« C’est seulement à l’intérieur de relations d’amitié authentiques » qu’il est possible d'évangéliser, souligne le pape François aux « Cursillos de chrétienté » qu'il invite à « annoncer la Bonne nouvelle de l’amour de Dieu, en [se] faisant proches de [leurs] amis, connaissances, camarades d’études et de travail... ».
Le pape François a reçu les participants à la troisième « Ultreya Europea » (Rome 30 avril-1er mai 2015), rencontre organisée par le mouvement des Cursillos de chrétienté, le 30 avril, dans la salle Paul VI du Vatican.
Le mouvement mondial des "Cursillos de Cristiandad" (OMCC) est né en Espagne en 1948 pour promouvoir l’évangélisation et la croissance dans la foi des fidèles laïcs, en particulier par la redécouverte du sens du baptême.
Dans les difficultés liées à l'évolution de la vie sociale, il les a exhortés à « chercher des modalités qui permettent d’aller de l’avant avec [leur] charisme. C’est très important. Ne pas nous laisser bloquer par les conditionnements externes ».
Questions et discours du pape François :
Saint-Père, nous voudrions vous poser quelques questions qui nous semblent provenir de la nature même du charisme du Cursillo.
Dans tout mouvement, une double exigence émerge fortement : la fidélité au charisme initial et la nécessité du changement et de la nouveauté pour répondre à la transformation des situations. Comment garder l’harmonie entre ces deux tensions ? Comment discerner la nouveauté que suggère l’Esprit-Saint de la nouveauté qui, au contraire, éloigne du charisme ? Comment comprendre si une certaine fidélité au charisme initial est plus un raidissement qu’une véritable fidélité à l’Esprit ?
L’amitié avec le Christ et l’amitié avec les autres sont le cœur des Cursillos. Comment vivre cette double amitié aujourd’hui ? Comment grandir dans l’amitié avec le Christ et avec les autres, dans les circonstances que nous avons à vivre aujourd’hui ?
Le Cursillo naît avec un charisme de « sortie », missionnaire, tendu vers la fermentation chrétienne des environnements et vers l’annonce. Comment faire confiance à l’Esprit-Saint au point d’oser apporter l’annonce de la miséricorde de Dieu là où il n’est pas cherché et là où l’on souffre le plus de l’éloignement par rapport à Dieu, afin que se réalise la prophétie d’Isaïe : « je me suis laissé trouver par ceux qui ne me cherchaient pas » (Is 65,1) ?
Les résistances qui s’opposent à cette « sortie missionnaire » sont diverses. Certaines viennent de l’extérieur, du monde : indifférence, méfiance, opposition. Nous en découvrons d’autres parmi nous : incapacité, indécision, déception, insécurité, peurs, réactions de défense
Chers frères et sœurs, bonsoir !
Avant tout, je dois vous prier de m’excuser, parce que cette rencontre était prévue pour demain et je crois que vous avez dû faire beaucoup de changements, avec aussi des difficultés, dans les transports, les moyens de transport… Je vous prie de m’excuser, vraiment !
Il y a eu une confusion. Vous savez que le pape est infaillible quand il donne des définitions dogmatiques, ce qui arrive, mais rarement… Mais le pape a aussi ses défauts, et l’infaillibilité n’a rien à voir avec ses défauts ! Et ce pape est peu ordonné et même indiscipliné. Et c’est de là qu’est partie cette confusion. Je vous prie de m’en excuser. Merci !
Je connaissais les questions, j’ai écrit un discours qui y répond, mais parfois, je reviendrai sur certaines questions, parce qu’il y a des choses que je voudrais souligner.
Comme l’a dit le président, vous êtes venus à Rome pour votre « Ultreya », un nom qui reprend l’ancien salut des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle qui s’encourageaient mutuellement à aller « au-delà », « toujours plus loin ». C’est pour vous une véritable réunion entre amis, une rencontre fraternelle de prière, de fête et de partage de votre expérience de vie chrétienne. Je remercie vos représentants qui m’ont exposé les intentions, les problématiques et les perspectives de votre mouvement. Pour ma part, je voudrais vous faire quelques suggestions utiles à votre croissance spirituelle et à votre mission dans l’Église et dans le monde.
