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 Sans la charité, pas de "saveur chrétienne"

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MessageSujet: Sans la charité, pas de "saveur chrétienne"   Sans la charité, pas de "saveur chrétienne" Icon_minitimeDim 12 Mai 2013 - 17:47

Sans la charité, pas de "saveur chrétienne" Photo_1368350346962-2-0-774153

Dimanche 12 mai 2013

Sans la charité, pas de "saveur chrétienne"

Citation :
"Fidélité au Christ et à son Évangile, pour l'annoncer par la parole et par la vie"
Ces expressions reviennent deux fois dans l'homélie du pape François qui a canonisé ce matin les premiers saints de son pontificat: une foule de plus de 800 baptisés qui ont vécue entre le 15e et le 20e siècle, d'Italie et d'Amérique latine. Il a aussi souligné que sans la charité, même le martyre et la mission "perdent leur saveur chrétienne".

Commencée vers 9 h30, place Saint-Pierre, la célébration ne s'est achevée pour le pape François qu'à 12 h 30 après un long tour de la place Saint-Pierre sur la Mercedes tout terrain découverte blanche, jusque dans la rue de la Conciliation, pour permettre à la foule de saluer le pape de plus près: sur son parcours, il a embrassé les enfants et les malades (cf. les albums photo de la célébration et du tour de la place sur la page Facebook de Zenit, agence d'information, site officiel).

Ces nouveaux saints viennent d'Italie, de Colombie et du Mexique: Antonio Primaldo et ses 800 compagnons, martyrs à Otrante, sur la côte adriatique († 1480), après la prise de la vielle par les Ottomans; Laura Montoya y Upegui (1874-1949), vierge, fondatrice de la Congrégation des Missionnaires de la bienheureuse Vierge Marie Immaculée et de sainte Catherine de Sienne, "mère spirituelle des populations indigènes", première sainte native de Colombie;  et Maria Guadalupe García Zavala (1878-1963), "Madre Lupita", vierge, co-fondatrice de la Congrégation  des Servantes de Sainte Marguerite-Marie et des pauvres, ange des malades.

Le pape a souligné que sans le "témoignage de la charité", particulièrement incarné par les deux fondatrices, "même le martyre et la mission perdent leur saveur chrétienne".

Citation :
"Chers amis, a exhorté le pape, dans le sillage des martyrs d'Orante, conservons la foi que nous avons reçue et qui est notre vrai trésor, renouvelons notre fidélité au Seigneur, même au milieu des obstacles et des incompréhensions. Dieu ne nous laissera jamais sans la force et la sérénité. "

Il a invité à intercéder pour les chrétiens persécutés aujourd'hui: "Demandons à Dieu de soutenir tant de chrétiens qui, justement à notre époque et dans tant de parties du monde, souffrent encore des violences, et qu'il leur donne le courage de la fidélité et de répondre au mal par le bien".

Evoquant le charisme de la première sainte de Colombie, le pape a fait souligné que "sainte Laura Montoya a été un instrument d'évangélisation tout d'abord comme institutrice puis comme mère spirituelle des indigènes en qui elle a infusé l'espérance en les accueillant avec cet amour appris de Dieu, et en les conduisant à Lui avec une pédagogie efficace qui respectait sa culture et ne s'opposait pas à elle".

Un témoignage de la vie qui se poursuit aujourd'hui. "Ses filles spirituelles", a expliqué le pape, forment "comme une avant-garde de l'Eglise" parce qu'elles "vivent aujourd'hui l'Evangile et l'apportent dans les lieux les plus reculés et qui en ont le plus besoin".

Le pape a tiré de la vie de la fondatrice cet enseignement à la communion : "Cette première sainte née sur la belle terre colombienne nous enseigne à être généreux avec Dieu, à ne pas vivre la foi de façon solitaire - comme si c'était possible de vivre la foi de façon isolée - mais à la communiquer, à rayonner de la joie de l'Evangile par la parole et par le témoignage de la vie là où nous nous trouvons."

Plus encore, le pape a souligné que son exemple est un remède pour les tentations d'aujourd'hui:
Citation :
"Elle nous enseigne à voir le visage de Jésus reflété sur l'autre, à vaincre l'indifférence et l'individualisme, en accueillant chacun sans préjugés ni réticences, avec un amour authentique, en leur donnant le meilleur de nous-mêmes et, surtout, en partageant avec eux ce qui est notre bien le plus précieux: le Christ et son Évangile."

Quant à la sainte Mexicaine, "Madre Lupita", le pape a souligné son engagement pour les malades et le pauvres en des termes très frappants: "En renonçant à une vie confortable, pour suivre l'appel de Jésus, elle enseignait à aimer la pauvreté, pour pouvoir aimer les pauvres et les malades.
Citation :
Mère Lupita s'agenouillait sur le sol de l'hôpital, devant les malades et les abandonnés pour les servir avec tendresse et compassion. Mère Lupita avait compris ce que signifie "toucher la chair du Christ". "

Le président colombien Juan Manuel Santos Calderon a participé à la célébration et il a salué le pape au terme de la messe, ainsi que Mme Anna Maria Cancellieri, ministre de la Justice, pour représenter l'Italie [le gouvernement s'est retiré pour travailler, dans la campagne siennoise, à l'abbaye de Spineto], et M. Roberto Herrera Mena, représentant le Mexique. De nombreuses personnalités locales ont aussi participé à la messe ainsi que des membres des familles spirituelles des nouvelles saintes.

Avant le Regina Coeli, le pape a aussi longuement salué les cardinaux, les évêques et le prêtres venus pour ces canonisations.

Source

HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS

Place Saint-Pierre
VIIe Dimanche de Pâques, 12 mai 2013

Chers frères et sœurs !

En ce VIIe dimanche du temps de Pâques, nous sommes rassemblés avec joie pour célébrer une fête de la sainteté. Nous rendons grâce à Dieu qui a fait resplendir sa gloire, la gloire de l’Amour, sur les martyrs d’Otrante, sur Mère Laura Montoya et sur Mère María Guadalupe García Zavala. Je vous salue tous, vous qui êtes venus pour cette fête — d’Italie, de Colombie, du Mexique et d’autres pays — et je vous en remercie ! Nous voulons regarder vers les nouveaux saints à la lumière de la Parole de Dieu qui a été proclamée. Une parole qui nous a invités à la fidélité au Christ, même jusqu’au martyre ; elle nous a rappelé l’urgence et la beauté d’apporter à tous le Christ et son Évangile ; elle nous a parlé du témoignage de la charité, sans lequel même le martyre et la mission perdent leur saveur chrétienne.

Lorsque les Actes des Apôtres nous parlent du diacre Étienne, le proto-martyr, ils insistent pour dire qu’il était un homme « rempli d’Esprit Saint » (6, 5 ; 7, 55). Qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie qu’il était rempli de l’Amour de Dieu, que toute sa personne, toute sa vie, étaient animées par l’Esprit du Christ ressuscité, au point de suivre Jésus avec une fidélité totale, jusqu’au don de soi.

Aujourd’hui, l’Église propose à notre vénération une foule de martyrs qui ont été appelés ensemble au témoignage suprême de l’Évangile, en 1480. Environ 800 personnes, qui avaient survécu au siège et à l’invasion d’Otrante, ont été décapitées aux alentours de la ville. Elles refusèrent de renier leur foi et elles moururent en confessant le Christ ressuscité. Où ont-elles trouvé la force de rester fidèles ? Précisément dans la foi qui fait voir au-delà des limites de notre regard humain, au-delà de la frontière de la vie terrestre, qui fait contempler les « cieux ouverts » — comme le dit saint Étienne — et le Christ vivant à la droite du Père. Chers amis, conservons la foi que nous avons reçue et qui est notre vrai trésor, renouvelons notre fidélité au Seigneur, même au milieu des obstacles et des incompréhensions. Dieu ne nous fera jamais manquer de force et de sérénité. Alors que nous vénérons les martyrs d’Otrante, demandons à Dieu de soutenir les nombreux chrétiens qui, justement à notre époque et dans tant de parties du monde, subissent encore des violences, et qu’il leur donne le courage de la fidélité et de répondre au mal par le bien.

Nous pouvons tirer la deuxième idée des paroles de Jésus que nous avons entendues dans l’Évangile : « Je prie pour ceux qui accueilleront leur parole et croiront en moi. Que tous, ils soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi » (Jn 17, 20). Sainte Laura Montoya a été un instrument d’évangélisation tout d’abord comme institutrice, puis comme mère spirituelle des autochtones, chez qui elle a infusé l’espérance en les accueillant avec cet amour appris de Dieu, et en les conduisant à Lui avec une pédagogie efficace qui respectait leur culture et ne s’opposait pas à elle. Dans son œuvre d’évangélisation, Mère Laura s’est vraiment faite toute à tous, selon l’expression de saint Paul (cf. 1 Co 9, 22). Ses filles spirituelles aussi vivent aujourd’hui l’Évangile et l’apportent dans les lieux les plus reculés et qui en ont le plus besoin, comme une forme d’avant-garde de l’Église.

