Le Pape François a reçu ce mardi quelques 300 personnes au Vatican, membres du Conseil Supérieur de la Magistrature italienne. L’occasion pour le Pape de s’arrêter sur l’aspect éthique du travail de la magistrature. « Dans chaque pays les normes juridiques sont destinées à garantir la liberté et l’indépendance du magistrat, afin qu’il puisse mener avec les garanties nécessaires son important et délicat travail ».
Le Pape rappelait alors que leur mission revêt une importance particulière et qu’elle nécessite une impartialité totale, du discernement et de l’objectivité, de la prudence, que « leur travail doit se baser uniquement sur la juste norme juridique, et répondre à la voix d’une indéfectible conscience qui se fond sur les valeurs fondamentales. » « L’indépendance du magistrat, a encore ajouté le Pape, et l’objectivité du jugement exprimé requièrent une application attentive et ponctuelle des lois en vigueur. La certitude du droit et l’équilibre des différents pouvoirs d’une société démocratique trouvent leur synthèse dans le principe de légalité ».
« Du juge dépendent des décisions qui non seulement ont des conséquences sur les droits et sur les biens des citoyens, mais qui se répercutent sur leur existence même. Dès lors, celui qui juge, à tous les niveaux, doit posséder des qualités intellectuelles, psychologiques et morales qui garantissent la fiabilité d’une fonction aussi importante ».
La vertu principale d'un juge: la prudence
Pour le Pape la qualité première du juge est la prudence : une vertu qui porte à peser avec sérénité les raisons de droit et de fait qui doivent se trouver à la base du jugement. Et la prudence est certes plus grande si l’on possède un équilibre intérieur, capable de dominer les poussées provenant de son propre caractère, de ses vues personnelles, ou encore de ses certitudes idéologiques.
« La société italienne attend beaucoup de la magistrature, spécialement dans le contexte actuel caractérisé entre autre par un appauvrissement du patrimoine des valeurs et par l’évolution des fondements démocratiques. » Le Pape exhortait donc les membres du Conseil Supérieur de la Magistrature à ne pas décevoir les attentes légitimes des gens, d’être des exemples d’intégrité morale pour toute la société.
Et de citer parmi les nombreux modèles, « la figure de Vittorio Bachelet, qui dirigea le Conseil Supérieur de la Magistrature durant les ‘années de plomb’, en étant lui-même victime, ainsi que Rosario Livatino, tué par la mafia, pour lequel est en cours la cause de béatification. Deux témoins exemplaires du style propre au fidèle laïc chrétien : loyal aux institutions, ouvert au dialogue, ferme et courageux dans la défense de la justice et de la dignité de la personne humaine.»