"Aujourd’hui, en rentrant chez nous, disons-la dans notre cœur, dans le silence, et posons-nous cette question : pourquoi est-ce que, dans ma vie, je cherche parmi les morts celui qui est vivant ? Cela nous fera du bien", a recommandé le pape François lors de l'audience générale du mercredi, ce 23 avril, place Saint-Pierre.
Le pape a en effet consacré sa catéchèse à la
résurrection de Jésus Christ.
Il a donné des exemples de cette façon de "chercher parmi les morts": "lorsque nous nous replions dans une quelconque forme d’égoïsme et d’auto-complaisance ; lorsque nous nous laissons séduire par les pouvoirs terrestres et par les choses de ce monde, en oubliant Dieu et notre prochain ; lorsque nous mettons notre espérance dans les vanités mondaines, dans l’argent, dans le succès."
Catéchèse du pape François :
Chers frères et sœurs, bonjour !
Cette semaine est la semaine de la joie : nous célébrons la résurrection de Jésus. C’est une joie vraie, profonde, fondée sur la certitude que, désormais, le Christ ressuscité ne meurt plus, mais qu’il est vivant et agissant dans l’Église et dans le monde. Cette certitude habite le cœur des croyants depuis ce matin de Pâques où les femmes allèrent au tombeau de Jésus et où les anges leur dirent : « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? » (Lc 24,5).
« Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? » Ces paroles sont comme une borne dans l’histoire ; mais aussi une « pierre d’achoppement », si nous ne nous ouvrons pas à la Bonne nouvelle, si nous pensons qu’un Jésus mort dérange moins qu’un Jésus vivant !
Pourtant, combien de fois avons-nous besoin, sur notre chemin quotidien, de nous entendre dire : « Pourquoi cherches-tu parmi les morts celui qui est vivant ? » ! Combien de fois cherchons-nous la vie parmi les choses mortes, parmi les choses qui ne peuvent pas donner la vie, parmi les choses qui sont aujourd’hui et qui demain ne seront plus, les choses qui passent… « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? »
Nous en avons besoin lorsque nous nous replions dans une quelconque forme d’égoïsme et d’auto-complaisance ; lorsque nous nous laissons séduire par les pouvoirs terrestres et par les choses de ce monde, en oubliant Dieu et notre prochain ; lorsque nous mettons notre espérance dans les vanités mondaines, dans l’argent, dans le succès. Alors la Parole de Dieu nous dit : « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? ».
Pourquoi cherches-tu là ? Cela ne peut pas te donner la vie ! Si, peut-être que cela te donnera une joie pendant une minute, un jour, une semaine, un mois… et ensuite ? « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? » Cette phrase doit entrer dans notre cœur et nous devons la répéter. Redisons-là ensemble trois fois. Voulons-nous faire cet effort ? Tous : « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? » [La foule répète]
Aujourd’hui, en rentrant chez nous, disons-la dans notre cœur, dans le silence, et posons-nous cette question : pourquoi est-ce que, dans ma vie, je cherche parmi les morts celui qui est vivant ? Cela nous fera du bien.
Ce n’est pas facile d’être ouvert à Jésus. Accepter la vie du Ressuscité et sa présence au milieu de nous n’est pas acquis une fois pour toutes. L’Évangile nous montre la réaction de l’apôtre Thomas, celle de Marie de Magdala et celle des deux disciples d’Emmaüs : cela nous fait du bien de nous comparer à eux. Thomas pose une condition à la foi, il demande de toucher l’évidence, les plaies ; Marie-Madeleine pleure, elle le voit mais ne le reconnaît pas, elle se rend compte que c’est Jésus seulement lorsqu’il l’appelle par son prénom ; les disciples d’Emmaüs, déprimés et avec un sentiment d’échec, parviennent à rencontrer Jésus en se laissant accompagner par ce mystérieux voyageur.
Chacun par un chemin différent ! Ils cherchaient parmi les morts celui qui est vivant et c’est le Seigneur lui-même qui les a mis sur la bonne route. Et moi, qu’est-ce que je fais ? Quelle route est-ce que j’emprunte pour rencontrer le Christ vivant ? Il sera toujours près de nous pour nous montrer la route, si nous nous sommes trompés.
« Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? » (Lc 24,5). Cette question nous fait dépasser la tentation de regarder en arrière, ce qui était hier, et nous pousse en avant vers l’avenir. Jésus n’est pas dans le tombeau, il est le Ressuscité. Il est le Vivant, celui qui renouvelle toujours son corps qu’est l’Église et le fait cheminer en l’attirant à lui. « Hier », c’est la tombe de Jésus et la tombe de l’Église, le tombeau de la vérité et de la justice ; « aujourd’hui », c’est la résurrection pérenne vers laquelle nous pousse l’Esprit-Saint, en nous donnant la pleine liberté.
Aujourd’hui, cette question s’adresse aussi à nous. Toi, pourquoi cherches-tu parmi les morts celui qui est vivant, toi qui te renfermes sur toi après un échec et toi qui n’as plus la force de prier ? Pourquoi cherches-tu parmi les morts celui qui est vivant, toi qui te sens seul, abandonné par tes amis et peut-être aussi par Dieu ? Pourquoi cherches-tu parmi les morts celui qui est vivant, toi qui as perdu l’espérance et toi qui te sens emprisonné par tes péchés ? Pourquoi cherches-tu parmi les morts celui qui est vivant, toi qui aspires à la beauté, à la perfection spirituelle, à la justice et à la paix ?
Nous avons besoin de réentendre et de nous rappeler mutuellement l’avertissement de l’ange. Cet avertissement, « pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? », nous aide à sortir de nos espaces de tristesse et nous ouvre aux horizons de la joie et de l’espérance, cette espérance qui enlève les pierres des tombeaux et qui encourage à annoncer la Bonne nouvelle, capable d’engendrer les autres à une vie nouvelle.
Redisons cette phrase de l’ange pour l’avoir dans notre cœur et dans notre mémoire et ensuite, que chacun réponde en silence : « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? » Redisons-la [le pape répète avec la foule]. Regardez, frères et sœurs, il est vivant, il est avec nous ! N’allons pas vers tous ces tombeaux qui, aujourd’hui, te promettent quelque chose, la beauté et qui, ensuite, ne te donnent rien ! Il est vivant ! Ne cherchons pas parmi les morts celui qui est vivant ! Merci.
Je vous salue cordialement, chers amis de langue française, en particulier les prêtres de Sens, avec Monseigneur Patenôtre, et les pèlerins de Saint Denis, avec Monseigneur Delannoy.
Je vous invite à vous laisser rencontrer par le Christ ressuscité et vivant, à vous ouvrir à celui qui donne la vie et la véritable espérance.
Joyeuses fêtes de Pâques.