c’est le début d’une nouvelle saison faite de témoignage et de fraternité. La langue de l’Évangile franchit les frontières établies par les hommes. Aujourd’hui comme alors, le Saint-Esprit souffle sans cesse sur l’Église et sur chacun de nous pour que nous sortions de nos médiocrités et de nos fermetures pour communiquer au monde entier l’amour miséricordieux du Seigneur. C’est notre mission ! »
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Source : http://www.news.va/fr/news/
Paroles du pape François prononcées en introduisant le Regina Coeli
Chers frères et sœurs, bonjour.
La fête de la Pentecôte nous fait revivre les débuts de l’Église. Le livre des Actes des apôtres raconte que, cinquante jours après Pâques, dans la maison où se trouvaient les disciples de Jésus, « un bruit survint du ciel comme un violent coup de vent… et tous furent remplis d’Esprit Saint » (2,1-2). Cette effusion transforme complètement les disciples : la peur est remplacée par le courage, la fermeture cède le pas à l’annonce, et une foi pleine d’amour chasse tous leurs doutes. C’est le « baptême » de l’Église, le début de son cheminement dans l’histoire, guidée par la force de l’Esprit Saint.
Cet événement change le cœur et la vie des apôtres, et des autres disciples, se répercutant aussitôt à l’extérieur du cénacle. En effet, cette porte tenue fermée pendant cinquante jours, est finalement ouverte en grand et la première communauté chrétienne, qui n’est plus repliée sur elle-même, commence à raconter aux foules de différentes provenances les merveilles de Dieu (cf. v. 11), c’est-à-dire de la résurrection de Jésus, qui avait été crucifié. Et chaque personne entend les disciples lui parler dans sa langue. Le don de l’Esprit rétablit l’unité de langage, perdue après Babel, et préfigure la dimension universelle de la mission des apôtres. L’Église ne naît pas isolée, elle naît universelle, une, catholique, avec une identité précise mais ouverte à tous, non fermée, une identité qui embrasse le monde entier, sans exclure personne. L’Église ne ferme la porte au nez de quiconque ! Même pas au pécheur, à personne ! Et ceci par la force, par la grâce de l’Esprit Saint. La mère Église ouvre, elle ouvre en grand, ses portes à tous parce qu’elle est mère.
L’Esprit Saint, descendu dans le cœur des disciples le jour de la Pentecôte, marque le début d’une nouvelle saison: la saison du témoignage et de la fraternité. Une saison qui vient d’en haut, qui vient de Dieu, comme les langues de feu qui se posèrent sur la tête de chaque disciple. Cette langue de feu était la flamme d’amour qui brûlait toute rugosité ; c’était la langue de l’Évangile qui franchit les frontières placées par les hommes et qui touche les cœurs des multitudes, sans distinction de langue, de race ou de nationalité. Comme ce jour-là, jour de Pentecôte, l’Esprit Saint descend aujourd’hui sur l’Église et sur chacun de nous pour que nous sortions de notre médiocrité et de nos fermetures, et communiquions au monde entier l’amour miséricordieux du Seigneur. Communiquer l’amour miséricordieux du Seigneur : voilà notre mission! La « langue » de l’Évangile et le « feu » de l’Esprit Saint nous ont été donnés à nous aussi pour que, au moment où nous annonçons le Christ ressuscité, vivant et présent au milieu de nous, nous réchauffions nos cœurs et celui des peuples en les rapprochant de Lui, le chemin – la vérité – la vie.
Abandonnons-nous à l’intercession maternelle de Marie qui était présente comme mère au milieu des disciples à l’intérieur du Cénacle: c’est la mère de l’Église, la mère de Jésus devenue mère de l’Église. Remettons-nous à elle afin que l’Esprit Saint descende en abondance sur l’Église de notre temps, remplisse les cœurs de tous les fidèles et allume en eux le feu de son amour.
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Source : http://www.zenit.org/frHomélie intégrale du pape François
«De même que le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie… Recevez l’Esprit Saint» (Jn 20, 21.22), nous dit Jésus. L’effusion qui a eu lieu le soir de la Résurrection se répète le jour de Pentecôte, renforcée par d’extraordinaires manifestations extérieures. Le soir de Pâques, Jésus apparaît aux Apôtre et souffle sur eux son Esprit (cf. Jn 20, 22); le matin de la Pentecôte, l’effusion se produit de façon retentissante, comme un vent qui s’abat avec impétuosité sur la maison et fait irruption dans les esprits et dans les cœurs des Apôtres. En conséquent, ils reçoivent une énergie telle qu’elle les pousse à annoncer en différentes langues l’événement de la Résurrection du Christ: «Tous furent remplis d’Esprit Saint: ils se mirent à parler en d’autres langues» (Ac 2, 4). Avec eux se trouvait Marie, la Mère de Jésus, la première disciple, et ici Mère de l’Église naissante. De sa paix, de son sourire, de sa maternité, elle accompagnait la joie de la jeune Épouse, l’Église de Jésus.
La Parole de Dieu, spécialement celle d’aujourd’hui, nous dit que l’Esprit agit, dans les personnes et dans les communautés qui en sont remplies, il les rend capables de recipere Deum, “capax Dei”,disent les Pères de l’Église. Et que fait l’Esprit Saint par cette nouvelle capacité qu’il nous donne? Il conduit dans la vérité tout entière (Jn 16, 13), renouvelle la face de la terre (Ps 103) et donne ses fruits (Ga 5, 22-23). Il conduit, il renouvelle et il fructifie.