Vous êtes appelés – vous n’avez pas choisi en premier, non, vous avez été choisis, vous avez été appelés – à faire fructifier le charisme que le Seigneur vous a confié et qui est à l’origine des « Cursillos de Cristiandad » ; parmi les initiateurs du groupe, se distinguent Eduardo Bonnín Aguiló et l’évêque de Majorque de l’époque, Juan Hervas y Benet – il était courageux ! – qui a su accompagner la croissance du mouvement de sa sollicitude paternelle. Dans les années quarante du siècle dernier, avec d’autres jeunes laïcs, ils se sont rendu compte de la nécessité de rejoindre leurs contemporains en découvrant le désir de vérité et d’amour présent dans leur cœur. Ces pionniers de votre mouvement ont été d’authentiques missionnaires : ils n’ont pas hésité à prendre l’initiative et se sont courageusement approchés des personnes, en les impliquant avec sympathie et en les accompagnant sur le chemin de la foi avec respect et amour – C’est important : la sympathie, la compagnie… Une chose que je veux dire de votre mouvement : vous n’avez pas fait de prosélytisme ! Et c’est une vertu. « L’Église ne grandit pas par le prosélytisme, mais par le témoignage », nous a dit le pape Benoît. Et c’est ainsi ! Vous n’avez pas fait de prosélytisme. C’est une grâce de Dieu. – Suivant leur exemple, vous aussi, aujourd’hui, vous voulez annoncer la Bonne nouvelle de l’amour de Dieu, en vous faisant proches de vos amis, de vos connaissances, de vos camarades d’études et de travail pour qu’eux aussi puissent vivre une expérience personnelle de l’amour infini du Christ qui libère et transforme la vie. Comme il est nécessaire de sortir, sans jamais se lasser, pour rencontrer ceux que l’on dit loin !
Pour aider les autres à grandir dans la foi, en faisant un chemin pour s’approcher du Seigneur, il faut expérimenter personnellement la bonté et la tendresse de Dieu. Cette expérience est le début du chemin que vous faites. Quand vous voyez, quand vous vous rendez compte que, dans votre vie, Dieu a été très bon, très tendre, très miséricordieux, cela a besoin de sortir, d’arriver jusqu’aux autres. Le Seigneur veut nous rencontrer, le Seigneur veut demeurer avec nous, être un ami et un frère, notre maître qui nous révèle la route à parcourir pour atteindre le bonheur. Il ne nous demande rien en échange, il demande seulement d’être accueilli, parce que l’amour de Dieu est gratuité, pur don. C’est important.
Pour rendre témoignage, il est nécessaire de reconnaître que tout ce que nous avons est pur don, est un cadeau, est gratuit, est une grâce. Et cela ne s’achète pas, cela ne se vend pas ! C’est un chemin de gratuité, c’est un chemin qu’on ne peut pas expliquer : « - Mais pourquoi moi, Seigneur ? Que dois-je faire ? – Dis-le aux autres ! ». Communiquer ce que le Seigneur a fait avec moi, avec tellement de tendresse, tellement de bonté, tellement de miséricorde. Voilà le témoignage ! Le témoignage amical du dialogue entre amis.
La rencontre avec le Christ, et avec la miséricorde du Père qu’il nous donne, est possible avant tout dans les sacrements, en particulier ceux de l’eucharistie et de la réconciliation. Dans la messe, nous célébrons le mémorial de son sacrifice : aujourd’hui encore, il donne réellement son corps pour nous et verse son sang pour racheter l’humanité. Dans la Pénitence, Jésus nous accueille avec toutes nos limites et nos péchés, pour nous donner un cœur nouveau capable d’aimer comme lui, qui a aimé les siens jusqu’au bout (cf. Jn 13,1). Et chaque fois que nous revenons demander pardon, il pardonne, parce qu’il sait que nous sommes faibles, que nous sommes pécheurs. Nous sommes des pécheurs diplômés! Tous. Et il le sait. Et il nous accueille toujours, avec amour.
Une autre voie est la méditation de la Parole de Dieu, en particulier la lectio divina, lire la Parole de Dieu, lire la Bible. J’ai souvent conseillé, et je le fais encore maintenant : avoir toujours un Évangile, un petit, dans sa poche ou dans son sac. En voyage, quand j’attends chez le dentiste ou pour faire quelque chose, lire un passage de l’Évangile et ensuite y réfléchir dans le calme. Cette familiarité avec la Parole de Dieu, cela nous rapproche du Seigneur. Et ainsi, nous pouvons écouter le Seigneur qui nous indique le chemin à parcourir et nous encourage devant les incertitudes et les difficultés de la vie.
