Devant la foule rassemblée place Saint-Pierre pour la traditionnelle prière de l’Angelus, le Pape François est revenu sur l’appel des premiers disciples de Jésus tiré de l'Évangile selon Saint-Luc. Ce dimanche 7 février, il a rappelé l’essence de la mission de Jésus et de l’Église.
«Partir à la recherche, «pêcher» les hommes et femmes, non pour faire du prosélytisme, mais pour restituer à tous l’entière dignité et liberté». Voilà la logique qui guide la mission de Jésus et de l’Eglise, a souligné le Pape François.
Et le cœur du christianisme, a ajouté le Saint-Père, est de propager l’amour régénérant et gratuit de Dieu, avec une attitude de bienvenue et de miséricorde envers tous. Car «chacun peut rencontrer la tendresse de Dieu et connaitre la plénitude de la vie. Ici, déclare le Pape, je pense aux confesseurs. Ils sont les premiers à devoir donner la miséricorde du Père suivant l’exemple de Jésus », comme l’ont fait aussi les deux saints Padre Pio et Padre Leopold.
Rassurer ceux qui se sentent pécheurs
François cite l'Évangile de Saint-Luc et l’appel des premiers disciples dont Simon. Simon qui dit ces mots à Dieu : «Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un pécheur». «N’aie crainte» lui répond Jésus en retour. Car, rappelle le Pape, «la condition du pécheur exige que le Seigneur ne s’éloigne pas de lui», tout comme le médecin qui ne s’éloigne pas d’un malade.
À la fin du commentaire de l’évangile, le Saint-Père pose ces questions : «avons-nous vraiment confiance en la parole du Seigneur ? Ou nous laissons nous décourager par nos échecs ?». En cette année de la Miséricorde, nous sommes appelés à rassurer ceux qui se sentent pêcheurs et indignes devant le Seigneur, et à leur dire ces paroles de Jésus : N’aie crainte. « La miséricorde du Père est plus grande que tes péchés, elle est plus grande » souligne François.
Le Pape est ensuite revenu sur les éléments de la semaine à venir. D’abord, ce dimanche, la Journée pour la vie sur le thème «la miséricorde fait fleurir la vie». Il s’est uni aux évêques italiens dans l’espoir d’un engagement en faveur de la vie humaine de la part des institutions éducatives et sociales. François a ensuite rappelé que ce lundi 8 février a lieu la Journée de prière et de réflexion contre la traite des personnes. Elle offre à tous «l’opportunité d’aider les nouveaux esclaves d’aujourd’hui à rompre les chaînes de leurs souffrances pour se réapproprier leur liberté et leur dignité.»
L’évangile de ce dimanche – dans le récit de saint Luc – raconte l’appel des premiers disciples de Jésus (Lc 5,1-11). L’épisode a lieu dans un contexte de la vie quotidienne: des pêcheurs, au bord du lac de Galilée, après une nuit de travail passée sans rien pêcher, lavent et rangent leurs filets. Jésus monte dans une des barques, celle de Simon, appelé Pierre, et lui demande de s’écarter un peu du rivage, puis il se met à prêcher la parole de Dieu à la foule devenue nombreuse. Quand il a fini de parler, il lui dit de prendre le large et de jeter les filets. Simon connaissait Jésus. Il avait déjà assisté à la puissance prodigieuse de sa parole et il lui répond : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je vais jeter les filets » (v.5). Et sa foi n’est pas déçue: les filets se remplissent en effet d’une telle quantité de poissons qu’ils risquent de se déchirer (cf. v.6).
Devant cet événement extraordinaire, les pêcheurs sont saisis d’un grand effroi. Simon-Pierre se jette aux pieds de Jésus et dit : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur » (v.
. Ce signe prodigieux l’a convaincu que Jésus est non seulement un maître formidable, doué d’une parole vraie et puissante, mais qu’Il est le Seigneur, la manifestation de Dieu. Cette présence rapprochée éveille chez Pierre le sentiment fort de sa mesquinerie et de son indignité. D’un point de vue humain, il pense qu’il doit y avoir de la distance entre le pécheur et le Saint. Mais en vérité, c’est justement sa condition de pécheur qui veut que le Seigneur ne s’éloigne pas de lui, comme un médecin ne peut s’éloigner des malades.
