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Angélus: « Dieu ne nous nous identifie pas au mal que nous avons commis »
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Messages : 5949 Date d'inscription : 17/03/2013
Sujet: Angélus: « Dieu ne nous nous identifie pas au mal que nous avons commis » Dim 13 Mar 2016 - 18:27
Dimanche 13 Mars 2016
Angélus: « Dieu ne nous nous identifie pas au mal que nous avons commis »
Au cours de la prière de l’angélus, le Pape François est revenu sur l’Évangile de ce cinquième dimanche de Carême, tiré de Saint-Jean qui relate l’épisode de la femme adultère. Un Évangile qui met en avant le thème de la miséricorde de Dieu, qui ne veut jamais la mort du pécheur mais qui souhaite qu’il se convertisse et vive, a t-il précisé.
Cette femme se trouve entre Jésus et la foule, entre la miséricorde du Fils de Dieu et la violence de ses accusateurs. Ceux-là ne sont pas venus en réalité pour demander au Maître un avis, mais bien pour lui tendre un piège, a rappelé le Pape : si Jésus devait suivre la loi, alors il aurait approuvé la lapidation de la femme adultère, mais en étant miséricordieux, il va contre la loi, lui qui a dit qu’il n’était pas venu pour l’abolir, mais pour l’accomplir.
Jésus, a poursuivi François, en ne répondant pas à la question provocatrice des scribes (« et toi, que dis-tu ? ») invite au calme, à ne pas répondre de façon impulsive, invite à chercher la justice de Dieu.
Convertir notre liberté au bien
La réponse déconcertante de Jésus « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre » éloigne un à un les accusateurs et Jésus se retrouve seul avec la femme pécheresse, la misère et la miséricorde sont l’une en face de l’autre. Le regard plein de miséricorde et d’amour du Christ fait sentir à cette personne, peut-être pour la première fois, a souligné le Pape, qu’elle a une dignité, qu’elle ne peut être réduite à son péché, qu’elle peut changer de vie, sortir de l’esclavage et marcher sur un chemin nouveau.
Cette femme nous représente tous, a poursuivi le Saint-Père, nous pécheurs qui sommes adultères devant Dieu, qui avons trahi sa fidélité. Son expérience représente la volonté de Dieu pour chacun de nous : non pas notre condamnation mais notre salut en Jésus, qui sauve du péché et de la mort. Dieu ne nous cloue pas à notre péché, ne nous identifie pas au mal que nous avons commis. Il veut au contraire nous libérer et veut que nous soyons avec lui. Dieu veut que notre liberté se convertisse du mal au bien, et cela est possible avec sa grâce.
L’Évangile de ce Ve dimanche de carême (cf. Jn 8,1-11) est très beau, j’aime beaucoup le lire et le relire. Il raconte l’épisode de la femme adultère, mettant en lumière le thème de la miséricorde de Dieu qui ne veut jamais la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et qu’il vive. La scène se déroule sur l’esplanade du Temple. Imaginez-la ici, sur le parvis [de la basilique Saint Pierre, ndt]. Jésus est en train d’enseigner, et voici qu’arrivent quelques scribes et pharisiens, traînant devant lui une femme surprise en délit d’adultère.
Cette femme se trouve comme cela, au milieu, entre Jésus et la foule (cf. v. 3), entre la miséricorde du Fils de Dieu et la violence, la colère de ses accusateurs. En réalité, ils ne sont pas venus trouver le Maître pour lui demander son avis – c’était des personnes mal intentionnées – mais pour lui tendre un piège. En effet, si Jésus suit la sévérité de la loi, en approuvant la lapidation de la femme, il perdra sa réputation de douceur et de bonté qui fascine tellement le peuple ; en revanche, s’il veut être miséricordieux, il devra aller contre la loi, qu’il a lui-même dit ne pas vouloir abolir mais accomplir (cf. Mt 5,17). Et Jésus est placé dans cette situation.
Cette mauvaise intention se cache derrière la question qu’ils posent à Jésus : « Et toi, que dis-tu ? » (v. 5). Jésus ne répond pas, il se tait et accomplit un geste mystérieux : « Jésus s’était baissé et, du doigt, il écrivait sur la terre » (v. 6). Peut-être faisait-il des dessins, certains disent qu’il écrivait les péchés des pharisiens… quoi qu’il en soit, il écrivait, comme s’il était ailleurs. Ce faisant, il invite tout le monde au calme, à ne pas agir sous le coup de l’impulsion et à rechercher la justice de Dieu. Mais ceux-ci, qui étaient mal intentionnés, insistent et attendent de lui une réponse. On dirait qu’ils avaient soif de sang. Alors Jésus lève les yeux en disant : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre » (v. 7).
Cette réponse surprend les accusateurs et les désarme tous dans le vrai sens du terme : tous déposent les « armes », c’est-à-dire les pierres prêtes à être jetées, pierres visibles contre la femme et pierres cachées contre Jésus. Et tandis que le Seigneur continue d’écrire par terre, de faire des dessins, je ne sais pas… les accusateurs s’en vont l’un après l’autre, la tête baissée, en commençant par les plus âgés, les plus conscients de ne pas être sans péché. Comme cela nous fait du bien de prendre conscience que nous aussi, nous sommes pécheurs ! Quand nous parlons mal des autres – le genre de choses que nous connaissons bien – comme cela nous fera du bien d’avoir le courage de lâcher par terre les pierres que nous avons pour les jeter contre les autres, et de penser un peu à nos péchés !
Seuls la femme et Jésus restèrent là : la misère et la miséricorde, face à face. Et cela, combien de fois cela nous arrive-t-il quand nous nous arrêtons devant le confessionnal, honteux, pour faire voir notre misère et demander le pardon ! « Femme, où sont-ils ? » (v. 10), lui demande Jésus. Et cette constatation suffit, et aussi son regard plein de miséricorde, plein d’amour, pour faire sentir à cette personne – peut-être pour la première fois – qu’elle a une dignité, qu’elle n’est pas son propre péché, qu’elle a une dignité personnelle ; qu’elle peut changer de vie, qu’elle peut sortir de l’esclavage et marcher sur un nouveau chemin.
Chers frères et sœurs, cette femme nous représente tous, nous qui sommes pécheurs, c’est-à-dire adultères vis-à-vis de Dieu, qui trahissons sa fidélité. Et son expérience représente la volonté de Dieu pour chacun de nous : non pas notre condamnation, mais notre salut par Jésus. Il est la grâce qui sauve du péché et de la mort. Il a écrit par terre, dans la poussière dont sont faits tous les êtres humains (cf. Gn 2,7), la sentence de Dieu : « Je ne veux pas que tu meures, mais que tu vives ». Dieu ne nous cloue pas à notre péché, il ne nous identifie pas au mal que nous avons commis. Nous avons un nom, et Dieu n’identifie pas ce nom au péché que nous avons commis. Il veut nous libérer et il veut que nous le voulions aussi avec lui. Il veut que notre liberté se convertisse du mal au bien et c’est possible – c’est possible ! – avec sa grâce.
Que la Vierge Marie nous aide à nous remettre entièrement à la miséricorde de Dieu, pour devenir des créatures nouvelles.
Paroles du pape François après l’angélus :
Chers frères et sœurs,
Je vous salue tous, vous qui venez de Rome, d’Italie et de différents pays, en particulier les pèlerins de Séville, Fribourg (Allemagne), Innsbruck et de l’Ontario (Canada).
Je salue les volontaires de la « Maison Mater Dei » de Vittorio Veneto. Je salue les nombreux groupes paroissiaux, parmi lesquels les fidèles de Biano, Potenza, Calenzano, Zevio et Agropoli. Et aussi tous les jeunes de nombreux endroits d’Italie : je ne peux pas les nommer tous, mais je rappelle ceux de Compiobbi et Mozzanica, ceux de l’Action catholique du diocèse de Latina-Terracina-Sezze-Priverno et les confirmands de Scandicci et de Milan-Lambrate.
Et maintenant, je voudrais renouveler le geste de vous donner un Évangile de poche. Il s’agit de l’Évangile de Luc, que nous lisons le dimanche pendant cette année liturgique. Ce petit livre est intitulé : « L’Évangile de la miséricorde de saint Luc » : en effet, l’évangéliste rapporte les paroles de Jésus : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux » (6,36), d’où est tiré le thème de cette année jubilaire. Il vous sera distribué gratuitement par les volontaires du Dispensaire pédiatrique « Sainte-Marthe » au Vatican, avec quelques personnes âgées et grands-parents de Rome. Comme ils sont dignes de respect, les grands-pères et les grands-mères qui transmettent la foi à leurs petits-enfants ! Je vous invite à prendre cet Évangile pour le lire, un passage par jour ; ainsi, la miséricorde du Père habitera en vos cœurs et vous pourrez la porter à ceux que vous rencontrez. Et à la fin, à la page 123, se trouvent les sept œuvres de miséricorde corporelle et les sept œuvres de miséricorde spirituelle. Ce serait beau que vous les appreniez par cœur : c’est plus facile, ensuite, pour les vivre ! Je vous invite à prendre cet Évangile pour que la miséricorde du Père en vous se transforme en œuvres. Et vous, les volontaires, les grands-pères et grands-mères qui allez distribuer l’Évangile, pensez aux personnes qui sont sur la place Pie-XII – on voit qu’elles n’ont pas pu entrer – pour qu’elles aussi reçoivent cet Évangile.
Je vous souhaite à tous un bon dimanche. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir !