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 Kampala : Les deux questions du pape aux prêtres et aux consacrés

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MessageSujet: Kampala : Les deux questions du pape aux prêtres et aux consacrés   Kampala : Les deux questions du pape aux prêtres et aux consacrés Icon_minitimeDim 29 Nov 2015 - 9:22

Kampala : Les deux questions du pape aux prêtres et aux consacrés ANSA913067_Articolo

Samedi 28 Novembre 2015

Kampala : Les deux questions du pape aux prêtres et aux consacrés


Message préparé par le pape François :

Chers frères prêtres,

Chers religieux et chers séminaristes,

Je suis heureux d’être avec vous, et je vous remercie de votre cordiale bienvenue. Je remercie en particulier ceux qui ont parlé et qui ont témoigné de vos espérances et de vos préoccupations, et surtout de la joie qui vous inspire dans votre service du peuple de Dieu en Ouganda. Je me réjouis aussi que notre rencontre ait lieu à la veille du premier dimanche de l’Avent, un temps qui nous invite à regarder vers un nouveau commencement. Durant cet Avent nous nous préparons aussi à franchir le seuil de l’Année Jubilaire extraordinaire de la Miséricorde, que j’ai convoquée pour toute l’Église.

Alors que nous approchons du Jubilé de la Miséricorde, je voudrais vous poser deux questions.

La première : qui êtes-vous, comme prêtres ou futurs prêtres, ou comme personnes consacrées ? En un certain sens, la réponse est facile : vous êtes certainement des hommes et des femmes dont les vies ont été transformées par une « rencontre personnelle avec Jésus-Christ » (Evangelii gaudium, n. 3). Jésus a touché vos cœurs, il vous a appelé par votre nom, et il vous a demandé de le suivre d’un cœur sans partage au service de son peuple saint.

L’Église en Ouganda, dans sa brève mais cependant vénérable histoire, à été bénie par un grand nombre de témoins – fidèles laïcs, catéchistes, prêtres et religieux – qui ont tout laissé par amour de Jésus : maison, famille et, dans le cas des martyrs, leur vie elle-même. Dans votre vie, que ce soit dans le ministère sacerdotal, que ce soit dans la consécration religieuse, vous êtes appelés à poursuivre ce grand héritage, surtout par des actes simples d’humble service. Jésus désire se servir de vous pour toucher les cœurs de nouvelles personnes : il veut se servir de votre bouche pour proclamer sa parole de salut, de vos bras pour embrasser les pauvres qu’il aime, de vos mains pour construire une communauté d’authentique disciples missionnaires.

Veuille le ciel que nous n’oublions jamais que notre « oui » à Jésus est un « oui » à son peuple. Nos portes, les portes de nos églises, mais surtout les portes de nos cœurs, doivent rester constamment ouvertes au peuple de Dieu, à notre peuple. C’est pour cela que nous somme ce que nous sommes.

Une seconde question que je voudrais vous poser ce soir est: Qu’êtes-vous prêts à faire de plus pour vivre votre vocation spécifique ? Parce qu’il y a toujours quelque chose de plus que nous pouvons faire, un autre mille à parcourir sur notre chemin. Le peuple de Dieu, et même tous les peuples, aspirent à une vie nouvelle, au pardon et à la paix. Malheureusement, dans le monde il y a de nombreuses situations préoccupantes qui nécessitent nos supplications, à partir des réalités les plus proches. Je prie avant tout pour le bienaimé peuple burundais, afin que le Seigneur suscite chez les Autorités et dans toute la société des sentiments et des propositions de dialogue et de collaboration, de réconciliation et de paix. Si notre tâche est d’accompagner les personnes qui souffrent, alors, à la ressemblance de la lumière qui filtre à travers les vitres de cette Cathédrale, nous devons permettre que la puissance de guérison de Dieu passe à travers nous.

En premier lieu nous devons permettre que les vagues de sa miséricorde s’écoulent sur nous, nous purifient et nous restaurent, de sorte que nous puissions porter cette miséricorde aux autres, spécialement à ceux qui se trouvent dans les nombreuses périphéries géographiques et existentielles. Tous nous savons bien combien cela peut être difficile. Il y a tant de travail à accomplir !

En même temps, la vie moderne offre beaucoup de distractions qui peuvent brouiller nos consciences, dissiper notre zèle, et même nous attirer dans cette « mondanité spirituelle » qui ronge les fondements de la vie chrétienne. L’engagement à la conversion – cette conversion qui est le cœur de l’Évangile (cf. Mc 1, 15) – doit être poursuivie, chaque jour, dans le combat pour reconnaître et dépasser ces habitudes et ces façons de penser qui peuvent alimenter la paresse spirituelle. Nous avons besoin d’examiner nos consciences, que ce soit comme individu ou comme communauté.

Comme je l’ai souligné, nous entrons dans le temps de l’Avent, qui est le temps d’un nouveau départ. Dans l’Église, il nous est agréable d’affirmer que l’Afrique est le continent de l’espérance, et pour de bonnes raisons. L’Église sur ces terres est bénie par une abondante récolte de vocations religieuses. Ce soir je voudrais offrir une parole particulière d’encouragement aux jeunes séminaristes et religieux ici présents. L’appel du Seigneur est une source de joie et un appel à servir. Jésus nous dit que « ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur » (Lc 6, 45). Puisse le feu de l’Esprit Saint purifier vos cœurs, de manière à être les témoins joyeux et convaincus de l’espérance donnée par l’Évangile. Vous avez une très belle parole à annoncer ! Puissiez-vous l’annoncer toujours, surtout par l’intégrité et la conviction qui émanent de votre vie.