Enfin, nous rencontrons l’amour du Christ dans l’Église, qui témoigne dans ses différentes activités de la charité de Dieu. L’amour de Jésus dans les œuvres de miséricorde. Je vais vous poser une question : êtes-vous tous capables de réciter les sept œuvres de miséricorde corporelle et les sept œuvres de miséricorde spirituelle ? Soyons courageux… Levez la main, ceux qui ne savent pas ! [beaucoup de mains se lèvent]. Mais regardez… Du travail pour vous, les évêques ! Du travail pour vous ! C’est important de lire quelles sont les œuvres de miséricorde corporelle. Certaines – c’est sûr – vous vous en souviendrez, mais il y en a sept… Et les spirituelles : il y en a sept. Un devoir à faire chez vous : chercher et étudier les œuvres de miséricorde. Pourquoi ? Pour les mettre en pratique. Dans la communauté ecclésiale, tout a pour fin de faire toucher du doigt aux personnes l’infinie miséricorde divine. Certains se disent : « Non, Dieu est loin. J’irai en enfer… J’en ai fait tellement ! ». Mais si tu en as fait tellement, tellement de mauvaises choses, il sera très content et fera la fête si tu t’approches pour demander pardon. Et c’est là le travail de persuasion que vous devez faire avec vos amis, dans les Cursillos. Parce que c’est vrai, Dieu fait la fête ! Dieu fait la fête. Et certains aussi se sentent jaloux de cela : pensez au fils aîné de ce père miséricordieux (cf. Lc 15, 11-32) qui a fait la fête parce l’autre qui avait emporté tout l’argent, qui l’avait dépensé en faisant « la belle vie », revient sans rien… Et il fait une fête. C’est quelque chose de curieux chez notre Dieu ! Il fait la fête quand arrive un grand pécheur. C’est bon, cela.
La méthode d’évangélisation des Cursillos est née précisément de ce désir ardent d’amitié avec Dieu, d’où jaillit l’amitié avec les frères. Dès le début, ils ont compris que c’est seulement à l’intérieur de relations d’amitié authentiques qu’il était possible de préparer et d’accompagner les personnes dans leur cheminement, un chemin qui part de la conversion, qui passe par la découverte de la beauté d’une vie vécue dans la grâce de Dieu et qui aboutit à la joie de devenir des apôtres dans la vie quotidienne. Et ainsi, dès lors, des milliers de personnes dans le monde entier ont été aidées à grandir dans la vie de foi. Dans le contexte actuel d’anonymat et d’isolement typique de nos villes, comme est importante la dimension d’accueil, familiale, à mesure humaine, que vous offrez dans vos groupes de rencontres.
On se lie d’amitié. Il y aura des problèmes, çà ou là… Il y en aura toujours, les problèmes existent. Mais il faut faire grandir l’amitié. « Mais, Père, quand nous faisons grandir l’amitié, les disputes aussi grandissent, les jalousies, les envies… ». Qu’a dit le Seigneur ? Quand le diable sème la zizanie, laissez-là pousser. Vous faites pousser le bon grain, l’amitié. Et la zizanie, à l’heure de la récolte, elle sera brûlée et le grain donnera son fruit. Je vous demande de garder toujours le climat d’amitié et de fraternité dans lequel vous priez et partagez toutes les semaines vos expériences, les succès et les échecs apostoliques.
