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 Vol du retour : Le Pape François plaide pour l'accueil des migrants

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Vol du retour : Le Pape François plaide pour l'accueil des migrants  Empty
MessageSujet: Vol du retour : Le Pape François plaide pour l'accueil des migrants    Vol du retour : Le Pape François plaide pour l'accueil des migrants  Icon_minitimeDim 24 Sep 2023 - 19:39

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Lors de la conférence de presse de ce samedi 23 septembre 2023,  après son voyage à Marseille, le pape François a défendu l'accueil des migrants et critiqué les politiques européennes à leur égard. Il a notamment dénoncé leur renvoi dans des camps en Libye où règne la terreur. Le pape a aussi appelé les villages européens dépeuplés à accueillir ces migrants qui représentent une richesse.

Voyage apostolique à Marseille :
Conférence de presse du Saint-Père au cours du vol de retour

Matteo Bruni

Bonsoir Sainteté, bonsoir à tous. Merci pour ce temps que vous nous accordez sur le vol de retour. C'était un voyage particulier, dans lequel vous avez pu sentir aussi toute l'affection des Français qui, comme le disait Son Éminence, sont venus prier avec vous. Mais il y a encore je crois des questions ou des sujets que les journalistes voulaient vous poser, ou bien si vous vouliez dire un mot à nous.

Pape François

Bonsoir, merci beaucoup pour votre travail. Avant d'oublier, je voulais dire deux choses. D'abord : aujourd'hui je crois que c'est le dernier vol de Roberto Bellino qui part à la retraite : merci, merci, merci ! Et la deuxième chose, aujourd'hui c'est l'anniversaire de Rino, l’inénarrable Rino [Anastasio] ! Un applaudissement pour lui ! Maintenant volontiers posez vos questions.

Matteo Bruni

La première question est de Raphaële Schapira - France Télévisions, qui est ici devant vous.

Raphaële Schapira - France Télévisions

Sainteté, bonsoir. Vous avez commencé votre pontificat à Lampedusa, en dénonçant l'indifférence. Dix ans après, vous demandez à l'Europe d'être solidaire. Cela fait dix ans que vous répétez le même message. Est-ce que cela veut dire que vous avez échoué ?

Pape François

Je dirais que non. Je dirais que la prise de conscience a progressé lentement. Aujourd'hui, il y a une conscience du problème migratoire. Il y a une conscience. Et il y a aussi la conscience que c'est quelque chose qui est arrivé à un point... comme une "patate chaude" dont on ne sait pas comment la prendre. Angela Merkel a dit une fois que cela se résout en allant en Afrique et en le résolvant en Afrique, en faisant monter le niveau des peuples africains.

Mais il y a eu des cas qui sont moches, des cas très moches, où les migrants comme une "partie de ping-pong" ont été renvoyés... Et on sait que bien souvent ils finissent dans des camps, ils finissent pire qu'avant. J'ai suivi la vie d'un garçon, Mahmoud, qui essayait d'en sortir, parce qu'il est allé... Et à la fin il s'est pendu ; il n'y est pas arrivé parce qu'il ne supportait pas cette torture. Je vous ai dit de lire ce livre, Fratellino, Hermanito... Les gens qui viennent sont vendus, d'abord, puis on leur prend l'argent pour payer... ; puis on les fait téléphoner à la famille pour qu'elle envoie plus d'argent... Pauvres gens ! Une vie terrible. J'ai entendu quelqu'un qui a été témoin, qui lorsque la nuit, au moment de l'embarquement, il a vu ce bateau si simple, sans sécurité, il ne voulait pas embarquer. "Pam pam" : fin de l'histoire. C'est le règne de la terreur ! Ils souffrent non seulement parce qu'ils ont besoin de partir, mais ils souffrent parce que là-bas c'est le règne de la terreur. Ils sont esclaves. Et nous ne pouvons pas, sans voir les choses, les renvoyer comme s'ils étaient une balle de ping-pong. Non. C'est pourquoi je redis le principe : les migrants doivent être accueillis, accompagnés, promus et intégrés. Si tu ne peux pas les intégrer dans ton pays, accompagne-les et intègre-les dans leur pays, mais ne les laisse pas dans les mains de ces trafiquants cruels de personnes.

Le drame des migrants est cela aujourd'hui : que nous les renvoyons et qu'ils tombent dans les mains de ces malheureux qui font tant de mal. Ces gens essaient de partir. Il y a quelques groupes de personnes qui se consacrent à sauver des gens en mer. J'ai invité l'un d'eux à participer au Synode, quelqu'un qui est le chef de Mediterranea Saving Humans. Ils te racontent des histoires terribles.

