Pas de place pour ceux qui abusent des
mineurs : le Pape François réaffirme avec force la ligne adoptée par le Saint-Siège depuis le pontificat de Benoît XVI. Dans une lettre adressée ce jeudi aux présidents des conférences épiscopales et aux supérieurs des instituts de vie consacrée et des sociétés de vie apostolique au sujet de la Commission pontificale pour la protection des mineurs, le Pape revient sur ce qui a présidé à la création de cette nouvelle structure et sur l’attitude que l’Eglise, à tous les échelons, doit observer dans les cas d’abus sexuels sur mineurs.
« La Commission pourra être un instrument nouveau, valide et efficace pour m’aider à animer et à promouvoir l’engagement de l’Eglise toute entière à ses différents niveaux : conférences épiscopales, diocèses, instituts de vie consacrée etc., afin de mettre en œuvre les actions nécessaires pour garantir la protection des mineurs et des adultes vulnérables et donner des réponses de justice et de miséricorde », écrit ainsi le Pape.
Le but est clair : faire savoir aux familles que « l’Eglise n’économise pas ses efforts pour protéger leurs enfants ». Ces familles doivent s’adresser aux institutions ecclésiales « en pleine confiance parce que c’est une maison sûre. » Le Pape réaffirme alors très clairement que « la priorité ne pourra plus être donnée à aucun autre type de considération, de quelque nature que ce soit, comme par exemple le désir d’éviter le scandale, puisqu’il n’y a plus de place dans le ministère pour ceux qui abusent des mineurs ».
Le Pape invite chacun à relire avec attention la Lettre circulaire rédigée par la Congrégation pour la Doctrine de la foi, le 3 mai 2011 pour aider les conférences épiscopales à prendre des lignes directrices pour traiter les affaires d’abus. « Il est important, rappelle le Pape, que les conférences épiscopales se dotent d’un instrument pour la révision périodique des normes et pour la vérification de leur application ».
Le rôle, en ce sens, de l’évêque diocésain et des supérieurs majeurs est essentiel souligne la lettre. Ils sont invités à collaborer pleinement avec la Commission de protection des mineurs chargée de les assister et d’échanger avec eux sur les « pratiques vertueuses » et les programmes d’éducation, de formation et d’instruction en ce qui concerne la réponse à donner aux abus sexuels.
Le Pape exhorte donc les « diocèses et les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique à déterminer les programmes d’assistance pastorale qui pourront se servir de l’apport des services psychologiques et spirituels ». Le Pape conseille aussi que « les pasteurs et les responsables des communautés religieuses soient disponibles à rencontrer les victimes et leurs proches : il s’agit d’occasions précieuses pour écouter et pour demander pardon à ceux qui ont beaucoup souffert ».
La Commission pour la protection des mineurs a été officiellement créée en mars 2014. Son but est d’offrir des propositions et des initiatives dont le but est d’améliorer les normes et les procédures pour la protection des mineurs et des adultes vulnérables. Le Pape a invité des personnalités hautement qualifiées et reconnues pour leur engagement dans ce champ.