Eloge de la douceur
La tentation de commérer à propos des autres et de mal parler d'eux est toujours aux aguets. En famille aussi, entre amis et dans la paroisse, « où les dames du catéchisme se chamaillent avec celles de la Caritas ». Ce sont des « tentations quotidiennes » – « ennemies de la douceur » et de l'unité entre les personnes et au sein de la communauté chrétienne – « qui arrivent à tous, même à moi ».
Et c'est précisément contre cette attitude que le Pape François a mis en garde au cours de la célébration de la Messe, mardi 9 avril, dans la chapelle de la Domus Sanctae Marthae.
Le Pape a indiqué la voie de la douceur évangélique pour laisser à l'Esprit la possibilité d'œuvrer et de nous régénérer à une « vie nouvelle », faite d'unité et d'amour.
- Citation :
- « Demandons la grâce », a-t-il dit, de « ne juger personne » et d'apprendre à « ne pas commérer » sur le dos des autres – ce serait « vraiment un grand pas en avant »
– en nous efforçant de « faire preuve de charité les uns envers les autres », « de respect » et en laissant avec douceur « la place à l'autre ».
Avec le Saint-Père ont concélébré, entre autres, Mgr Luigi Mistò, secrétaire de l’Administration du Patrimoine du Siège apostolique et président du conseil d'administration du Fonds d'assistance médicale et Mgr Paolo Nicolini, délégué pour les secteurs de l'administration et de la gestion des Musées du Vatican, à l'occasion du XXVe anniversaire de son sacerdoce. Parmi les personnes présentes se trouvaient Giovanni Amici, directeur des services généraux du Gouvernorat de l'Etat de la Cité du Vatican, et Paolo Sagretti, responsable de la floreria, avec les représentants des services de la motorisation, du transport des marchandises et de la floreria, et les membres du Conseil d'administration du Fonds d'assistance médicale avec les employés.
« Dans la prière au début de la Messe – a dit le Pape dans son homélie – nous avons demandé au Seigneur que, par la force de Jésus ressuscité, il manifeste au monde la plénitude de la vie nouvelle. Après la résurrection de Jésus, commence une vie nouvelle! C'est ce que Jésus a dit à Nicodème. Il dut "naître d'en haut", commencer ». Nicodème – a expliqué le Pape François en référence au passage évangélique de saint Jean (3, 7-15) – « est un érudit. Un peu auparavant, dans l'Evangile, il avait répondu à Jésus: mais comment un homme peut-il naître à nouveau, retourner dans le sein de sa mère et naître à nouveau? Jésus parlait d'une autre dimension: "naître d'en haut", naître de l'Esprit. C'est une nouvelle naissance, c'est la vie nouvelle, la puissance, la beauté de la vie nouvelle que nous avons demandée dans la prière. C'est la vie nouvelle que nous avons reçue dans le Baptême, mais qui doit se développer ».
- Citation :
- « Nous devons faire tout notre possible – a encore affirmé le Pape – afin que cette vie se développe dans la vie nouvelle.
Et comment sera cette vie nouvelle? Nous ne disons pas: "Oui, aujourd'hui je suis né, c'est fini. Je recommence à nouveau". C'est un chemin, c'est un chemin laborieux, il faut travailler pour y arriver. Mais c'est également un chemin qui ne dépend pas seulement de nous: il dépend avant tout de l'Esprit, et nous, nous devons nous ouvrir à l'Esprit afin qu'il fasse en nous cette vie nouvelle ».
« Dans la première lecture – a dit le Pape François en commentant le passage des Actes des apôtres (4, 31-37) de la liturgie d'aujourd'hui – nous avons vu comme une anticipation, une avant-première de ce que sera la "vie nouvelle", de ce que doit être la "vie nouvelle". La multitude de ceux qui étaient devenus croyants avait un seul cœur et une seule âme. Une seule âme, un seul cœur: l'unité, cette unité, cette unanimité, cette harmonie des sentiments dans l'amour, l'amour réciproque. Penser que "les autres sont meilleurs que moi": c'est beau, non? ».
« Mais la réalité – a expliqué le Pape – nous dit qu'après le Baptême, cela ne vient pas automatiquement. C'est un travail à faire sur le chemin de la vie, c'est un travail à faire par l'Esprit en nous et c'est une fidélité à l'Esprit de notre part ». Et « cette douceur dans la communauté est une vertu un peu oubliée.
- Citation :
- Être doux, laisser la place à l'autre. Il y a tant d'ennemis de la douceur, à commencer par les commérages, non? Lorsque l'on préfère commérer, commérer sur l'autre, dire du mal de l'autre. Ce sont des choses quotidiennes qui arrivent à tous, même à moi ».
« Ce sont des tentations du malin – a-t-il ensuite poursuivi – qui ne veut pas que l'Esprit vienne à nous et fasse cette paix, cette douceur dans les communautés chrétiennes. Nous allons à la paroisse, et les dames du catéchisme se chamaillent avec celles de la Caritas ». Et « il y a toujours ces conflits. Même en famille ou dans le quartier. Et même entre amis. Et cela, ce n'est pas la vie nouvelle. Lorsque vient l'Esprit et qu'il nous fait naître à une vie nouvelle, il nous rend doux, charitables.
- Citation :
- Il ne faut juger personne: l'unique Juge est le Seigneur ». Voilà alors la suggestion de « ne rien dire. Et si je dois dire quelque chose, je lui dis à lui, à elle: mais pas à tout le quartier. Seulement à celui qui peut résoudre la situation ».
« Cela – a conclu le Pape François – n'est qu'un petit pas dans la vie nouvelle, mais c'est un pas quotidien.
- Citation :
- Si, avec la grâce de l'Esprit, nous réussissons à ne jamais commérer, ce sera vraiment un grand pas en avant. Et cela nous fera du bien à tous.
Demandons au Seigneur qu'il nous manifeste, ainsi qu'au monde, la beauté et la plénitude de cette vie nouvelle, de cette naissance de l'Esprit qui vient dans la communauté des fidèles et nous conduit à faire preuve de charité les uns envers les autres. Et de respect. Demandons cette grâce pour nous tous ».
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