Humilité et prière, dans l’ Eglise, sont l’antidote contre les altérations de la parole de Dieu et la tentation de s’en emparer, en l’interprétant selon sa propre volonté et en emprisonnant l’Esprit Saint. Telle est la synthèse de la méditation proposée par le Pape lors de la Messe célébrée dans la matinée du vendredi 21 mars, dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe.
Précisément « au cours de ces jours de Carême, le Seigneur se fait proche de nous et l’Eglise nous conduit vers le triduum pascal, vers la mort et la résurrection de Jésus » a dit le Pape en se référant aux deux lettres de la liturgie.
Jésus raconte cette parabole: « Dieu a laissé en héritage un terrain avec une vigne qu’il a faite de ses mains ». On lit en effet dans l’Evangile que le maître « planta une vigne, il l'entoura d'une clôture, y creusa un pressoir et y bâtit une tour ». Ce sont toutes les choses qu’« il fit lui-même, avec amour ». Puis il a donné « la vigne en location à des vignerons ».
Exactement ce que « Dieu a fait avec nous: il nous a donné la vie en location » et avec elle « la promesse » qu’il viendrait nous sauver. « Au contraire, ces gens – a observé le Pape François – ont vu là un beau commerce, une belle affaire: la vigne est belle, prenons-là, elle est à nous! ». Et ainsi, « lorsqu’arriva le temps de recueillir les fruits, les serviteurs de ce seigneur allèrent chercher la récolte. Mais les vignerons qui s’étaient déjà emparés de la vigne ont dit: non, chassons-les, elle est à nous! ».
La parabole de Jésus, a-t-il expliqué, raconte précisément « le drame de ces gens, mais également notre drame ». En effet, ces personnes « se sont emparées de la parole de Dieu. Et la parole de Dieu est devenue leur parole. Une parole selon leur intérêt, leur idéologie, leur théologie, à leur service ». Au point que « chacun l’interprète selon sa propre volonté, selon son propre intérêt ». Et « ils tuent pour conserver cela ». C’est ce qui est arrivé également à Jésus, parce que « les chefs des prêtres et les pharisiens comprirent qu’il parlait d’eux lorsqu’ils entendirent cette parabole » et ainsi, « ils cherchèrent à le capturer et à le tuer ». Mais de cette façon, « la parole de Dieu meurt, elle est emprisonnée ».
Le Pape a alors suggéré de penser à « ce que nous pouvons faire pour ne pas tuer la parole de Dieu, pour ne pas nous emparer de cette parole, pour être dociles, pour ne pas emprisonner l’Esprit Saint ». Et il a indiqué deux voies simples: celle de l’humilité et celle de la prière.
Avec l’humilité et la prière, nous allons de l’avant pour écouter la parole de Dieu et lui obéir dans l’Eglise ». Et « ainsi, il ne nous arrivera pas ce qui est arrivé à ces gens: nous ne tuerons pas pour défendre cette parole que nous croyons être la parole de Dieu » mais qui est au contraire devenue « une parole totalement transformée par nous ».