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| Sujet: L'Eglise demande de ne pas avoir peur de la gratuité de Dieu Mar 4 Nov 2014 - 20:32 | |
| Mardi 4 Novembre 2014
L'Eglise demande de ne pas avoir peur de la gratuité de Dieu Dans la loi du règne de Dieu, « la contrepartie » ne sert à rien parce qu’Il donne gratuitement. C’est ce qu’a affirmé le Pape ce matin lors de sa messe quotidienne dans la chapelle de la Maison Sainte Marthe. François a averti que parfois par égoïsme ou par soif de pouvoir, nous refusons la fête à laquelle le Seigneur nous convie gratuitement. Parfois, a-t-il affirmé nous nous fions à Dieu, «.... mais pas trop ».
La parabole des invités remplacés par les pauvres
Un pharisien organise une grande fête, mais les convives trouvent des excuses pour ne pas s’y rendre. Pour le Pape François la parabole narrée par Jésus dans l’Evangile du jour fait réfléchir. « Cela plait à tout le monde d’être invité à une fête », mais lors de ce banquet, il y avait quelque chose qui déplaisait à trois invités.
Le premier affirme qu’il doit aller voir son champ. Il a envie d’aller le voir pour se sentir « un peu puissant » par vanité, orgueil, pouvoir, et il préfère cela, à être assis, « un parmi tant d’invités ». Le deuxième a acheté cinq bœufs. Il est concentré sur ses affaires et ne veut pas « perdre de temps » avec d’autres gens. Le dernier, enfin, s’excuse. Il est marié et ne souhaite pas emmener son épouse à la fête. « Il garde son affection pour lui-même, égoïste ». A la fin, explique le Pape, tous les trois opte pour eux-mêmes » plutôt que de partager lors d’une fête. Ils ne savent pas ce qu’est une fête. Toujours, a averti le Pape, « il y a de l’intérêt », ce que Jésus appelle « la contrepartie ».
Il est difficile d’écouter la voix de Dieu quand on ne regarde que soit-même
« Si l’invitation avait été : ‘Venez, j’ai deux bœufs et trois amis hommes d’affaires qui viennent d’un autre pays, nous pouvons faire quelque chose ensemble’, il est certain que personne ne se serait excusé », déplore le Pape. Ce qui les effraie, c’est la gratuité. Etre un parmi d’autres... « L’égoïsme pur, être au centre de tout ». Il est si difficile d’écouter la voix de Jésus, la voix de Dieu, quand on ne tourne qu’autour de soi-même, poursuit François, quand on a pas d’autre horizon que soi-même. Derrière tout cela, il y a une chose plus profonde, la peur de la gratuité. Nous avons peur de la gratuité de Dieu. C’est si grand que cela nous fait peur », affirme le Pape.
Pourquoi ce repli et cette peur ? Cela arrive parce que les expériences de la vie, « tant de fois nous ont fait souffrir » comme cela arrive aux disciples d’Emmaüs qui s’éloignent de Jérusalem ou à Thomas qui veut toucher pour croire. Et le Pape reprend un dicton populaire : quand l’offre est immense, même le Saint doute ». Et quand Dieu nous offre tel banquet, dit-il, « nous pensons qu’il vaut mieux ne pas nous immiscer ».
Dépasser sa peur : sortir de l’égoïsme
« Nous connaissons nos péchés, nos limites, mais au moins nous sommes à la maison ; sortir de la maison pour répondre à l’invitation de Dieu, avec d’autres ? Non, j’ai peur. Et nous tous chrétiens nous avons cette peur, cachée en nous-mêmes... Nous sommes catholiques, mais pas trop. Confiants dans le Seigneur, mais pas trop. Et ce «…mais pas trop » marque notre vie. « Il nous rend petit, non ? » Il nous rapetisse.
Une autre chose donne à réfléchir. Quand le serviteur rapporte à son Maître que les convives ont décliné, lui se fâche car il a été méprisé. Il envoie chercher tous les pauvres, les estropiés qui sont sur les places et dans les rues de la ville. L’homme demande à son serviteur de forcer les personnes à venir à la fête. « Tant de fois, commente le Pape, le Seigneur doit faire la même chose avec nous : avec des preuves, tant de preuves ».
« Contraints-les, Contraint ce cœur, cette âme à croire qu’il y a de la gratuité en Dieu, que le don de Dieu est gratuit, que le salut ne s’achète pas : c’est un grand cadeau, que l’amour de Dieu... Le cadeau le plus grand ! Cela est la gratuité. Et nous, nous avons un peu peur et pour cela nous pensons que la Sainteté peut arriver avec nos petites affaires, et à la longue nous devenons un peu pélagiens. Or la sainteté, le salut est gratuit ! »
« Jésus a payé la fête, avec son humiliation jusqu’à la mort sur la Croix. Et cela est la grande gratuité. Quand nous regardons le Crucifix, pensons au fait que cela est l’entrée de la fête ». Le pape encourage les fidèles à se tourner vers Dieu : « Si Seigneur, je suis un pécheur, j’ai tant de choses, mais je Te regarde et je vais à la fête du Père. J’ai confiance. Je ne serais pas déçu parce que tu as payé pour tout ». Aujourd’hui, conclue François, l’Eglise nous demande de ne pas avoir peur de la gratuité de Dieu. « Nous devons seulement ouvrir notre cœur . la grande fête, il la fera Lui».
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