Lors du premier voyage, comme vous l'avez dit, je suis allé à Lampedusa. Les choses se sont améliorées, vraiment, il y a plus de conscience aujourd'hui. À cette époque, on ne savait pas. Et on ne nous disait pas la vérité. Je me souviens qu'à la Maison Sainte-Marthe, il y avait une "réceptionniste" qui était éthiopienne, fille d'Éthiopiens, qui connaissait la langue, et elle suivait à la télévision mon voyage. Et à Lampedusa il y avait un pauvre Éthiopien, qui m'expliquait les tortures et ces choses ; et le traducteur - elle m'a dit - a dit des mensonges, il a dit ce que l'autre n'a pas dit, il a "édulcoré" la situation. Il est difficile d'avoir confiance. Tant de drames... Le jour où j'y étais, on m'a dit : "Regarde cette femme" - c'était un médecin - "regarde cette femme" : elle allait parmi les cadavres en regardant les visages parce qu'elle cherchait sa fille, qu'elle n'avait pas trouvée.

Ces drames... Cela nous fait du bien de prendre en main cette réalité : cela nous rendra plus humains, plus humains et donc aussi plus divins. C'est un appel. Je voudrais que ce soit comme un cri : "Faisons attention ! Faisons quelque chose !". Je ne sais pas... La conscience a changé, vraiment, aujourd'hui il y a plus de conscience. Et cela pour moi n'est pas parce que j'ai parlé, mais parce que les gens se sont rendu compte du problème. Beaucoup en parlent.

C'était mon premier voyage, et là j'ai ressenti quelque chose à l'intérieur. Moi-même je ne savais même pas où était Lampedusa, pas du tout, mais j'ai écouté les histoires, j'ai lu quelque chose et dans la prière j'ai senti : "Tu dois y aller", comme si le Seigneur m'y avait conduit. Le premier voyage. Merci.

Matteo Bruni

Merci Sainteté. La deuxième question vient de Clément Melki de l'Agence France-Presse (AFP)

Clément Melki de l'Agence France-Presse (AFP)

Bonsoir, Saint-Père. Ce matin, vous avez rencontré Emmanuel Macron, après avoir exprimé votre désaccord sur l'euthanasie. Le gouvernement français se prépare à approuver une loi controversée sur la fin de vie, pourriez-vous nous dire ce que vous avez dit au président français à ce sujet ? Et pensez-vous pouvoir lui faire changer d'avis ? Merci.

Pape François

Nous n'en avons pas parlé aujourd'hui, mais nous en avons parlé lors de l'autre visite, quand nous nous sommes rencontrés, et je lui ai parlé clairement, quand il est venu au Vatican. Je lui ai dit mon opinion, clairement : on ne joue pas avec la vie, ni au début ni à la fin, on ne joue pas. Et ce n'est pas mon opinion, c'est préserver la vie ! Car sinon tu finiras avec cette politique de non-douleur, d'une euthanasie humaniste... Là-dessus, je veux répéter l'invitation à lire un livre : il date de 1907, c'est un roman, il s'appelle "Le Maître du monde", The Lord of the World, ou The Lord of the Earth, il a les deux titres. L'auteur est Benson, un écrivain futuriste : il montre comment les choses seront à la fin. Tout est... on enlève les différences, toutes ; et on enlève les douleurs, toutes ; et l'euthanasie est une de ces choses : la mort douce ; et la sélection avant la naissance... Il nous montre comment cet homme avait prévu des conflits actuels. Aujourd'hui, faisons attention aux colonisations idéologiques qui ruinent la vie humaine, qui vont contre la vie humaine. Aujourd'hui, on efface la vie des grands-parents, par exemple, alors que la richesse humaine passe par le dialogue des petits-enfants avec les grands-parents. On l'efface, ils sont vieux, ils ne servent à rien. On ne joue pas avec la vie. Cette fois, je n'en ai pas parlé avec le Président, mais l'autre fois oui, quand il est venu, et j'ai dit mon avis : on ne joue pas avec la vie. Que ce soit pour la loi de ne pas laisser l'enfant grandir dans le ventre de sa mère, ou pour la loi de l'euthanasie dans la maladie ou la vieillesse. Et je ne dis pas que c'est une question de foi, non, c'est une chose humaine, humaine. C'est une vilaine forme de compassion. Aujourd'hui, la science est arrivée à faire en sorte que certaines maladies douloureuses soient moins douloureuses, et les accompagne avec beaucoup de médicaments. Mais on ne joue pas avec la vie. On ne joue pas avec la vie.

