Ouvrir sa porte, c'est déjà être missionnaire

Ils viennent de Kyoto, Nagasaki, Nagoya ou Tokyo. Les évêques du Japon effectuent leur visite ad Limina à Rome. Ils ont été reçus par le Pape ce vendredi matin. « L'Eglise du Japon a expérimenté d'abondantes grâces et autant de souffrances ». François a rappelé combien dans le passé les missionnaires et les laïcs contraints à la clandestinité,« leurs ancêtres dans la foi ont laissé un héritage vivatnt qui a orné l'Eglise d'aujourd'hui et l'encourage dans son chemin futur ». Concernant l'avenir justement, le Pape soumet quelques-unes de ses recommandations aux évêques japonais.

L'aide à autrui et la défense de la paix

Petite mais appréciée de tous au Japon. Le Pape félicite la communauté catholique pour son travail auprès des pauvres, des infirmes, des personnes âgées ou encore des victimes du séisme et du tsunami qui ont frappé l’archipel il y a quatre ans. Il salue leurs initiatives récurrentes en faveur de la paix, leurs efforts afin de rappeler au monde « l’immense expérience de la souffrance » que furent Hiroshima et Nagasaki. Autant de champs d’action qui créent « des occasions de dialogue entre l’Eglise et la société », permettant une meilleure compréhension et donc une meilleure coopération en vue du bien commun. Des champs d’action qui deviennent ainsi des terrains d’évangélisation.

Car, il faut aller de l’avant. Le Pape encourage d’abord les évêques à « assister généreusement » les missionnaires nombreux à suivre le chemin emprunté jadis par Saint François Xavier au Japon. Il faut se montrer « attentifs à leur besoins spirituels et humain » de ces étrangers afin qu’ils ne se découragent pas. Il faut les guider pour qu’ils comprennent au mieux les coutumes du pays.

En chaque baptisé, un missionnaire

Mais les missionnaires venant de l’autre bout du monde ne sont pas les seuls à avoir la responsabilité d’annoncer l’Evangile, celle-ci incombe à tous les baptisés, rappelle le Pape aux évêques japonais. Et cela passe aussi par des gestes simples : ouvrir la porte de sa maison ou sortir dans son quartier.

Comme il le souligne dans son exhortation apostolique Evangelii Gaudium : « La communauté évangélisatrice, par ses œuvres et ses gestes, se met dans la vie quotidienne des autres, elle raccourcit les distances, elle s’abaisse jusqu’à l’humiliation si c’est nécessaire, et assume la vie humaine, touchant la chair souffrante du Christ dans le peuple. Les évangélisateurs ont ainsi “l’odeur des brebis” et celles-ci écoutent leur voix. »

L'Evêque, un père et un frère pour chaque prêtre

Le Pape invite ainsi les évêques à soutenir leurs prêtres. « Les attentes qu’on a vis-à-vis d’eux sont importantes, néanmoins leurs nombreuses responsabilités les éloignent des gens mêmes qu’ils sont appelés à servir », et ainsi François les « exhorte à travailler avec leur prêtres afin qu’ils aient le temps et la liberté nécessaires pour se montrer disponibles à ceux qui sont confiés à leurs soins ». Il demande aux évêques de se montrer attentifs à leur formation spirituelle et humaine au séminaire mais aussi tout au long de la vie. « Puissent votre prêtre voir en vous un père, toujours disponible à son fils, et un frère qui restent à son côté pour partager ses joies et ses difficultés ». Ce témoignage de fraternité et de communion sera également favorable au vocation. Il aidera de jeunes hommes à répondre à leur appel au sacerdoce.

Enfin, l’Evangélisation requiert « l’engagement actif et entier » des laïcs, au sein de leur paroisses, mais aussi de leurs familles où la foi accompagne tous les âges. « Quand nous faisons attention aux familles et que nous les soutenons, nous enrichissons nos Eglises et la société toute entière est pénétré d’un parfum d’Evangile ». Et si leur témoignage fait défaut, précise François, ce n’est souvent pas parce qu’ils ne veulent pas s’engager. C’est qu’il ne sentent pas capables de mener à bien leur mission. Ainsi, il s’agit de les encourager et de les guider concrètement.

Au Japon_ le Pape ne manque pas de le rappeler à plusieurs reprises dans son discours_ les laïcs ont joué un rôle crucial dans le passé, quand les prêtres et les missionnaires ont été expulsés du pays. Malgré les menaces, parfois mises à exécution, ils sont su préserver et protéger le trésor de leur foi. Un modèle.

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