« Avec don Orione, moi aussi je vous exhorte à ne pas rester enfermés dans vos environnements, mais à aller « dehors » », déclare le pape François.
Le pape a reçu en audience les participants au Chapitre général de la Petite œuvre de la divine Providence, la famille spirituelle de saint Luigi Orione (1872-1940), ce vendredi 27 mai 2016, dans la Salle Clémentine du Palais apostolique du Vatican.
Discours du pape François :
Chers frères,
Je suis heureux de vous rencontrer à l’occasion de votre chapitre général. Je vous salue cordialement, en commençant par votre nouveau Supérieur général que je remercie pour les paroles qu’il m’a adressées et à qui j’adresse mes vœux de bon travail, en union avec ses conseillers.
Nous sommes tous en chemin à la suite de Jésus. L’Église entière est appelée à marcher avec Jésus sur les routes du monde pour rencontrer l’humanité d’aujourd’hui qui a besoin, comme l’écrivait don Orione, du « pain du corps et du divin baume de la foi » (Lettres II, 463). Pour incarner dans l’aujourd’hui de l’histoire ces paroles de votre fondateur et vivre l’essentiel de son enseignement, vous avez mis au centre des réflexions du Chapitre général votre identité, résumée par don Orione dans l’expression de « serviteurs du Christ et des pauvres ». La voie maîtresse est de garder toujours unies ces deux dimensions de votre vie personnelle et apostolique. Vous avez été appelés et consacrés par Dieu pour rester avec Jésus (cf. Mc 3,14) et pour le servir dans les pauvres et dans les exclus de la société. En eux, vous touchez et vous servez la chair du Christ et vous grandissez dans l’union avec lui, veillant toujours pour que la foi ne devienne pas idéologie, que la charité ne se réduise pas à de la philanthropie, et que l’Eglise ne finisse pas par être une ONG.
Être serviteurs du Christ qualifie tout ce que vous êtes et ce que vous faites, garantit votre efficacité apostolique et rend fécond votre service. Don Orione vous recommande de « chercher et de soigner les plaies du peuple, de prendre soin de ses infirmités et d’aller à sa rencontre dans les questions morales et matérielles : de cette façon, votre action sera non seulement efficace mais profondément chrétienne et salvatrice » (Écrits 61,114). Je vous encourage à suivre ces indications ; elles sont plus vraies que jamais ! En effet, en faisant cela, non seulement vous imiterez Jésus, bon Samaritain, mais vous offrirez aux gens la joie de rencontrer Jésus et le salut qu’il apporte à tous. En effet, « ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur et de l’isolement. Avec Jésus-Christ, la joie nait et renait toujours » (Exhortation apostolique Evangelii gaudium,1).
L’annonce de l’Évangile, spécialement de nos jours, demande beaucoup d’amour pour le Seigneur, uni à une audace particulière. J’ai su que, du vivant de votre fondateur, dans certains lieux on vous appelait « les prêtres qui courent » parce qu’on vous voyait toujours en mouvement, parmi les gens, le pas rapide de celui qui se hâte. « L’amour est en chemin », rappelait saint Bernard, l’amour est toujours sur la route en chemin. Avec don Orione, moi aussi je vous exhorte à ne pas rester enfermés dans vos environnements, mais à aller « dehors ». Il y a tellement besoin de prêtres et de religieux qui ne s’arrêtent pas seulement dans les institutions de charité – bien qu’elles soient nécessaires – mais qui sachent aller au-delà des frontières de celles-ci pour porter, dans tous les milieux, y compris le plus lointain, le parfum de la charité du Christ. Ne perdez jamais de vue ni l’Église ni votre communauté religieuse ; au contraire, le cœur doit être là, dans votre « cénacle », mais ensuite il faut sortir apporter la miséricorde de Dieu à tous, sans distinction.
Votre service rendu à l’Église sera d’autant plus efficace que vous vous efforcerez de soigner votre adhésion personnelle au Christ et votre formation spirituelle. En témoignant de la beauté de la consécration, de la vie bonne de religieux « serviteurs du Christ et des pauvres », vous serez un exemple pour les jeunes. La vie génère la vie, le religieux saint et content suscite de nouvelles vocations.
Je confie votre Congrégation à la protection maternelle de la Vierge Marie, que vous vénérez comme « Mère de la divine Providence ». Je vous demande, s’il vous plaît, de prier pour moi et pour mon service de l’Église. J’invoque sur vous la bénédiction apostolique, ainsi que sur vos confrères, en particulier ceux qui sont âgé et malades, et sur ceux qui partagent le charisme de votre institut.