Intentions de prière du pape François, septembre 2013

Chaque mois le pape François confie aux croyants deux intentions de prière, deux défis qu’il discerne pour le monde et la mission de l’Eglise :


Le Père Frédéric Fornos, coordinateur européen de l’Apostolat de la prière, commente pour Zenit le défi du silence. Celui concernant « les chrétiens persécutés » est traité dans le webmagazine « Prier au cœur du monde » dans la rubrique « Dernière minute »  http://www.apostolat-priere.org/index.php/derniere-minute.html

S'éveiller au silence pour écouter

Bruit ! Voitures, haut-parleurs dans la rue, télévision ou radio dans les maisons, machines, appareils électroniques partout, nous vivons noyés dans le bruit. Celui qui s’entend. Mais bruit aussi des images, des messages écrits, reçus, transmis en continu. Bruit subi, mais aussi bruit choisi. Or le silence nous décolle de nous-mêmes et ouvre l’oreille de notre cœur ; nous en avons besoin, autant que d’oxygène.

Combien de fois dans les conversations, avons-nous fait l’expérience que chacun cherchait à se dire mais que personne ne s’écoutait? Ce n’est que dans le silence que « s’ouvre un espace d’écoute mutuelle et qu’une relation humaine plus profonde devient possible » (1) Est-ce que nous en aurions peur? En entrant chez nous, nous ouvrons souvent la télé, la radio, internet et dès que nous avons un espace libre nous vérifions nos sms, emails ou  tweets sur nos smart et Iphones.

Le pape Benoît a souligné souvent l’importance du silence dans nos vies comme par exemple lors de la 46ème Journée mondiale des communications sociales (2012) intitulée : « Silence et Parole : chemin d’évangélisation. » Il nous invite à en redécouvrir la valeur. Le silence unifie, ordonne ce qui est fragmenté en nous et nous permet de nous retrouver. Il ne s’agit pas de rechercher le silence pour lui-même mais le silence qui nous dispose à l’écoute. C’est pourquoi Benoît XVI invitait à « [ne pas avoir] peur du silence à l’extérieur et au-dedans de nous-mêmes, si nous voulons être capables non seulement de percevoir la voix de Dieu mais aussi la voix de qui est à côté de nous, la voix des autres » (2).

L’excès de bruits et de paroles étouffe notre cœur. Nous avons besoin de nous arrêter et d’entrer dans le silence pour écouter l’unique Parole. C’est l’expérience faite par le prophète Elie au désert. Il reconnaît, dans la « voix de fin silence », la Présence du Seigneur. Silence et écoute vont ensemble. Goûter le silence, ce n’est pas être dans le mutisme, c’est éveiller en soi la capacité d'entendre ce que je n'entends plus, de voir ce que je ne vois plus et cependant à travers lequel le Seigneur vient me rejoindre.

Le silence du cœur est essentiel dans la prière. Si je n’ai pas préparé mon cœur il ne me sert à rien de prier : ce serait comme répéter des mots dans le vide. Prier, c’est ouvrir son cœur à une rencontre, celle de Jésus-Christ et j’ai à m’y disposer. Elle passe par le silence, silence des mots et silence du cœur. Accepterons-nous de le laisser creuser en nous, jusqu’à la naissance de la Parole d’un Autre ? Le silence est toujours la promesse d’une rencontre. Saint Jean de la Croix disait : « Le Père céleste a dit une seule parole : c’est son Fils. Il l'a dit éternellement dans un éternel silence. C’est dans le silence de l’âme qu’elle se fait entendre » (Maxime 307)

P. Frédéric Fornos, jésuite

« Heureux ceux qui écoutent la parole de Jésus, encore plus heureux ceux qui ont écouté son silence » - un Père

L’Apostolat de la prière est le service officiel des intentions de prière du Pape :
www.apostolat-priere.org

(1) 46èmeJournée mondiale des communications sociales (2012) intitulée : « Silence et Parole : chemin d’évangélisation.  »

(2) Homélie du 4 juillet 2010 – 8èmecentenaire de la naissance du pape Célestin V. Cité dans « Le silence dans la vie quotidienne », de Violaine Vienne, ocds – in « Le silence » n°281 Vives Flammes.