Le pape a commenté l’Evangile de l’Annonciation qui est lu ce dimanche à la messe. Il a donné en exemple la foi de Marie, faite de deux éléments : la
confiance, l’abandon à Dieu, et la capacité de « saisir le moment favorable où Jésus passe dans notre vie et demande une réponse rapide et généreuse », car à Noël, « Jésus passe ».
Voici notre traduction intégrale de l’allocution du pape François avant et après la prière de l’angélus de midi, place Saint-Pierre, ce dimanche 21 décembre.
Avant l’angélus :
Chers frères et soeurs, bonjour!
Aujourd’hui, en ce quatrième et dernier dimanche de l’Avent, la liturgie veut nous préparer à Noël, proche désormais, en nous invitant à méditer sur le récit de l’annonce de l’Ange à Marie.
Gabriel – ce qui signifie « Force de Dieu » - révèle à la Vierge la volonté du Seigneur qu’elle devienne la mère de son fils unique : « Tu concevras un fils, tu le mettras au monde, et tu l’appelleras Jésus. Il sera grand, et il sera appelé Fils du Très-Haut » (Lc 1,31-32). Fixons notre regard sur cette simple jeune fille de Nazareth, au moment où elle se rend disponible au message divin par son « Oui ».
Recueillons deux aspects essentiels de son attitude qui est pour nous un modèle de la façon de se préparer à Noël.
Avant tout, sa foi, son attitude de foi, qui consiste dans l’écoute de la Parole de Dieu pour s’abandonner à cette Parole avec une pleine disponibilité d’esprit et de cœur.
En répondant à l’ange, Marie a dit : « Voici la Servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole » (v. 38). Dans son « me voici », plein de foi, Marie ne sait pas sur quels chemins elle devra s’aventurer, quelles douleurs elle devra souffrir, quels risques affronter. Mais elle est consciente que c’est le Seigneur qui le demande et elle se confie totalement à Lui, et elle s’abandonne à son amour.
Voilà la foi de Marie.
Un autre aspect, c’est la capacité de la Mère du Christ de reconnaître le temps de Dieu. Marie est celle qui a rendu possible l’incarnation du Fils de Dieu, « la révélation du mystère enveloppé dans le silence depuis les siècles éternels » (Rm 16,25). Elle a rendu possible l’incarnation du Verbe, grâce justement à son « oui » humble et courageux.
Marie nous enseigne à saisir le moment favorable où Jésus passe dans notre vie et demande une réponse rapide et généreuse. Jésus passe. En effet, le mystère de la naissance de Jésus à Bethléem, survenue historiquement il y a maintenant plus de deux mille ans, s’actualise, en tant qu’événement spirituel, dans « l’aujourd’hui » de la liturgie.
Le Verbe qui a trouvé sa demeure sans le sein de Marie, dans la célébration de Noël vient à frapper nouvellement dans le cœur de chaque chrétien. Chacun de nous est appelé à répondre, comme Marie, avec un « oui » personnel et sincère, en se mettant pleinement à la disposition de Dieu et de sa miséricorde, de son amour.
Combien de fois Jésus passe dans notre vie, et combien de fois il nous envoie un ange, combien de fois, nous ne nous en rendons pas compte parce que nous sommes si pris, plongés dans nos pensées, dans nos affaires, et même en ces jours dans nos préparatifs de Noël, que nous ne nous rendons pas compte qu’Il passe et qu’il frappe à la porte de notre cœur, en demandant accueil, en demandant un « Oui » comme celui de Marie.
Un saint disait : « J’ai peur que le Seigneur passe ! » Savez-vous pourquoi il avait peur ? Il avait peur de ne pas s’en rendre compte et de le laisser passer.
Lorsque nous entendons dans notre coeur : “Mais je voudrais être meilleur/e, je regrette ce que j’ai fait ». Là, c’est vraiment le Seigneur qui frappe. Il te fait ressentir cela, l’envie d’être meilleur, l’envie de rester plus proche des autres, de Dieu.
Si tu ressens cela, arrête-toi ! Et va prier ou peut-être te confesser, nettoyer un peu cela. Et cela fait du bien.
Mais souviens-toi bien: si tu ressens l’envie de devenir meilleur, c’est Lui qui frappe. Ne le laisse pas passer.
Dans le mystère de Noël, à côté de Marie, il y a la présence silencieuse de saint Joseph, tel qu’il est représenté dans les crèches, aussi dans celle que vous pouvez admirer ici, place Saint-Pierre.
L’exemple de Marie et de Joseph est pour nous tous une invitation à saisir avec une ouverture d’esprit totale Jésus qui, par amour, s’est fait notre frère. Il vient apporter au monde le don de la paix : « Paix sur terre aux hommes qu’il aime » (Lc 2,14), comme les anges l’ont annoncé en choeur aux bergers. Le don précieux de Noël est la paix, et le Christ est notre vraie paix.
Et le Christ frappe à [la porte de] notre coeur pour nous donner la paix. La paix de l’âme. Ouvrons les portes au Christ.
Nous nous confions à l’intercession de notre Mère et de saint Joseph, pour vivre un Noël vraiment chrétien, libres de toute mondanité, prêts à accueillir le Sauveur, le Dieu-pour-nous.
Angelus Domini...
Après l’angélus :
Chers frères et soeurs,
Je vous salue tous, vous les fidèles romains et les pèlerins venus de différents pays, les familles, les groupes paroissiaux, les associations.
Je salue en particulier les jeunes du Mouvement des Focolari, la Communauté Papa Giovanni XXIII, et les scouts de l’AGESCI de Tor Sapienza (Rome).
N’oubliez pas! Le Seigneur passe! Et si tu ressens l’envie de t’améliorer, d’être meilleur, c’est le Seigneur qui frappe à ta porte. En ce Noël, le Seigneur passe.
Je vous souhaite à tous un bon dimanche, et un Noël d’espérance, avec les portes ouvertes au Seigneur, un Noël de joie et de fraternité.
S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner. Au revoir.