Dans l’Évangile, Jésus promet à ses disciples que, lorsqu’il sera retourné au Père, il enverra l’Esprit Saint qui les «conduira dans la vérité tout entière» (Jn 16, 13). Il l’appelle vraiment «Esprit de vérité» et il leur explique que son action sera celle de les introduire toujours plus dans la compréhension de ce que Lui, le Messie, a dit et a fait, en particulier de sa mort et résurrection. Aux Apôtres, incapables de supporter le scandale de la passion de leur Maître, l’Esprit donnera une nouvelle clé de lecture pour les introduire dans la vérité et dans la beauté de l’événement du salut. Ces hommes, d’abord effrayés et bloqués, enfermés dans le Cénacle pour éviter les répercussions du vendredi saint, n’auront plus honte d’être disciples du Christ, ils ne craindront plus devant les tribunaux humains. Grâce à l’Esprit Saint dont ils sont remplis, ils comprennent «la vérité tout entière», c’est-à-dire que la mort de Jésus n’est pas sa défaite, mais l’expression extrême de l’amour de Dieu; amour qui, dans la Résurrection, vainc la mort et exalte Jésus comme le Vivant, le Seigneur, le Rédempteur de l’homme, le Seigneur de l’histoire et du monde. Et cette réalité, dont ils sont témoins, devient la Bonne Nouvelle à annoncer à tous.
Ensuite, l’Esprit Saint renouvelle – guide et renouvelle – renouvelle la face de la terre. Le Psaume dit: «Tu envoies ton souffle… et tu renouvelles la face de la terre» (Ps 103, 30). Le récit des Actes des Apôtres sur la naissance de l’Église trouve une correspondance significative dans ce Psaume, qui est une grande louange au Dieu Créateur. L’Esprit Saint que le Christ a envoyé du Père, et l’Esprit créateur qui a donné la vie à toute chose, sont un seul et le même. C’est pourquoi le respect du créé est une exigence de notre foi: le “jardin” dans lequel nous vivons ne nous est pas confié pour que nous l’exploitions mais pour que nous le cultivions et le gardions avec respect (cf. Gn 2, 15). Mais cela est n’est possible que si Adam – l’homme formé de la terre – à son tour se laisser renouveler par l’Esprit Saint, s’il se laisse remodeler par le Père sur le modèle du Christ, nouvel Adam. Alors oui, renouvelés par l’Esprit, nous pouvons vivre la liberté des fils, en harmonie avec tout le créé, et nous pouvons reconnaître en chaque créature un reflet de la gloire du Créateur, comme l’affirme un autre psaume: «Ô Seigneur notre Dieu, qu’il est grand ton nom par toute la terre!» (8, 2.10). Il conduit, il renouvelle et donne, il donne du fruit.
Dans la Lettre aux Galates, saint Paul veut montrer quel est le “fruit” qui se manifeste dans la vie de ceux qui marchent selon l’Esprit (cf. 5, 22). D’un côté, il y a la «chair» avec le cortège de ses vices que l’Apôtre énumère, et qui sont les œuvres de l’homme égoïste, fermé à l’action de la grâce de Dieu. Au contraire, dans l’homme qui par la foi, laisse l’Esprit de Dieu faire irruption en lui, fleurissent les dons divins, résumés en neuf vertus joyeuses que Paul appelle «fruits de l’Esprit». De là l’appel, répété en ouverture et en conclusion, comme un programme de vie: «Marchez sous la conduite de l’Esprit Saint» (Ga 5, 16.25).
Le monde a besoin d’hommes et de femmes qui ne soient pas fermés, mais remplis d’Esprit Saint. La fermeture à l’Esprit Saint est non seulement manque de liberté, mais aussi péché. Il y a tant de manières de se fermer à l’Esprit Saint: dans l’égoïsme de son propre avantage, dans le légalisme rigide – comme l’attitude des docteurs de la Loi que Jésus appelle hypocrites –, dans le manque de mémoire pour ce que Jésus a enseigné, dans le fait de vivre la vie chrétienne non comme service mais comme intérêt personnel, et ainsi de suite. Au contraire, le monde a besoin du courage, de l’espérance, de la foi et de la persévérance des disciples du Christ. Le monde a besoin des fruits, des dons de l’Esprit Saint, comme énumère saint Paul : «amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi» (Ga 5, 22). Le don de l’Esprit Saint a été accordé en abondance à l’Église et à chacun de nous, pour que nous puissions vivre avec une foi authentique et une charité active, pour que nous puissions répandre les germes de la réconciliation et de la paix. Fortifiés par l’Esprit – qui conduit, nous conduit dans la vérité, qui nous renouvelle, nous et toute la terre, et qui nous donne les fruits – fortifiés par l’Esprit et par ses multiples dons, devenons capables de lutter sans compromissions contre le péché et de lutter sans compromissions contre la corruption, qui s’étend toujours plus dans le monde de jour en jour, et de nous dévouer avec une persévérance patiente aux œuvres de la justice et de la paix.
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Source : http://www.zenit.org/fr