Le chemin de l’Eglise est celui de la franchise, “dire les choses, en toute liberté”. C’est ce qu’a affirmé ce matin le Pape François, reprenant le cycle des messes matinales à la maison Ste Marthe. Le Saint-Père a en outre rappelé que, comme l’ont expérimenté les apôtres après la Résurrection du Christ, « seul l’Esprit-Saint est capable de changer notre comportement, l’histoire de notre vie, et nous donner courage ». « Nous ne pouvons taire ce que nous avons vu et entendu » : c’est sur cette affirmation de Pierre et Jean, rapportée dans les Actes des Apôtres, que le Pape a articulé son homélie.
Parler avec franchise, sans peur
Le pape rappelle que Pierre et Jean, après avoir guéri l’infirme de la Belle-Porte, sont jetés en prison, et sommés par les grands prêtres de ne plus parler au nom de Jésus, mais eux, retournant vers leurs frères, les encouragent au contraire à proclamer la parole de Dieu, avec franchise. Et demandent au Seigneur d’être « attentif (aux) menaces » des prêtres, et de donner à ses « serviteurs » de proclamer la parole « avec une totale assurance ». (Actes 4, 29) :
« Aujourd’hui encore le message de l’Eglise est celui de la franchise, celui du courage chrétien. Les deux apôtres, des hommes simples,- comme le dit la Bible-, sans instruction, ont eu du courage ». C’est ce qu’on appelle la parésie, terme grec récurrent dans les Actes des Apôtres, qu’on peut traduire par « courage », « franchise », « ne pas avoir peur de dire les choses ». Pierre et Jean sont passés de la peur à la franchise.
François s’est ensuite arrêté sur l’Evangile du jour, qui rapporte le « dialogue mystérieux » entre Jésus et Nicodème, sur la « seconde naissance », et sur le fait « d’avoir une nouvelle vie, différente de la première ».
Annoncer le Christ, sans faire de publicité
Le Pape souligne que dans cette histoire également, dans « cet itinéraire de la franchise », le « vrai protagoniste » est l’Esprit-Saint, « parce que c’est Lui le seul capable de nous donner cette grâce du courage d’annoncer Jésus Christ ».
« C’est ce courage de l’annonce qui nous distingue du simple prosélytisme. Nous ne faisons aucune publicité pour avoir plus de ‘membres’ dans notre ‘société spirituelle’, non ? Cela ne sert à rien, ce n’est pas chrétien. Ce que fait le chrétien, c’est annoncer avec courage ; et l’annonce de Jésus Christ provoque, grâce à l'Esprit-Saint, cette crainte qui nous fait aller de l’avant ».
Le véritable protagoniste, répète le Pape, c’est l’Esprit-Saint. Quand Jésus parle de « naitre de nouveau », il nous fait comprendre que c’est « l’Esprit-Saint qui nous change, Lui qui vient de n’importe où, comme le vent : nous entendons sa voix ». Et, poursuit-il, « seul l’Esprit peut changer notre comportement, changer l’histoire de notre vie, changer notre appartenance ».
Le courage, une grâce qui vient de l'Esprit-Saint
C’est l’Esprit-Saint qui donne cette force à ces « hommes simples et sans instruction », comme Pierre et Jean, « cette force d’annoncer Jésus Christ jusqu’au témoignage final : le martyre ».
« Le chemin du courage chrétien est une grâce que donne l’Esprit-Saint. Il y a tant de chemins que nous pouvons prendre, et qui nous donnent du courage. ‘Mais quelle décision courageuse ! Regarde ça, regarde comme son plan est bien fait, il a si bien organisé les choses !’ peut-on entendre souvent. Mais tout cela est l’instrument d’une chose plus grande : l’Esprit. S’il n’y a pas l’Esprit, nous pouvons faire beaucoup de choses, mais cela ne servira à rien ».
L’Eglise après Pâques, « se prépare à recevoir l’Esprit Saint », a ajouté le Pape avant de conclure par cette exhortation : « Dans la célébration du mystère de la mort et de la Résurrection de Jésus, nous pouvons rappeler toute l’histoire du Salut et demander la grâce de recevoir l’Esprit, afin qu’Il nous donne le vrai courage pour annoncer Jésus ».