Dieu agit dans le silence et l’
humilité, son style n’est pas celui du spectacle, c’est ce qu’a déclaré le Pape François dans son homélie, ce matin, lors de la messe quotidienne, célébrée dans la chapelle de la maison Ste Marthe.
Dans l’Evangile du jour, en Saint Luc, chapitre 4, Jésus reproche aux habitants de Nazareth, leur manque de foi : au début, affirme le Pape, il est écouté avec admiration, une admiration qui laisse ensuite place à la colère, et à l’indignation.
« Parmi la foule, qui écoutait avec intérêt les paroles de Jésus, se trouvaient plusieurs personnes qui n’appréciaient pas ce qu’Il disait. Et alors, l’un ou l’autre s’est levé et a dit : ‘mais celui-là, de quoi nous parle-t-il ? Où a-t-il étudié pour dire toutes ces choses ? Qu’il nous fasse voir ses diplômes ! Dans quelle université a-t-il étudié ? C’est le fils du charpentier, et nous le connaissons bien’. Et alors éclate la fureur, la violence aussi. « Et ils le chassèrent hors de la ville, et le menèrent jusqu’à un escarpement de la colline où leur ville est construite, pour le précipiter en bas » ( Luc 4, 30)
La première lecture, elle, nous parle de Naaman, chef de l’armée syrienne, qui est lépreux. Pour obtenir sa guérison, le prophète Elisée lui dit de se plonger sept fois dans le fleuve Jourdain. Et Naaman de s’indigner, lui aussi, devant l’apparente insignifiance du geste à accomplir, lui qui espérait quelque chose de plus spectaculaire.
Mais il finit par écouter les conseils de ses serviteurs, fait ce que le prophète lui a dit, et sa lèpre disparait. Les habitants de Nazareth, comme Naaman, observe le Pape, voulaient un spectacle, mais le style de Dieu n’est justement pas celui de faire du spectacle : Dieu agit dans le silence, l’humilité, les petites choses. Et cela apparait dès la création, souligne François, lorsque Dieu crée l’homme, non pas avec une baguette magique, mais avec la glaise. Et c’est un style qui traverse toute l’Histoire du Salut :
« Quand Il a voulu libérer son peuple, Il l’a fait par la foi et la confiance d’un homme, Moïse. Quand Il veut faire tomber la puissance de Jéricho, Il le fait par l’intermédiaire d’une prostituée. De même, envoyer David combattre Goliath, semble être une folie : le petit David devant ce géant, qui avait une épée et tant d’autres choses, et David, avec seulement sa fronde et ses pierres. Et quand Il fait savoir aux rois mages qu’un roi est né, le Grand Roi, que trouvent-ils ? Un enfant, dans une mangeoire. Les choses simples, l’humilité de Dieu, c’est cela le style divin, pas celui du spectacle ».
Le Pape rappelle également une des tentations de Jésus au désert : celle du « spectacle » justement. Satan l’invite à se jeter du haut du pinacle du Temple, afin que les gens, voyant le miracle, croient en Lui. « Le Seigneur, au contraire, se révèle dans la simplicité, dans l’humilité ». Et le pape de conclure : « cela nous fera du bien, en ce temps de Carême, de penser à comment Dieu nous a aidés, dans notre vie, à comment les choses ont avancé, grâce à Lui, et nous trouverons toujours qu’Il l’a fait avec les choses simples » :
« C’est ainsi que le Seigneur agit : Il fait les choses simplement. Il te parle au cœur dans le silence. Souvenons-nous de notre vie, et de toutes les fois où nous avons entendu ces choses : l’humilité de Dieu est son style ; la simplicité de Dieu est son style. Et aussi dans la célébration liturgique, dans les Sacrements, qu’il est beau que s’y manifeste l’humilité de Dieu, et non un spectacle mondain. Cela nous fera du bien de parcourir notre vie et de penser à toutes les fois où le Seigneur nous a visités avec sa grâce, et toujours avec ce style humble, le style qu’Il nous demande aussi d’avoir : l’humilité ».