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 Aux maires de l'Association Nationale des Communes d’Italie

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Aux maires de l'Association Nationale des Communes d’Italie Empty
MessageSujet: Aux maires de l'Association Nationale des Communes d’Italie   Aux maires de l'Association Nationale des Communes d’Italie Icon_minitimeLun 7 Fév 2022 - 18:23

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Chers frères et sœurs, bonjour et bienvenue !

Je remercie le président pour ses paroles de salutation. Je suis heureux de vous accueillir pour un moment de réflexion sur votre service pour la défense et la promotion du bien commun dans les villes et collectivités que vous administrez. A travers vous, je salue les maires de tout le pays, avec une reconnaissance reconnaissante, en particulier, pour ce que vous faites et ce que vous avez fait en ces deux années de pandémie. Votre présence a contribué à encourager les gens à continuer à regarder vers l'avenir. Vous avez été une référence dans l'application de réglementations parfois lourdes, mais nécessaires à la santé des citoyens. En effet, votre voix a également aidé ceux qui ont des responsabilités législatives à prendre des décisions opportunes pour le bien de tous. Merci!

Si je pense à votre travail, je me rends compte à quel point il est complexe. Les moments de consolation s'accompagnent de nombreuses difficultés. D'une part, en effet, votre proximité avec le peuple est une grande opportunité de servir les citoyens, qui vous aiment en raison de votre présence parmi eux. Le voisinage. D'un autre côté, j'imagine que parfois tu ressens la solitude de la responsabilité. On pense souvent que la démocratie se réduit à déléguer par vote, oubliant le principe de participation, indispensable à la bonne gestion d'une ville. On attend des maires qu'ils aient la solution à tous les problèmes ! Mais ceux-ci - nous le savons - ne sont pas résolus uniquement en recourant aux ressources financières. Qu'il est important de pouvoir compter sur la présence de réseaux solidaires, qui apportent les compétences pour y faire face ! La pandémie a fait ressortir de nombreuses fragilités, mais aussi la générosité des bénévoles, des voisins, du personnel de santé et des administrateurs qui se sont dépensés pour soulager la souffrance et la solitude des pauvres et des personnes âgées. Ce réseau de relations solidaires est une richesse qu'il faut préserver et renforcer.

En regardant votre service, je voudrais vous offrir trois mots d'encouragement. Paternité - ou maternité -, périphéries et paix.

Paternité ou maternité. Le service du bien commun est une forme élevée de charité, comparable à celle des parents dans une famille. Même dans une ville, il faut répondre à des situations différentes avec des attentions différentes ; donc la paternité - ou la maternité - passe avant tout par l'écoute. Le maire ou le maire sait écouter. N'ayez pas peur de "perdre du temps" à écouter les gens et leurs problèmes ! Une bonne écoute aide à faire du discernement, à comprendre les priorités sur lesquelles intervenir. Les témoignages de maires qui ont consacré une grande partie de leur temps à écouter et à recueillir les inquiétudes des populations ne manquent pas, Dieu merci.

Et à l'écoute, le courage de l'imagination ne doit pas manquer. Parfois, nous avons l'illusion qu'un financement adéquat suffit à résoudre les problèmes. Ce n'est pas vrai, en réalité, il faut aussi un projet de coexistence civile et de citoyenneté : il faut investir dans la beauté là où il y a plus de dégradation, dans l'éducation là où règne le malaise social, dans les lieux d'agrégation sociale où l'on voit des réactions violentes, dans la formation à la légalité là où la corruption domine. Savoir rêver d'une ville meilleure et partager ce rêve avec d'autres administrateurs locaux, avec les élus du conseil municipal et avec tous les citoyens de bonne volonté est un indice de bienveillance sociale. C'est un peu le boulot du maire et du maire.

Le deuxième mot est banlieue. Cela suggère que Jésus est né dans une étable à Bethléem et est mort hors des murs de Jérusalem sur le Calvaire. Elle rappelle la « centralité » évangélique des périphéries. J'aime à répéter que l'ensemble est mieux vu des périphéries : pas du centre, des périphéries. On ressent souvent le drame vécu dans les banlieues dégradées, où l'abandon social génère violences et formes d'exclusion. Partir des périphéries ne signifie pas exclure quelqu'un, c'est un choix de méthode ; pas un choix idéologique, mais commencer par les pauvres pour servir le bien de tous. Vous le savez très bien : il n'y a pas de ville sans pauvres. J'ajouterais que les pauvres sont la richesse d'une ville. Cela semblerait cynique à certains; non; ils nous rappellent - eux, les pauvres - nos fragilités et que nous avons besoin les uns des autres. Ils nous appellent à la solidarité, qui est une valeur centrale de la doctrine sociale de l'Église, particulièrement développée par saint Jean-Paul II.