Cela me rappelle une femme, née dans une famille athée, et elle aussi était athée ; pas agnostique, athée. Mais c’était une honnête femme, une professionnelle, une femme qui faisait son métier, mariée, avec des enfants, mais sans religion. Une de ses filles a rencontré Jésus-Christ, ou mieux, elle a été trouvée par Jésus-Christ. Elle s’est convertie et a mené une vie chrétienne. Et sa maman a respecté cela : « C’est ton choix, ma fille. Avance ! Moi, je n’y crois pas, mais toi, avance ! ». Les années ont passé, la fille était une catholique convaincue, nous pouvons même dire une catholique militante – je n’aime pas ce mot mais disons-le pour bien comprendre. Puis la maman, âgée, de plus de 80 ans, tombe malade, elle est proche de la mort mais elle est lucide. La veille de sa mort, alors que sa fille était à son chevet, s’occupant d’elle, elle lui a posé cette question : « Mais toi, dis-moi – elle ne lui avait jamais posé cette question, parce qu’elle avait respecté – que sens-tu lorsque tu pries ? » Et la fille, respectant sa maman, a dit qu’elle parlait à Dieu, au Seigneur… Et c’est comme cela qu’a commencé une conversation sur ce sujet, légère, tranquille. Puis elles passaient à un autre sujet, et de nouveau celui-ci. À la fin, la maman a dit : « - Mais tu es heureuse de ce que tu as trouvé dans la religion ? – Oui, maman, parce que je crois en Jésus, je crois que Jésus nous aime. – Comme j’aurais envie de sentir la même chose ! ». Et la fille a trouvé le courage de dire : « – Dis-moi, maman, tu en as envie ? – Oui ! Mais c’est trop tard… – Jamais, maman. Tu veux que je te baptise ? ». Et la maman a dit « Oui ! ». La fille ne pouvait pas appeler un prêtre parce que sa maman aurait pris peur. La fille a baptisé sa maman et deux heures plus tard, la maman entrait dans le coma et elle est morte à minuit. Ce sont les miracles de Dieu à travers la proximité, à travers le service. Pas le prosélytisme ! Cette fille n’a jamais fait de prosélytisme. Je la connaissais assez bien, au point qu’elle est venue me voir pour me dire ce qu’elle avait fait et elle avait peur d’avoir mal fait. « Non, tu as bien fait ! Tu as fait entrer ta maman au paradis ! ». Mais il faut de la patience. Il faut de la patience. Le prosélytisme n’est pas patient ! « Lis ceci, fais cela, viens ici, viens là », ils frappent à ta porte… Non, non. L’amitié. Et là, semer, dans l’amitié. Et semer dans l’amitié est une véritable pénitence.
À ces réunions en petit groupe, il est important d’ajouter des moments qui favorisent l’ouverture à une dimension sociale et ecclésiale plus grande, en impliquant aussi ceux qui ont été en contact avec votre charisme mais qui ne participent pas habituellement à un groupe. En effet, l’Église est une « mère au cœur ouvert » qui nous invite parfois à « ralentir le pas », à « laisser de côté l’anxiété pour regarder dans les yeux et écouter », à « renoncer aux urgences pour accompagner celui qui est resté sur le bord de la route » (exhortation apostolique Evangelii gaudium, 46). C’est beau d’aider tout le monde, même celui qui a plus de mal à vivre sa foi, à rester toujours en contact avec cette mère, toujours proche de cette grande famille accueillante qu’est l’Église.
Ces dernières années, en Argentine, il y a eu quelques problèmes avec les Cursillos, mais des problèmes externes. Parce qu’autrefois, on travaillait jusqu’à un certain point, et puis il y avait le samedi, le dimanche, peut-être le lundi, peut-être… On pouvait le faire. Aujourd’hui, on travaille le samedi et même le dimanche. Et ils ne trouvaient pas le temps pour ces réunions fortes, de prière, de trois jours. Ils perdaient leur salaire, ils perdaient la prime de travail et ils risquaient même leur poste de travail. Et ils cherchaient à adapter leur charisme à cette situation. Comment faire dans cette situation ? Comme ont fait les chrétiens, imaginez, au temps du nazisme, du communisme : ils cherchaient à faire le catéchisme autrement, à d’autres moments, la messe un peu en cachette… Je ne sais pas. Chercher des modalités qui permettent d’aller de l’avant avec votre charisme. C’est très important. Ne pas nous laisser bloquer par les conditionnements externes.
Je vous encourage à aller « toujours plus loin », fidèles à votre charisme ! À garder vivant votre zèle, le feu de l’Esprit qui pousse toujours les disciples du Christ à rejoindre ceux qui sont loin, à « sortir de son confort et à avoir le courage de rejoindre toutes les périphéries qui ont besoin de la lumière de l’Évangile » (ibid., 20). Vous l’avez entendu, je vous l’ai dit plusieurs fois : dans les grandes villes, les villes chrétiennes, et même dans des familles chrétiennes, il y a des enfants qui ne savent pas faire le signe de croix. Et cette paganisation de la société nous interpelle : faites quelque chose pour évangéliser. L’Esprit pousse à sortir de son confort. Qu’il est beau d’annoncer à tous l’amour de Dieu qui sauve et donne du sens à notre vie ! Aider les hommes et les femmes d’aujourd’hui à découvrir la beauté de la foi et de la vie de grâce, qu’il est possible de vivre dans l’Église, notre mère ! Il y a des communauté chrétiennes et catholiques – il y en a ! – où l’on ne parle pas de la vie de la grâce, on ne parle pas de la beauté d’avoir la Trinité en nous, la présence du Dieu vivant en nous. Et votre tâche est d’aller porter cette belle nouvelle : Dieu habite en nous, Dieu est en nous. C’est cela la grâce ! Aider les hommes et les femmes d’aujourd’hui à découvrir la beauté de la foi et de la vie de la grâce. Et vous le ferez si vous êtes dociles, dans une attitude d’humilité et de confiance, guidés par cette sainte mère qui cherche toujours le bien de tous ses enfants ; si vous êtes en harmonie avec vos pasteurs et unis à eux dans la mission de porter à tous la joie de l’Évangile.