Chers frères et sœurs, ma visite en Ouganda est brève, et cette journée a été longue ! Cependant je considère notre rencontre de ce soir comme le couronnement de cette très belle journée, au cours de laquelle j’ai pu me rendre en pèlerin au Sanctuaire des martyrs Ougandais à Namugongo, et où j’ai pu rencontrer de très nombreux jeunes qui sont l’avenir de la nation et de l’Église. En vérité je quitterai l’Afrique avec une grande espérance dans la moisson de grâce que Dieu est en train de préparer parmi vous !

Je demande à chacun de vous de prier pour une abondante effusion de zèle apostolique, pour une joyeuse persévérance dans l’appel que vous avez reçu, et surtout pour le don d’un cœur pur et toujours ouvert aux besoins de tous nos frères et sœurs. De cette manière l’Église en Ouganda se montera vraiment digne de son glorieux héritage et pourra affronter les défis de l’avenir avec la ferme espérance dans les promesses du Christ. Je me souviendrai de vous tous dans mes prières, et je vous demande de prier pour moi!
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Source : http://www.zenit.org/fr/

Voici le message que le pape François avait préparé pour les prêtres et les consacrés de l’Ouganda qu’il a rencontrés ce samedi 28 novembre en la cathédrale de Kampala.

Mais le pape a prononcé une autre allocution, improvisée, en espagnol, dont notre transcription-traduction se trouve ici :


Allocution du pape François :

Je veux vous dire trois choses.

Dans le livre deutéronome Moïse rappelle à son peuple : “N’oubliez pas!”

Et il le répète plusieurs fois dans le Livre: « N’oubliez pas! N’oubliez pas tout ce que Dieu a fait pour son peuple ! »

La première chose que je veux vous dire, c’est que vous ayez, que vous demandiez la grâce de la mémoire.

Comme je l’ai dit aux jeunes: au sang des catholiques ougandais, est mêlé le sang des martyrs.

Ne perdez pas la mémoire de cette semence, pour qu’ainsi elle continue de grandir.

Le grand ennemi de la mémoire c’est l’oubli, mais ce n’est pas le plus dangereux ! Le plus dangereux ennemi de la mémoire, c’est de s’accoutumer à hériter les biens des anciens.

L’Eglise de l’Ouganda ne peut pas s’habituer, jamais, au souvenir au souvenir lointain de ses martyrs.

Martyr veut dire témoin, pour être fidèles à cette mémoire, l’Eglise de l’Ouganda doit continuer d’être témoin. Elle ne doit pas vivre de ses rentes.

La gloire passée a été au début, mais vous devez construire la gloire future.

Et c’est la charge que l’Eglise vous donne, c’est d’être des témoins comme ont été des témoins les martyrs qui ont donné leur vie pour l’Evangile.

Pour être des témoins - deuxième mot que je veux vous dire - : la fidélité est nécessaire. La fidélité à la mémoire. Fidélité à la vocation propre. Fidélité au zèle apostolique.

Fidélité signifie suivre le chemin de la sainteté. Fidélité signifie faire ce qu’on fait les témoins d’autrefois, être missionnaire.

Peut-être y a-t-il ici en Ouganda des diocèses qui ont de nombreux prêtres et des diocèses qui en ont peu. La fidélité, cela veut dire s’offrir à l’évêque pour aller dans un autre diocèse qui a besoin de missionnaires (applaudissements). Et ce n’est pas facile.

Fidélité cela veut dire persévérance dans la vocation. Ici je remercier d’une façon spéciale l’exemple de fidélité que m’ont donné les sœurs de la Maison de la miséricorde. Fidélité aux pauvres, fidélité aux malades, aux plus nécessiteux, parce que le Christ est là.

L’Ouganda a été arrosé par le sang des martyrs, aujourd’hui il est nécessaire de continuer de l’arroser et pour cela nouveaux défis, nouveaux témoins, nouvelles missions ! Sinon, vous allez perdre la grande richesse que vous avez, et la perle de l’Afrique, on finira par la regarder dans un musée. Parce que le démon attaque ainsi, peu à peu.

Je suis en train de parler pas seulement pour les prêtres mais aussi pour les religieux.

Aux prêtres je veux dire de façon spéciale à propos du problème de la « missionarité », que les diocèses avec beaucoup de clergé s’offrent à ceux qui ont moins de clergé. De façon à ce que l’Ouganda continue d’être missionnaire.

Mémoire, qui signifie fidélité, et fidélité, qui est seulement possible par la prière.

Si un religieux, une religieuse ou un prêtre cesse de prier ou prie peu, parce qu’il dit qu’il a beaucoup de travail, il a commencé à perdre la mémoire. Il a déjà commencé à perdre la fidélité. .

Prière qui signifie aussi humiliation. L’humiliation d’aller avec régularité au confesseur, pour dire ses propres péchés. On ne peut pas boiter des deux pieds. Les religieux, les religieuses, les prêtres, nous ne pouvons pas mener une double vie. Si je suis pécheur, si je suis pécheresse, je demande pardon. Mais ne tenez pas caché ce que Dieu ne veut pas. Ne tenez pas caché le manque de fidélité.

N’enfermez pas la mémoire dans une armoire.

Mémoire, nouveaux défis, fidélité à la mémoire et prière. La prière commence toujours en se reconnaissant pécheur.

Avec ces trois colonnes la perle de l’Afrique continuera d’être une perle et pas seulement un mot du dictionnaire (applaudissements).

Que les martyrs qui ont donné de la force à cette Église nous aident à aller de l’avant dans la mémoire, dans la fidélité, et dans la prière.

Et, je vous en prie, n’oubliez pas de prier pour moi.
Merci beaucoup.

Maintenant je vous invite à prier tous ensemble un Ave Maria à la Vierge.

Que Dieu vous bénisse, le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
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Source : http://www.zenit.org/fr/

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