Le Pape François a lancé une invitation à l’ «
espérance », à ne pas se laisser déprimer et effrayer par une réalité faite de « guerres et souffrance ». En rappelant que les grandes constructions érigées en se passant de Dieu sont destinées à s’écrouler : ainsi en a-t-il été de la « malfaisante Babylone », tombée à cause de la corruption de la mondanité spirituelle. Et il en a été ainsi aussi pour la « distraite Jérusalem », tombée parce que « suffisante » à elle-même et incapable de se rendre compte des visites du Seigneur. Ainsi pour le chrétien, la bonne attitude est toujours « l’espérance » et jamais « la dépression », a dit le Pape lors de la Messe de jeudi 27 novembre. Et il a dédié la célébration à la bienheureuse Vierge de la médaille miraculeuse, chère à la spiritualité des filles de la charité de Saint-Vincent-de-Paul, la congrégation qui prête service à la Maison Sainte-Marthe
« En ces derniers jours de l’année liturgique – a immédiatement fait noter François – l’Eglise nous propose de méditer sur la fin, sur les derniers jours, sur la fin du monde ». Et ainsi, lors de la première lecture, tirée de l’Apocalypse (18, 1-2.21-23; 19, 1-3.9) Jean parle de l’écroulement de Babylone. Tandis que Luc, dans l’Evangile (21, 20-28) rapporte les paroles de Jésus sur la chute de Jérusalem. « Babylone, a souligné François, était corrompue, elle se sentait la maîtresse du monde et d’elle-même, avec le pouvoir du péché ». Et « quand s’accumule le péché, on perd la capacité à réagir et on commence à pourrir ». Mais « il en est ainsi aussi avec les personnes, avec les personnes corrompues, qui n’ont pas la force de réagir » a précisé le Pape. Parce que « la corruption te donne quelques plaisirs, te donne du pouvoir et te fait aussi sentir satisfait de toi-même » ; mais « elle ne laisse pas de place pour le Seigneur, pour la conversion ». Voilà donc le profil de la « ville corrompue ». Et précisément « la parole corruption aujourd’hui nous dit beaucoup de choses : non seulement la corruption économique, mais la corruption avec tant de péchés différents ; corruption avec cet esprit païen, avec cet esprit mondain ».
Babylone est ainsi le « symbole » – a dit le Pape – de « toute société, toute culture, toute personne éloignée de Dieu ; éloignée aussi de l’amour pour ses prochains, qui finit pas pourrir, par pourrir en elle-même ». Et à la fin « cette Babylone, qui était un repère de malfaiteurs, tombe à cause de l’esprit de mondanité, tombe à cause de la corruption, s’éloigne du Seigneur à cause de la corruption ». En revanche, a expliqué François, « Jérusalem tombe pour une autre raison ». Tout d’abord « Jérusalem est l’épouse, elle est la fiancée du Seigneur : il la voulait tant ! ». Mais « elle ne se rendit pas compte des visites du Seigneur » et qu’elle « a fait pleurer le Seigneur ». Au point de lui faire dire « Combien de fois j’ai voulu te couvrir comme la poule avec ses poussins : tu ne t’es pas rendue compte de mes visites, de toutes ces fois où Dieu t’a rendu visite ». Donc, a précisé le Pape, si « Babylone tombe à cause de la corruption, Jérusalem tombe pas distraction, parce qu’elle n’a pas reçu le Seigneur qui vient la sauver ».
Selon le Pape « ces deux exemples peuvent nous faire penser à notre vie : nous aussi, un jour, nous entendrons le son de la trompette ». Mais « dans quelle ville serons-nous ce jour-là ? Dans Babylone corrompue et suffisante ? Dans Jérusalem, distraite et les portes closes ? ». Quoi qu’il en soit, à la fin, toutes deux sont détruites. Toutefois « le message de l’Eglise ces jours-ci – a suggéré François – ne finit pas avec la destruction : dans les deux textes il y a une promesse d’espérance ». En effet au moment où tombe Babylone « on entend le cri de victoire : alléluia, bienheureux les invités au banquet des noces de l’Agneau ! Alléluia, à présent commence le banquet des noces, à présent que tout est nettoyé ! ».
D’un autre côté, « le texte de la chute de Jérusalem nous console tant avec cette parole de Jésus : levez la tête ! ». L’invitation du Seigneur est de « regarder » et de ne pas se laisser « effrayer par les païens ». Avec cet appel à l’espérance, le Pape a conclu sa méditation. « Quand nous pensons à la fin, à la fin de notre vie, à la fin du monde – a-t-il expliqué – chacun de nous aura sa fin ; quand nous pensons à la fin, avec tous nos péchés, avec toute notre histoire, nous pensons au banquet qui nous sera donné gratuitement et nous levons la tête ». C’est pourquoi « pas de dépression » mais « espérance ».