Avant de donner la bénédiction, je veux voir les questions, s’il y a quelque chose que je n’ai pas dit… « Comment faire confiance à l’Esprit-Saint, au point d’oser porter l’annonce de la miséricorde de Dieu là où on ne le cherche pas ? » Mais si tu ne fais pas confiance à l’Esprit-Saint, rentre chez toi ! Et va chercher une autre religion plus agnostique, plus idéologique ! Jésus nous a dit : « Je ne vous laisse pas seuls. Je vous enverrai l’Esprit ». Et que fait l’Esprit ? Deux choses. Il nous rappelle ce que Jésus nous a enseigné et nous enseigne ce que nous devons faire. Et ensuite, faire confiance à l’Esprit-Saint, c’est surprenant ! Savoir quand c’est l’Esprit qui te pousse. J’aime bien penser à Philippe, quand l’Esprit lui dit : « Va sur cette route », la route de Gaza (cf. Ac 8,26-40). Et il y va. À un certain point, il voit un char, un carrosse de voyage, et là, assis, il y avait le ministre de l’économie de l’Éthiopie, de la reine Candace, il lisait Isaïe… Ils entament un dialogue : « Explique-moi ceci… ». Et puis quand ils trouvent de l’eau, ce ministre de l’économie demande le baptême… L’Esprit te guide. C’est vraiment l’Esprit ! Fais confiance à l’Esprit. Pense à Philippe, pense à tous ceux, tous ceux qui font confiance à l’Esprit. C’est beau de lire le livre des Actes des apôtres : après la Pentecôte, les choses qu’a faites l’Esprit !... Les grandes choses ! Et faire confiance.
« Dans tout mouvement, on sent fortement une double exigence : la fidélité au charisme initial et la nécessité d’un changement et d’une nouveauté pour répondre et transformer les situations ». Et la question était : « Comment maintenir en harmonie ces deux tensions ? Comment discerner la nouveauté que l’Esprit-Saint suggère de la nouveauté qui, au contraire, éloigne du charisme ? Comment comprendre si une certaine fidélité au charisme initial est davantage un raidissement qu’une vraie fidélité à l’Esprit-Saint ? ». C’est important, cela. Comprendre et connaître les esprits : « Ne faites pas confiance, chers amis, à tous les esprits », nous dit l’apôtre. Savoir quand une inspiration est en harmonie avec le charisme initial et quand elle ne l’est pas. Quand tu vas plus loin, tu trouves des situations différentes, des cultures différentes et le charisme initial doit être traduit pour cette culture. Mais pas trahi ! Traduit. Cela doit être le charisme, mais traduit ! « Moi, je ne veux pas de problèmes, je suis le charisme initial… ». Comme cela, tu vas devenir une belle exposition, un musée. Tu feras de votre mouvement un musée de choses qui ne servent pas aujourd’hui. Tout charisme est appelé à grandir ! Pourquoi ? Parce qu’il porte l’Esprit-Saint en lui et l’Esprit-Saint fait grandir ! Tout charisme doit se confronter à des cultures différentes, à des façons de penser différentes, à des valeurs différentes. Et que fait-il ? Il se laisse mener par l’Esprit-Saint. Ici, je dois faire ceci, ici je dois faire ceci… Et comment je fais maintenant ? Prie, demande ! La prière : sans la prière, aucun mouvement ne peut avancer. Aucun !
Je vous remercie encore une fois pour cette rencontre. Je vous remercie pour tout ce que vous faites dans l’Église, et qui est si beau : aider à rencontrer Jésus, aider pour qu’on comprenne que c’est beau de vivre dans la grâce de Dieu. C’est beau ! Je vous remercie beaucoup et je vous demande, s’il vous plaît, de prier pour moi. Prier pour moi parce que le pape aussi doit être fidèle à l’Esprit-Saint.
Et maintenant, je vous donne la bénédiction, mais prions ensemble la Vierge Marie, notre Mère. Ave Maria… [Bénédiction] Et n’oubliez pas d’apprendre les sept œuvres de miséricorde corporelle et les sept œuvres de miséricorde spirituelle.