Annonce, intercession, espérance : c’est la trilogie dans laquelle s’est concentrée l’homélie du Pape François, ce vendredi 22 avril 2016 lors de la messe célébrée à la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, en ce jour qui marque le 43e anniversaire de la profession religieuse de Jorge Mario Bergoglio au sein de la Compagnie de Jésus.
Le Pape a souligné que le chrétien est une personne d’espérance, «qui espère que le Seigneur revienne». Le Pape a aussi exhorté à avoir le courage de l’annonce, comme les Apôtres qui ont témoigné de la Résurrection de Jésus, aussi au coût de leur vie.
La vie chrétienne a trois dimensions essentielles : «annonce, intercession, espérance». Le Pape François a pris appui sur les lectures du jour pour développer sa méditation sur cette trilogie qui doit distinguer la vie d’un croyant. Le cœur de l’annonce pour un chrétien, a-t-il observé, c’est que Jésus est mort et est ressuscité pour nous, pour notre salut.
Annoncer Jésus aussi au coût de la vie, comme le firent les Apôtres
«Jésus est vivant ! Ceci, a-t-il ajouté, est l’annonce des Apôtres aux juifs et aux païens de leur temps, et cette annonce, ils l’ont témoigné aussi avec leur vie, avec leur sang».
«Quand Jean et Pierre ont été emmené au Sanhédrin, après la guérison de l’estropié, et que les prêtres leur ont interdits de parler de ce nom de Jésus, de la Résurrection, eux avec tout leur courage et avec toute leur simplicité, ils disaient "Nous, nous ne pouvons pas taire ce que nous avons vu et entendu, l’annonce. Et nous, chrétiens, par la foi, nous avons l’Esprit Saint en nous, qui nous fait voir et écouter la vérité sur Jésus, qui est mort pour nos péchés et est ressuscité." Ceci est l’annonce de la vie chrétienne : le Christ est vivant ! le Christ est ressuscité ! Le Christ est parmi nous dans la communauté, il nous accompagne sur le chemin.»
Tant de fois, a-t-il commenté, «on a du mal à recevoir cette annonce», mais le Christ ressuscité «est une réalité» et il est nécessaire d’en témoigner, comme l’affirme Jean.
Jésus intercède pour nous en montrant ses plaies au Père
Après la dimension de l’annonce, François s’est intéressé à l’intercession. Durant la Cène du Jeudi Saint, a-t-il affirmé, les Apôtres étaient tristes, mais Jésus leur disait : «Ne soyez pas troublés dans votre cœur, ayez la foi. Dans la maison de mon Père il y a beaucoup de demeures. Je vais vous préparer une place.»
«Qu’est-ce que cela veut dire ? s’est demandé le Pape. Comment Jésus prépare-t-il cette place ? Avec sa prière pour chacun de nous. Jésus prie pour nous, et c’est cela l’intercession. Jésus travaille en ce moment avec sa prière pour nous. Ainsi, comme il a dit à Pierre une fois "Pierre, moi, j’ai prié pour toi" avant sa Passion, ainsi, maintenant, Jésus est l’intercesseur entre le Père et nous.»
Demandons-nous si Jésus est vraiment notre espérance ?
Et comment prie Jésus ?, se demande François. «Moi, je crois que Jésus fait voir ses plaies au Père, parce que les plaies il les a emporté avec lui, après la Résurrection : il fait voir les plaies au Père, et nomme chacun de nous». Cela, a-t-il repris, «c’est la prière de Jésus. En ce moment, Jésus intercède pour nous : il est l’intercession.»
Enfin, le Pape s’est arrêté sur la troisième dimension du chrétien : l’espérance. «Le chrétien, a-t-il dit, est une femme, un homme d’espérance, qui espère que le Seigneur revienne». Toute l’Église, a-t-il poursuivi, «est en attente de la venue de Jésus : Jésus reviendra.» Et ceci est l’espérance chrétienne :
«Nous pouvons nous demander, chacun de nous : comment va l’annonce dans ma vie? Comment va mon rapport avec Jésus, qui intercède pour moi ? Et comment va mon espérance ? J’y crois vraiment, que le Seigneur est ressuscité ? Je crois qu’il prie le Père pour moi ? Chaque fois que moi je l’appelle, Lui, il est en train de prier pour moi, il intercède. Je crois vraiment que Seigneur reviendra ? Cela nous fera du bien de nous poser ces questions, sur notre foi : je crois dans l’annonce ? Je crois dans l’intercession ? Je suis un homme ou une femme d’espérance ?», a-t-il conclu.