En temps de pandémie, nous avons découvert la solitude et les conflits à l'intérieur des maisons, qui étaient cachées ; le drame de ceux qui ont dû fermer leur activité économique, l'isolement des personnes âgées, la dépression des adolescents et des jeunes - il suffit de penser au nombre de suicides de jeunes ! -, les inégalités sociales qui ont favorisé ceux qui jouissaient déjà de conditions économiques confortables, les efforts des familles qui n'arrivent pas à la fin du mois... Et aussi, je voudrais les citer, les usuriers qui frappent aux portes. Et cela se passe dans les villes, du moins ici à Rome. Combien de souffrances avez-vous rencontrées ! Mais les banlieues ne doivent pas seulement être aidées, elles doivent être transformées en laboratoires d'une autre économie et société. En fait, lorsqu'il s'agit du visage des gens, il ne suffit pas de donner un colis alimentaire. Leur dignité passe par un travail, et donc un projet dans lequel chacun est valorisé pour ce qu'il peut apporter aux autres. Le travail est vraiment une onction de dignité ! Le moyen le plus sûr d'enlever la dignité d'une personne ou d'un peuple est d'enlever le travail. Il ne s'agit pas de rapporter le pain à la maison : cela ne vous donne pas de dignité. Il s'agit de gagner le pain que vous ramenez à la maison. Et que oui, cela vous oint de dignité.

Troisième mot : paix. L'une des indications données par Jésus aux disciples envoyés en mission est de ramener la paix dans les foyers : "Dans quelque maison que vous entriez, dites d'abord : 'Paix à cette maison !'" (Lc 10, 5). Il y a beaucoup de conflits à la maison, il y a un besoin de sérénité et de paix. Et nous sommes sûrs que des relations de qualité sont une véritable sécurité sociale dans une ville. Pour cela il y a une tâche historique qui engage tout le monde : créer un tissu commun de valeurs qui conduit à désarmer les tensions entre les différences culturelles et sociales. La même politique dont vous êtes les protagonistes peut être un terrain d'entraînement au dialogue entre les cultures, avant même de négocier entre les différentes parties. La paix n'est pas l'absence de conflit, mais la capacité de le faire évoluer vers une nouvelle forme de rencontre et de coexistence avec l'autre. « Face au conflit, certains le regardent simplement et continuent comme si de rien n'était […]. D'autres entrent dans le conflit de telle sorte qu'ils restent prisonniers […]. Cependant, il existe une troisième voie, la plus adéquate […] : accepter de porter le conflit, le résoudre et le transformer en maillon d'un nouveau processus. « Heureux les artisans de paix » (Mt 5, 9) » (Exhortation apostolique Evangelii gaudium, 227). Le conflit est dangereux s'il reste fermé sur lui-même. Il ne faut pas confondre la crise avec le conflit. Par exemple, la pandémie nous a mis en crise, c'est bien. La crise, c'est bien, parce que la crise vous fait vous résoudre et faire des progrès. Mais la mauvaise chose est que lorsque la crise se transforme en conflit et que le conflit est clos, un conflit est une guerre, un conflit a peu de chances de trouver une solution qui aille plus loin. Crise oui, conflit non. Fuyez les conflits mais vivez la crise.

La paix sociale est le fruit de la capacité à partager les vocations, les compétences et les ressources. Il est essentiel de favoriser l'initiative et la créativité des gens, afin qu'ils puissent tisser des liens significatifs au sein des quartiers. De nombreuses petites responsabilités sont la prémisse d'une pacification concrète qui se construit au quotidien. Il est bon de rappeler ici le principe de subsidiarité, qui valorise les corps intermédiaires et ne mortifie pas la libre initiative personnelle.

Chers frères et sœurs, je vous encourage à rester proches des gens. Car une tentation face à la responsabilité est de fuir. S'isoler, fuir... S'isoler est une façon de s'évader. Saint Jean Chrysostome, évêque et père de l'Église, pensant précisément à cette tentation, exhortait à se dépenser pour les autres, plutôt que de rester dans les montagnes et de les regarder avec indifférence. Dépensez-vous. C'est un enseignement à retenir, surtout quand on risque de se décourager et d'être déçu. Je vous accompagne de ma prière et je vous bénis, je vous bénis tous : chacun en son cœur, dans son métier, je bénis vos charges de maire, je bénis vos collaborateurs, votre travail. Et chacun reçoit cette bénédiction dans la mesure de sa propre foi. Et je vous demande de bien vouloir prier pour moi, car moi aussi je suis le "maire" de quelque chose ! Merci.
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Source : www.vatican.va/
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