« L’Église gréco-catholique ukrainienne commémore les tristes événements de mars 1946 », rappelle le pape François dans un message adressé à S. B. Sviatoslav Schevchuk, archevêque majeur de Kiev et de Galicie.
Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les Relations avec les États, a remis ce message à l’archevêque ce samedi 5 mars au Vatican.
Le pape exprime sa « profonde gratitude » envers l’Eglise gréco-catholique et ses martyrs fidèles à la communion avec « Pierre »: « au prix de tribulations et même du martyre » les gréco-catholiques, ont, dit le pape « rendu témoignage au fil du temps à leur foi, vécue avec dévouement pour leur Église et en union indéfectible avec le Successeur de Pierre ».
Traduction intégrale de ce message publié par le Vatican en italien :
« Qu’il est précieux ton amour, ô mon Dieu ! A l’ombre de tes ailes, tu abrites les hommes » (Ps 36 [35],8 ).
En tant que croyants, nous nous réfugions sous « les ailes » protectrices du Seigneur, parce que nous sommes porteurs, oui, de la grâce divine, mais nous le sommes comme des vases d’argile (cf. 2 Co 4,7).
Dans certaines circonstances, notre condition humaine est rendue encore plus fragile à cause des situations historiques difficiles qui marquent la vie du peuple de Dieu, de la communauté que Jésus-Christ notre Seigneur s’est acquise par son sang.
Ces jours-ci, l’Église gréco-catholique ukrainienne commémore les tristes événements de mars 1946. Il y a soixante-dix ans, le contexte idéologique et politique, ainsi que les idées contraires à l’existence même de votre Église, ont conduit à l’organisation d’un pseudo-synode à Lviv, causant des décennies de souffrance chez les pasteurs et les fidèles.
En évoquant ces événements, nous nous inclinons avec une profonde gratitude devant ceux qui, au prix de tribulations et même du martyre, ont rendu témoignage au fil du temps à leur foi, vécue avec dévouement pour leur Église et en union indéfectible avec le Successeur de Pierre. En même temps, les yeux éclairés par la même foi, nous regardons le Seigneur Jésus-Christ, mettant toute notre espérance en lui, et non dans la justice humaine. C’est lui la source véritable de notre confiance dans le présent et dans l’avenir, et nous sommes certains d’être appelés à annoncer l’Évangile, même au milieu de n’importe quelle souffrance ou difficulté.
« Qui donc vous fera du mal, si vous cherchez le bien avec ardeur ? Mais s’il vous arrivait de souffrir pour la justice, heureux seriez-vous ! (…) Honorez dans vos cœurs la sainteté du Seigneur, le Christ. Soyez prêts à tout moment à présenter une défense devant quiconque vous demande de rendre raison de l’espérance qui est en vous ; mais faites-le avec douceur et respect » (1 P 3,13-15).
Faisant miennes les paroles de l’apôtre Pierre, j’exprime ma profonde reconnaissance pour votre fidélité et je vous encourage à vous faire les témoins inlassables de cette espérance qui rend plus lumineuse notre existence et celles de tous nos frères et sœurs autour de nous. Je redis ma solidarité aux pasteurs et aux fidèles pour ce qu’ils font en ce temps difficile, marqué par les tribulations de la guerre, pour soulager les souffrances de la population et pour rechercher les voies de la paix pour notre chère terre ukrainienne.
Notre courage et notre joie sont dans le Seigneur. C’est à lui que je m’adresse, à travers l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie et des martyrs de votre Église, pour que la consolation divine illumine les visages de vos communautés en Ukraine et ailleurs dans le monde.
En même temps, je vous donne de tout cœur, ainsi qu’aux évêques, aux prêtres, aux consacrés et aux fidèles de l’Église gréco-catholique ukrainienne la bénédiction apostolique en signe de mon affection constante dans la prière.