La réponse de Jésus à Simon-Pierre est rassurante et ferme : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. » (v.10). Encore une fois, le pêcheur de Galilée a confiance en la Parole et quitte tout pour suivre celui qui est devenu son Maître et Seigneur. Et Jacques et Jean, ses deux associés, font comme lui. Cette logique est celle qui guide la mission de Jésus et la mission de l’Église: aller à la recherche, « pêcher » les hommes et les femmes, non pas pour faire du prosélytisme mais pour rendre à chacun sa pleine liberté et dignité, grâce au pardon des péchés. C’est l’essentiel du christianisme: répandre l’amour régénérant et gratuit de Dieu, par une attitude d’accueil et de miséricorde envers tout le monde, afin que chacun puisse rencontrer la tendresse de Dieu et avoir une plénitude de vie. Ici, en particulier, je pense aux confesseurs : ils sont les premiers à devoir donner la miséricorde du Père en suivant l’exemple de Jésus, comme l’ont fait les deux saints frères, le père Leopoldo et Padre Pio.
L’évangile d’aujourd’hui nous interpelle : savons-nous vraiment mettre notre confiance dans la parole du Seigneur ? Ou bien nous laissons-nous décourager par nos échecs ? En cette Année sainte de la miséricorde, nous sommes appelés à réconforter tous ceux qui se sentent pécheurs et indignes face au Seigneur, qui se sentent abattus par les erreurs qu’ils ont commises, en leur disant ce que disait Jésus : « Sois sans crainte ». « La miséricorde du Père est plus grande que tes péchés ! Elle est plus grande, sois sans crainte ! »
Puisse la Vierge Marie nous aider à comprendre de plus en plus qu’être des disciples signifie mettre nos pas dans les traces laissées par le Maître : ces traces sont celles de la grâce divine qui régénère notre vie à tous.
Ave Maria …
Appel après l’angélus
C’est avec une vive préoccupation que je suis le terrible drame vécu par les populations civiles prises dans les violents combats en cette Syrie bien-aimée et forcées à tout quitter pour fuir les horreurs de la guerre. J’espère en une solidarité généreuse qui leur apporte toute l’aide dont ils ont besoin pour garantir leur survie et leur dignité. Et j’appelle la communauté internationale à ne ménager aucun effort pour amener « de toute urgence » les parties en cause à la table des négociations. Seule une solution politique du conflit sera capable de garantir un avenir de réconciliation et de paix à ce cher pays si meurtri, et pour lequel je vous invite à prier beaucoup ; et maintenant, tous ensemble, ici, prions la Vierge Marie pour notre Syrie bien-aimée : Je vous salue, Marie, …
Paroles du pape François après l’angélus :
Chers frères et sœurs,
Aujourd’hui en Italie, on célèbre la Journée pour la vie, intitulée « la miséricorde fait fleurir la vie ». Je me joins aux évêques italiens pour demander aux divers acteurs institutionnels, éducatifs et sociaux, un engagement renouvelé en faveur de la vie humaine dès sa conception jusqu’à sa mort naturelle. Il faut aider notre société à guérir de tous les attentats contre la vie en osant un changement intérieur qui se manifeste aussi par des œuvres de miséricorde. Je salue et j’encourage les professeurs universitaires de Rome et tous ceux qui s’emploient à témoigner d’une culture de la vie.
Demain nous célèbrerons la Journée de prière et de réflexion contre la traite des personnes, qui donne à tous l’occasion d’aider les nouveaux esclaves d’aujourd’hui à briser les lourdes chaines de l’exploitation pour retrouver leur liberté et leur dignité. Je pense à toutes ces femmes et ces hommes, à tous ces enfants ! Il faut que tous les efforts soient faits pour mettre fin à ce crime, à cette intolérable honte.
Et demain toujours, en Extrême-Orient et dans d’autres parties du monde, des millions d’hommes et de femmes célèbrent le Nouvel An lunaire. Je leur souhaite à tous de pouvoir vivre ce moment dans la sérénité et la paix au sein de leurs familles, qui constituent le tout premier endroit où sont vécues et transmises les valeurs de l’amour et de la fraternité, du vivre-ensemble et du partage, de l’attention et du soin de l’autre. Puisse cette nouvelle année porter des fruits de compassion, de miséricorde et de solidarité. Et saluons d’ici, par nos applaudissements, tous ces frères et sœurs d’Extrême-Orient qui fêteront demain le Nouvel An lunaire !
Je salue tous les pèlerins, les groupes paroissiaux et les associations en provenance d’Italie, d’Espagne, du Portugal et d’autres pays. Ils sont trop nombreux pour les énumérer tous ! Je ne nommerai que les confirmands, ceux des diocèses de Trévise, Padoue, Cuneo, Lodi, Come et Croton. Ils sont tous ici, je les vois ! Et je salue la communauté sacerdotale du Collège mexicain de Rome, et les autres Mexicains : merci pour votre engagement à accompagner par la prière le voyage apostolique au Mexique que je ferai dans quelques jours, et la rencontre que j’aurai à la Havane avec mon cher frère Cyrille.
Je vous souhaite à tous un bon dimanche. S’il vous plait, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir !