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 Il y a quelque chose qui ne va pas en nous: il faut se convertir

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Il y a quelque chose qui ne va pas en nous: il faut se convertir Empty
MessageSujet: Il y a quelque chose qui ne va pas en nous: il faut se convertir   Il y a quelque chose qui ne va pas en nous: il faut se convertir Icon_minitimeJeu 6 Mar 2014 - 5:44

Il y a quelque chose qui ne va pas en nous: il faut se convertir Careme-mercredi-des-cendres_article

Mercredi 5 Mars 2014

Il y a quelque chose qui ne va pas en nous: il faut se convertir

Le carême est l’occasion de « se réveiller, de sortir de la torpeur », de « revenir à Dieu » car « quelque chose ne va pas bien en nous, dans la société, dans l’Eglise » et chacun a « besoin de changer, d’opérer un tournant, de se convertir », exhorte le pape François. Il fustige les luttes de pouvoir et il invite à choisir une culture de la sobriété et de la gratuité.

Le pape a présidé la messe des Cendres au cours de laquelle il a béni et imposé les cendres, ce 5 mars 2014, à 17h, en l’église Sainte-Sabine, à Rome.

Le mercredi des Cendres étant traditionnellement aussi la première « station » de carême, le pape a présidé la procession pénitentielle de l’église bénédictine Saint-Anselme, avant de se à Sainte-Sabine.

L’attention au frère, début de la conversion

Citant la première lecture, « Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements » (Joël 2,13), le pape a rappelé dans son homélie que « la caractéristique de ce temps de grâce réside dans la conversion du cœur ».

En effet, « la conversion ne se réduit pas à des formes extérieures ou à de vagues résolutions, mais implique l’existence entière à partir du centre de la personne, de la conscience ».

Le pape cite l'exemple des "luttes de pouvoir" qui révèlent que l'on se prend pour le Bon Dieu: "Quand je vois dans mon milieu quotidien restreint la lutte de pouvoir pour des espaces. Ces gens jouent à Dieu Créateur, et ils ne se sont pas encore rendu compte qu'ils ne sont pas Dieu".

Le carême est un chemin où l’homme est appelé à « défier la routine, ouvrir ses yeux et ses oreilles, mais surtout ouvrir son cœur à Dieu et aux frères », pour aller au-delà de sa « petite pré carré » : « c’est seulement quand les difficultés et les souffrances des frères nous interpellent, que nous pouvons commencer notre chemin de conversion vers Pâques. »

Dans un monde « où Dieu est exclu de l’horizon », le carême invite l’homme à se souvenir qu’il est « créature », qu'il n’est « pas Dieu », perspective qui aide à relativiser « les luttes de pouvoir », a fait remarquer le pape.

Au final, le carême est « une invitation à se réveiller, à sortir de la torpeur », à « retourner à Dieu » car « quelque chose ne va pas bien en nous, dans la société, dans l’Eglise » et chacun a « besoin de changer, d’opérer un tournant, de se convertir ».

Le sens de la prière, du jeûne, de l’aumône

Le pape s’est arrêté sur les trois éléments du chemin spirituel du carême, donnés par l’Evangile : « la prière, le jeûne et l’aumône », tous trois marqués par « la nécessité de ne pas se laisser dominer par les apparences », a-t-il estimé. « La valeur de la vie ne dépend pas de l’approbation des autres ou du succès », mais de ce que l’homme a « à l’intérieur ».

La prière « est la force du chrétien et de toute personne croyante » : elle est « plongeon dans la mer de l’amour infini de Dieu, pour goûter sa tendresse » devant « la faiblesse et la fragilité de la vie », devant « tant de blessures qui peuvent durcir le cœur ».

La prière du carême est appelée à davantage « se charger des besoins des frères », à « intercéder devant Dieu pour tant de situations de pauvreté et de souffrance », a-t-il poursuivi.

Le jeûne quant à lui ne doit pas être « formel », c’est-à-dire qu’il ne doit pas « rassasier » en donnant l'impression d'être « bien comme il faut », a mis en garde le pape : « Le jeûne n’a de sens que s’il porte atteinte aux sécurités » de celui qui le pratique et « s’il s’en suit un bénéfice pour les autres », s’il aide « à cultiver le style du Bon Samaritain, qui se penche sur le frère en difficulté ».

Le jeûne comporte « le choix d’une vie sobre, qui ne gaspille pas » car il appelle à « une prise de conscience et de responsabilité face aux injustices, aux abus ». Il est aussi « signe de la confiance en Dieu et en sa providence ».

L’aumône enfin « suppose la gratuité », car « on donne à quelqu’un dont on n’attend rien en retour » : « La gratuité devrait être une des caractéristiques du chrétien », qui est « conscient d’avoir tout reçu de Dieu gratuitement ».

A une époque où « la gratuité ne fait pas partie de la vie quotidienne, où tout se vend et s’achète », elle est l’occasion de se libérer « de l’obsession de la possession, de la peur de perdre ce qu’on a, de la tristesse de celui qui ne veut pas partager son bien-être », a conclu le pape.
Source : zenit.org

Texte en Intégralité :

« Déchirez votre cœur, et non vos vêtements » (Jl 2, 13).

