Le pape François souhaite que le synode sur la famille (octobre 2015) et les prières qui l'accompagnent soient animés « de la compassion du Bon pasteur pour son troupeau » : ainsi l’Église « pourra être encore plus engagée, et encore plus unie, dans le témoignage de la vérité de l’amour de Dieu et de sa miséricorde pour les familles du monde, sans en exclure aucune, qu’elle soit à l’intérieur ou à l’extérieur de l’enclos ».
Lors de l'audience générale de ce mercredi 25 mars 2015, fête de l'Annonciation, le pape a consacré sa catéchèse à une "pause de prière" pour la famille.
Catéchèse du pape François :
Chers frères et sœurs, bonjour !
Sur notre chemin de catéchèses sur la famille, aujourd’hui est une étape un peu particulière : ce sera une pause de prière.
En effet, le 25 mars, nous célébrons solennellement l’Annonciation, début du mystère de l’Incarnation. L’archange Gabriel visite l’humble jeune fille de Nazareth et lui annonce qu’elle concevra et enfantera le Fils de Dieu. Par cette annonce, le Seigneur illumine et fortifie la foi de Marie, comme il le fera ensuite aussi pour son époux Joseph, afin que Jésus puisse naître dans une famille humaine. C’est très beau : cela nous montre la profondeur du mystère de l’Incarnation, tel que Dieu l’a voulu, qui ne comprend pas seulement la conception dans le sein de la mère, mais aussi l’accueil dans une véritable famille. Aujourd’hui, je voudrais avec vous contempler la beauté de ce lien, la beauté de cette condescendance de Dieu ; et nous pouvons le faire en récitant ensemble le ‘Je vous salue Marie’ qui reprend exactement, dans la première partie, les paroles de l’ange, celles qu’il a adressées à la Vierge. Je vous invite à prier ensemble :
« Je vous salue Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort, amen. »
Et maintenant, un second point : le 25 mars, solennité de l’Annonciation, on célèbre dans de nombreux pays la Journée pour la Vie. C’est pour cela qu’il y a vingt ans, à cette date-là, saint Jean-Paul II a signé l’encyclique Evangelium Vitae. Pour rappeler cet anniversaire, beaucoup de membres du Mouvement pour la vie sont présents ici aujourd’hui. Dans Evangelium Vitae, la famille occupe une place centrale, dans la mesure où elle est le milieu qui porte la vie humaine. La parole de mon vénéré prédécesseur nous rappelle que le couple humain a été béni par Dieu dès le commencement pour former une communauté d’amour et de vie, à laquelle est confiée la mission de la procréation. En célébrant le sacrement du mariage, les époux chrétiens se rendent disponibles pour honorer cette bénédiction, avec la grâce du Christ, pour toute la vie. L’Église, pour sa part, s’engage solennellement à prendre soin de la famille qui naît [du mariage], comme un don de Dieu pour sa propre vie, dans la bonne comme dans la mauvaise fortune : le lien entre l’Église et la famille est sacré et inviolable. L’Église, en tant que mère, n’abandonne jamais la famille, même quand elle est humiliée, blessée et, de bien des manières, mortifiée. Pas même quand elle tombe dans le péché ou qu’elle s’éloigne de l’Église ; elle fera toujours tout pour chercher à la soigner et à la guérir, à l’inviter à la conversion et à se réconcilier avec le Seigneur.
Et bien, si c’est cela sa tâche, il est clair que l’Église a besoin de beaucoup de prières pour être en mesure, en tout temps, de remplir sa mission ! Une prière pleine d’amour pour la famille et pour la vie. Une prière qui sache se réjouir avec celui qui se réjouit et souffrir avec celui qui souffre.
Voici donc ce que, avec mes collaborateurs, nous avons pensé vous proposer aujourd’hui : renouveler la prière pour le synode des évêques sur la famille. Reprenons cet engagement jusqu’au mois d’octobre prochain, quand aura lieu l’assemblée synodale extraordinaire consacrée à la famille. Je voudrais que cette prière, comme tout le cheminement synodal, soit animée de la compassion du Bon pasteur pour son troupeau, en particulier pour les personnes et les familles qui, pour divers motifs, sont « fatiguées et épuisées, comme des brebis sans berger » (Mt 9,36). Ainsi, soutenue et animée par la grâce de Dieu, l’Église pourra être encore plus engagée, et encore plus unie, dans le témoignage de la vérité de l’amour de Dieu et de sa miséricorde pour les familles du monde, sans en exclure aucune, qu’elle soit à l’intérieur ou à l’extérieur de l’enclos.
Je vous demande, s’il vous plaît, de ne pas nous priver de votre prière. Tous, le pape, les cardinaux, les évêques, les prêtres, les religieux et les religieuses et les fidèles laïcs, nous sommes tous appelés à prier pour le synode. C’est ce dont nous avons besoin, et non de commérages ! J’invite aussi à prier ceux qui se sentent loin, ou qui ne sont plus habitués à le faire. Cette prière pour le synode sur la famille est pour le bien de tous. Je sais que, ce matin, on vous l’a donnée sur une petite image et que vous l’avez dans les mains. Je vous invite à la garder et à l’avoir sur vous pour que, dans les prochains mois, vous puissiez la réciter souvent, avec une sainte insistance, comme nous l’a demandé Jésus. Maintenant, récitons-la ensemble :
« Jésus, Marie et Joseph
, en vous nous contemplons
la splendeur de l’amour véritable, à vous nous nous adressons avec confiance.
Sainte Famille de Nazareth, fais aussi de nos familles
des lieux de communion et des cénacles de prière, des écoles authentiques de l’Évangile
et des petites Églises domestiques.
Sainte Famille de Nazareth, que jamais plus dans les familles on ne fasse l’expérience
de la violence, de la fermeture et de la division : que quiconque a été blessé ou scandalisé
connaisse rapidement consolation et guérison.
Sainte Famille de Nazareth, que le prochain Synode des Évêques
puisse réveiller en tous la conscience du caractère sacré et inviolable de la famille, sa beauté dans le projet de Dieu.
Jésus, Marie et Joseph, écoutez-nous, exaucez notre prière. »