« La victoire définitive c’est la victoire de l’amour » a expliqué le pape François ce dimanche 9 mars, à midi, de la fenêtre du bureau du palais apostolique qui donne place Saint-Pierre, devant des dizaines de milliers de visiteurs, encouragés par un temps splendide.
Le pape a commenté l'évangile de ce premier dimanche de carême en soulignant que cette victoire passe par le sacrifice et la patience.
Traduction intégrale des paroles du pape avant la prière de l’angélus:
Chers frères et sœurs, bonjour !
L’Evangile du premier dimanche de carême présente chaque année l’épisode des tentations de Jésus, quand l’Esprit Saint, descendu sur lui après son baptême au Jourdain, le poussa à affronter Satan ouvertement, au désert, pendant quarante jours, avant de commencer sa mission publique.
Le tentateur chercher à détourner Jésus du dessein du Père, c’est-à-dire de la voie du sacrifice, de l’amour qui s’offre lui-même en expiation, pour lui faire prendre une route facile, de succès et de puissance. Le duel entre Jésus et Satan se déroule à coup de citations de l’Ecriture Sainte.
Le diable, en effet, pour détourner Jésus de la voie de la croix, lui présente de fausses espérances messianiques : le bien-être économique, indiqué par la possibilité de transformer les pierres ne pain ; le style spectaculaire et « miraculeux », avec l’idée de se jeter du plus haut point du Temple de Jérusalem, et de se faire sauver par les anges ; et enfin le raccourcis du pouvoir et de la domination, en échange d’un acte d’adoration à Satan. Ce sont les trois groupes de tentations : nous aussi nous les connaissons bien !
Jésus repousse avec décision toutes ces tentations et il redit sa ferme volonté de suivre la voie établie par le Père, sans aucune compromission avec le péché ni avec la logique du monde. Notez bien comme Jésus répond. Il ne dialogue pas avec Satan, comme Eve l’avait fait au paradis terrestre. Jésus sait bien qu’avec Satan on ne peut pas dialoguer, parce qu’il est tellement malin. C’est pourquoi, au lieu de dialoguer, comme Eve l’avait fait, il choisit de se réfugier dans la Parole de Dieu, et il répond avec la force de cette Parole. Souvenons-nous de cela : au moment de la tentation, de nos tentations, pas d’argumentation avec Satan, mais toujours se défendre avec la Parole de Dieu ! Et cela nous sauvera.
Dans ses réponses à Satan, le Seigneur, qui utilise la Parole de Dieu, nous rappelle avant tout que « l’homme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Mt 4,4; cf. Dt 8,3); et cela nous donne de la force, nous soutient dans la lutte contre la mentalité mondaine qui abaisse l’homme au niveau de ses besoins primaires et lui fait perdre la faim de ce qui est vrai, bon et beau, la faim de Dieu et de son amour.
Il rappelle « qu’il est aussi écrit : ‘Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu’ » (v.7), parce que la route de la foi passe aussi par l’obscurité, le doute, et elle se nourrit de patience et d’attente persévérante.
Enfin, Jésus rappelle « qu’il est écrit : ‘Tu adoreras le Seigneur ton Dieu et à lui seul tu rendras un culte’ » (v.10); autrement dit, nous devons nous défaire des idoles, des choses vaines, et construire notre vie sur l’essentiel.
Ces paroles de Jésus trouveront un écho concret dans ses actions. Sa fidélité absolue au dessein d’amour du Père le conduira, après environ trois ans, à la lutte finale avec les « prince de ce monde » (Jn 16, 11), à l’heure de la passion et de la croix, et là, Jésus remportera sa victoire définitive, la victoire de l’amour !
Chers frères, le temps du carême est pour nous tous une occasion propice pour accomplir un chemin de conversion, en nous confrontant sincèrement à cette page de l’Evangile.
Renouvelons les promesses de notre baptême : renonçons à Satan et à toutes ses œuvres et à toutes ses séductions – parce que lui, c’est est un séducteur – pour marcher sur les chemins de Dieu et « parvenir à Pâques dans la joie de l’Esprit » (Oraison pour la collecte du Ier dimanche de Carême, Année A).