Matteo Bruni

Merci, Sainteté. La troisième question vient de Javier Martínez-Brocal, d'ABC.

Javier Martínez-Brocal, d'ABC

Saint-Père, merci de répondre aux questions, merci pour ce temps que vous nous accordez, merci pour ce voyage qui a été très intense et très dense en contenu. Jusqu'au bout, vous avez aussi parlé de l'Ukraine, de la situation en Ukraine. Le cardinal Zuppi vient juste de revenir de Pékin. Y a-t-il des progrès dans cette mission, au moins sur la question humanitaire du retour des enfants ? Puis, une question un peu dure aussi, mais : comment vivez-vous le fait, personnellement, que cette mission n'arrive à arracher aucun résultat concret jusqu'à présent ? Vous avez parlé lors d'une audience de frustration : ressentez-vous de la frustration ? Merci.

Pape François

C'est vrai, il y a un peu de frustration que l'on ressent, parce que le Secrétariat d'État fait tout son possible pour aider en cela. Même la mission Zuppi est allée là-bas... Il y a quelque chose avec les enfants qui avance bien. Mais cette guerre – il me vient à l'esprit qu'elle est aussi un peu intéressée, pas seulement par le problème russo-ukrainien, mais pour vendre des armes, tu sais ?, le commerce des armes. On m'a dit, il y a quelques mois, qu'aujourd'hui les investissements qui rapportent le plus sont les usines d'armes, c'est-à-dire les usines de mort. Le peuple ukrainien est un peuple martyr qui a une histoire très martyrisée, une histoire qui fait souffrir. Ce n'est pas la première fois : du temps de Staline il a beaucoup, beaucoup souffert. C'est un peuple martyr. Mais nous ne devons pas jouer avec le martyre de ce peuple, nous devons aider à résoudre les choses de la manière la plus réaliste possible : le plus réel et le plus possible. Dans les guerres, le réel c'est le possible. Ne pas se faire d'illusions qu'un jour les deux leaders en guerre iront manger ensemble. Mais jusqu'au possible, où nous arriverons. Humblement, mais faire le possible. Maintenant, j'ai vu que certains pays se retirent, qu'ils ne donnent plus d'armes : le processus commence où le martyr sera le peuple ukrainien, certainement. Et c'est une vilaine chose.

Avant de conclure, je veux revenir au premier sujet, au voyage. Marseille est une civilisation de nombreuses cultures, de nombreuses cultures. C'est un port de migrants. Autrefois, c'étaient des migrants vers la Guyane, c'est de là que partaient les condamnés, ils allaient en prison en Guyane. L'Archevêque m'a offert Manon Lescaut, pour me rappeler cette histoire. Marseille est une culture de la rencontre. Comme hier, lors de la rencontre avec les représentants de diverses religions : musulmans, juifs, chrétiens y cohabitent. On y fait la coexistence. C'est une culture de l'aide. C'est une mosaïque créative Marseille, c'est cette culture de la créativité. C'est un port qui est un message en Europe. Marseille accueille. Marseille accueille et respecte et fait une synthèse sans renier l'identité d'aucun peuple. Nous devons repenser ce problème, pour les autres localités : la capacité de faire cela.

Et en revenant aux migrants, il y a cinq pays qui souffrent [de l'arrivée] de tant de migrants ; mais dans certains de ces pays, il y a des villages vides ! Je pense au cas concret que je connais : il y a un petit village où habitent moins de vingt personnes âgées et rien de plus ! S'il vous plaît, que ces petits villages fassent un effort pour s'intégrer. Nous avons besoin de main-d'œuvre, l'Europe en a besoin ! Les migrations bien menées sont une richesse, ce sont une richesse. Pensons un peu à cette politique migratoire, pour qu'elle soit plus féconde et qu'elle nous aide beaucoup.

Maintenant, comme le voyage est court, le dîner arrive, ainsi que la fête pour l'anniversaire de Rino et les adieux à ce collègue. Nous allons terminer ici. Merci beaucoup ! Merci beaucoup pour votre travail et pour vos questions. Et en avant, jusqu'au prochain vol.
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Source : www.vatican.va

Marc de Villepin aime ce message

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