Avec ces paroles pénétrantes du prophète Joël, la liturgie nous introduit aujourd’hui dans le Carême, en indiquant dans la conversion du cœur la caractéristique de ce temps de grâce. L’appel prophétique constitue un défi pour nous tous, sans exclure personne, et nous rappelle que la conversion ne se réduit pas à des formes extérieures ou à de vagues intentions, mais touche et transforme l’existence tout entière à partir du centre de la personne, de la conscience. Nous sommes invités à entreprendre un chemin sur lequel, défiant la routine, nous nous efforçons d’ouvrir les yeux et les oreilles, mais surtout d’ouvrir le cœur, pour aller au-delà de notre « petit jardin ».

S’ouvrir à Dieu et aux frères. Nous savons que nous vivons cela dans un monde toujours plus artificiel, qui nous fait vivre dans une culture du « faire », de l’ « utile », où sans nous en rendre compte, nous excluons Dieu de notre horizon. Mais nous excluons également l’horizon lui-même ! Le Carême nous invite à nous « réveiller », à nous rappeler que nous sommes des créatures, que nous ne sommes tout simplement pas Dieu. Lorsque je vois dans mon petit milieu quotidien, certaines luttes de pouvoir pour occuper des espaces, je pense : ces gens jouent au Dieu créateur. Ils n’ont pas encore réalisé qu’ils ne sont pas Dieu.

Et nous risquons de nous fermer également à l’égard des autres, de les oublier. Mais ce n’est que lorsque les difficultés et les souffrances de nos frères nous interpellent, ce n’est qu’alors que nous pouvons commencer notre chemin de conversion vers Pâques. Il s’agit d’un itinéraire qui comporte la croix et le renoncement. L’Évangile d’aujourd’hui indique les éléments de ce chemin spirituel : la prière, le jeûne et l’aumône (cf. Mt 6, 1-6.16-18). Tous les trois comportent la nécessité de ne pas se faire dominer par les choses qui apparaissent: ce qui compte n’est pas l’apparence ; la valeur de la vie ne dépend pas de l’approbation des autres ou du succès, mais de ce que nous avons à l’intérieur.

Le premier élément est la prière. La prière est la force du chrétien et de toute personne croyante. Dans la faiblesse et dans la fragilité de notre vie, nous pouvons nous adresser à Dieu avec une confiance de fils et entrer en communion avec Lui. Face à tant de blessures qui nous font mal et qui pourraient endurcir notre cœur, nous sommes appelés à plonger dans la mer de la prière, qui est la mer de l’amour infini de Dieu, pour goûter sa tendresse. Le Carême est un temps de prière, de prière plus intense, plus prolongée, plus assidue, plus capable de se charger des nécessités de nos frères; une prière d’intercession, pour intercéder devant Dieu pour les nombreuses situations de pauvreté et de souffrance.

Le deuxième élément qui distingue le chemin quadragésimal est le jeûne. Nous devons être attentifs à ne pas pratiquer un jeûne formel, ou qui en vérité nous « rassasie » car il nous fait sentir en règle. Le jeûne a un sens s’il touche vraiment notre sécurité, et également s’il en ressort un bénéfice pour les autres, s’il nous aide à cultiver le style du Bon Samaritain, qui se penche sur son frère en difficulté et prend soin de lui. Le jeûne comporte le choix d’une vie sobre, dans son style ; une vie qui ne gaspille pas, une vie qui ne « met pas au rebut ». Jeûner nous aide à entraîner notre cœur à l’essentiel et au partage. C’est un signe de prise de conscience et de responsabilité face aux injustices, aux abus, en particulier à l’égard des pauvres et des petits, et c’est le signe de la confiance que nous plaçons en Dieu et dans sa Providence.

Le troisième élément est l’aumône : celle-ci indique la gratuité, car dans l’aumône on donne à quelqu’un dont on n’attend pas de recevoir quelque chose en échange. La gratuité devrait être l’une des caractéristiques du chrétien, qui, conscient d’avoir tout reçu de Dieu gratuitement, c’est-à-dire sans aucun mérite, apprend à donner aux autres gratuitement. Aujourd’hui, souvent, la gratuité ne fait pas partie de la vie quotidienne, où tout se vend et s’achète. Tout est calcul et mesure. L’aumône nous aide à vivre la gratuité du don, qui est la libération de l’obsession de la possession, de la peur de perdre ce que l’on a, de la tristesse de celui qui ne veut pas partager avec les autres son propre bien-être.

Avec ses invitations à la conversion, le Carême vient de manière providentielle nous réveiller, nous secouer de notre torpeur, du risque d’aller de l’avant par inertie. L’exhortation que le Seigneur nous adresse à travers le prophète Joël est puissante et claire : « Revenez à moi de tout votre cœur » (Jl 2, 12). Pourquoi devons-nous revenir à Dieu ? Parce que quelque chose ne va pas bien en nous, ne va pas bien dans la société, dans l’Église et que nous avons besoin de changer, de prendre un tournant. Et cela s’appelle avoir besoin de nous convertir ! Encore une fois, le Carême vient nous adresser son appel prophétique, pour nous rappeler qu’il est possible de réaliser quelque chose de nouveau en nous-mêmes et autour de nous, simplement parce que Dieu est fidèle, il est toujours fidèle, car il ne peut pas se renier lui-même, il continue à être riche de bonté et de miséricorde, et il est toujours prêt à pardonner et à recommencer depuis le début. Avec cette confiance filiale, mettons-nous en chemin !
Source : vatican.va
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