Les évêques zimbabwéens

C’est une Eglise qui a besoin d’encouragement qu’a rencontré le Pape François lundi matin. Le Souverain Pontife a reçu les évêques du Zimbabwe actuellement en visite ad limina au Vatican. Dans le discours qu’il leur a remis, il a abordé les difficultés économiques, sociales et politiques que connait leur pays, dirigé par le président Robert Mugabe depuis son indépendance en 1980. Dans ce contexte délicat, le Pape a exhorté les évêques à travailler au dialogue et à l’ unité du peuple.

L’Eglise du Zimbabwe « est aux côtés de son peuple  dans ces années de très grandes souffrances, où des millions de personnes ont fui le pays dans un état de frustration et de désespoir, où tant de vies ont été perdues, où tant de larmes versées ». Le Saint-Père a rendu ainsi hommage à cette Eglise qui, dès 2007, dénonçait une crise dont les racines sont spirituelles et morales.

Mais le Pape a incité aussi cette Eglise à s’impliquer pour « guider avec une infinie tendresse tout le monde vers l’unité et la guérison ». Qu’ils soient blancs ou noirs, riches ou pauvres, quel que soit leur tribu, les chrétiens se trouvent de chaque côté des lignes de fractures politique et sociale qui traversent le Zimbabwe. Les évêques doivent donc faire en sorte que les Eglises locales démontrent que la « réconciliation n’est pas un acte isolé mais un long processus par lequel toutes les parties sont rétablies dans l’amour ».

Cette présence de l’Eglise est d’autant plus nécessaire que « de nombreuses personnes ont atteint leur limite humaine et ne savent plus où se tourner ». François a donc demandé donc aux évêques « d’encourager les fidèles à ne pas perdre de vue les voies par lesquelles Dieu entend leurs suppliques et répond à leurs prières ». L’Eglise du Zimbabwe doit, plus que jamais, servir de pont entre les hommes, et entre les hommes et Dieu.