Le pape a reçu en audience les étudiants du « Harvard World Model United Nations 2016 » – « WorldMun » (14-18 mars) –, dans la salle Paul VI du Vatican, jeudi 17 mars.
Le Harvard « WorldMun » (« World Model United Nations ») organise des conférences des étudiants universitaires depuis 1992. Il s’agit de simulations réalistes du fonctionnement des Nations unies. Les étudiants prennent les rôles des ambassadeurs, des ministres des Affaires étrangères, ils font les débats pour trouver des solutions aux problèmes internationaux.
Discours du pape François :
Chers amis, bonjour !
Je suis heureux de vous souhaiter à tous la bienvenue au Vatican et j’espère que votre séjour à Rome, pour participer au « Harvard World Model United Nations », sera fructueux. Je remercie M. Joseph Hall, secrétaire général de votre rencontre, pour les paroles qu’il a prononcées en votre nom. Je me réjouis en particulier de savoir que vous représentez un grand nombre de nations et de cultures et que vous réfléchissez donc à la richesse de la diversité de notre famille humaine.
En tant qu’étudiants universitaires, vous vous consacrez particulièrement à la recherche de la vérité et de la compréhension, à progresser dans la sagesse, non seulement dans votre propre intérêt mais pour le bien de vos communautés locales et de la société tout entière. J’espère que cette expérience vous aidera à apprécier la nécessité et l’importance de structures de coopération et de solidarité, qui ont été forgées par la communauté internationale au long de nombreuses années. Ces structures sont particulièrement efficaces quand elles sont dirigées vers le service de ceux qui, dans le monde, sont plus vulnérables et marginalisés. Je prie afin que les Nations unies, et chacun des États membres, soient toujours disposés à ce service et à ce soin.
Toutefois, le plus grand fruit de votre présence ensemble, ici à Rome, ne consiste pas dans l’apprentissage de la diplomatie, des systèmes institutionnels et des organisations, qui sont cependant importants et méritent que vous les étudiiez. Le plus grand fruit est le temps passé ensemble, votre rencontre avec des personnes du monde entier, qui représentent non seulement les multiples défis contemporains, mais surtout la riche diversité de talents et de potentialités de la famille humaine.
Les sujets et les problématiques que vous avez traités ne sont pas sans visage. En effet, chacun de vous peut décrire les espérances et les rêves, les défis et les souffrances qui caractérisent les habitants de son pays. Ces jours-ci, vous apprendrez beaucoup les uns des autres et vous vous rappellerez mutuellement que, derrière toutes les difficultés qu’affronte le monde, il y a des hommes et des femmes, des jeunes et des personnes âgées, des personnes comme vous. Il y a des familles et des individus qui vivent tous les jours en luttant, qui cherchent à prendre soin de leurs enfants et non seulement à leur assurer un avenir, mais aussi à pourvoir à leurs besoins élémentaires d’aujourd’hui. De même, beaucoup de ceux qui sont touchés par les problèmes les plus graves du monde actuel, par la violence et par l’intolérance, sont devenus des réfugiés, tragiquement contraints à abandonner leur maison, privés de leur terre et de leur liberté.
Ce sont eux qui ont besoin de votre aide, qui vous demandent à grands cris de les écouter et qui sont plus que jamais dignes de tous vos efforts pour la justice, la paix et la solidarité. Saint Paul nous dit que nous devons nous réjouir avec ceux qui se réjouissent et pleurer avec ceux qui pleurent (cf. Rm 12,15). En définitive, notre force en tant que communauté, à n’importe quel niveau de vie et d’organisation sociale, repose non pas tant sur nos connaissances et capacités personnelles que sur la compassion que nous nous manifestons les uns aux autres et sur la sollicitude que nous exerçons spécialement à l’égard de ceux qui ne peuvent pas prendre soin d’eux-mêmes.
J’espère aussi que votre expérience vous a conduits à voir l’engagement de l’Église catholique dans le service des pauvres et des réfugiés démunis, dans le soutien aux familles et aux communautés et dans la protection de la dignité inaliénable et des droits de tous les membres de la famille humaine. Nous, chrétiens, nous croyons que Jésus nous appelle a servir nos frères et sœurs, à prendre soin des autres, quelles que soient leur provenance et les circonstances. Toutefois, ceci n’est pas seulement un signe distinctif des chrétiens, mais un appel universel, enraciné dans notre commune humanité, quelque chose que nous avons en tant que personnes, que nous avons à l’intérieur de nous-mêmes en tant que personnes humaines !
Chers jeunes amis, je vous assure de mes prières pour vous et pour vos familles. Que Dieu tout-puissant vous bénisse avec le bonheur qu’il a promis à ceux qui ont faim et soif de la justice et qui œuvrent pour la paix ! Merci.