Cette première sainte née sur la belle terre colombienne nous enseigne à être généreux avec Dieu, à ne pas vivre la foi de façon solitaire — comme si c’était possible de vivre la foi de façon isolée — mais à la communiquer, à apporter la joie de l’Évangile par la parole et par le témoignage de la vie dans tous les milieux où nous nous trouvons. Dans tous les lieux où nous vivons, il faut faire rayonner cette vie de l’Évangile ! Elle nous enseigne à voir le visage de Jésus reflété dans l’autre, à vaincre l’indifférence et l’individualisme qui corrompent les communautés chrétiennes et corrompent notre cœur et elle nous enseigne à accueillir chacun sans préjugés, sans discrimination, sans réticences, avec un amour sincère, en leur donnant le meilleur de nous-mêmes et, surtout, en partageant avec eux ce que nous avons de plus précieux, qui n’est pas nos accomplissements ou nos organisations, non ! Ce que nous avons de plus précieux, c’est le Christ et son Évangile.

Enfin, une troisième idée. Dans l’Évangile d’aujourd’hui, Jésus prie le Père avec ces paroles : « Je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître encore, pour qu’ils aient en eux l’amour dont tu m’as aimé, et que moi aussi, je sois en eux » (Jn 17, 26). La fidélité des martyrs jusqu’à la mort, la proclamation de l’Évangile à tous, s’enracinent dans l’amour de Dieu, qui a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint (cf. Rm 5, 5), et dans le témoignage que nous devons donner de cet amour dans notre vie quotidienne. Sainte Guadalupe García Zavala le savait bien. En renonçant à une vie confortable — combien de dommages provoque une vie confortable, le bien-être ; l’« embourgeoisement » du cœur nous paralyse —, en renonçant à une vie confortable pour suivre l’appel de Jésus, elle enseignait à aimer la pauvreté, pour pouvoir aimer davantage les pauvres et les malades. Mère Lupita s’agenouillait sur le sol de l’hôpital, devant les malades et les abandonnés pour les servir avec tendresse et compassion. Et cela s’appelle: «toucher la chair du Christ». Les pauvres, les abandonnés, les malades, les marginalisés sont la chair du Christ. Et Mère Lupita touchait la chair du Christ et nous a enseigné cette façon d’agir: ne pas avoir honte, ne pas avoir peur, ne pas avoir de répugnance à « toucher la chair du Christ » ! Mère Lupita avait compris ce que signifie « toucher la chair du Christ ». Aujourd’hui aussi, ses filles spirituelles s’efforcent de refléter l’amour de Dieu dans des œuvres de charité, sans épargner les sacrifices et en affrontant avec douceur et persévérance apostolique (hypomonē), en supportant avec courage tout obstacle.

Cette nouvelle sainte mexicaine nous invite à aimer comme Jésus nous a aimés, et cela suppose de ne pas se renfermer sur soi-même, sur ses problèmes, ses idées, ses intérêts, dans ce petit monde qui nous procure tant de mal, mais de sortir et d’aller à la rencontre de ceux qui ont besoin d’attention, de compréhension et d’aide, pour leur apporter la proximité chaleureuse de l’amour de Dieu, à travers des gestes concrets de délicatesse, d’affection sincère et d’amour.

Fidélité au Christ et à son Évangile, pour l’annoncer par la parole et par la vie, en témoignant de l’amour de Dieu par notre amour, par notre charité envers tous: ce sont les exemples et les enseignements lumineux que nous offrent les saints proclamés aujourd’hui, mais qui posent aussi des questions à notre vie chrétienne. Comment suis-je fidèle au Christ ? Portons avec nous cette question, pour y réfléchir pendant la journée : comment suis-je fidèle au Christ ? Suis-je capable de « faire voir » ma foi avec respect mais aussi avec courage ? Suis-je attentif aux autres, est-ce que je m’aperçois de celui qui est dans le besoin, est-ce que je vois dans tous des frères et des sœurs à aimer ? Demandons, par l’intercession de la bienheureuse Vierge Marie et des nouveaux saints, que le Seigneur remplisse notre vie de la joie de son amour.

Source : vatican.va
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