Le pape François invite « à ne pas réduire le Royaume de Dieu aux limites de la "petite église" – notre "toute petite église" – mais à élargir l’Église aux dimensions du Royaume de Dieu », lors de l'angélus de ce 12 octobre 2014.
Le pape a en effet présidé la prière mariale de la fenêtre de son bureau qui donne place Saint-Pierre, ce dimanche à midi, en présence de dizaines de milliers de personnes. Il venait de célébrer une messe d'action de grâce pour la canonisation de François de Laval et Marie de l'Incarnation à Saint-Pierre.
« La bonté de Dieu n'a pas de limites et ne discrimine personne : c'est pourquoi le banquet des dons du Seigneur est universel, pour tous », a-t-il souligné en commentant l’Évangile de ce dimanche (Mt 22,1-14).
Le pape a ajouté : « A tous est donnée la possibilité de répondre à son invitation, à son appel ; personne n'a le droit de se sentir privilégié ou de revendiquer une exclusivité. Tout cela pousse à vaincre l'habitude de se mettre confortablement au centre. »
Exhortant les chrétiens à « s'ouvrir aux périphéries », il a intercédé pour « tant de nos frères et sœurs, exclus, fragiles, rejetés, méprisés, et persécutés en raison de leur foi ». Évoquant également le synode des évêques sur la famille en cours au Vatican, le pape a invoqué la protection de la Vierge Marie sur les travaux.
Paroles du pape François avant l'angélus :
Chers frères et sœur, bonjour !
Dans l’Évangile de ce dimanche, Jésus nous parle de la réponse donnée à l’invitation de Dieu – représenté par un roi – à participer à un banquet de noces (cf. Mt 22,1-14). L’invitation a trois caractéristiques : la gratuité, l’ampleur, l’universalité. Les invités sont très nombreux, mais il se passe quelque chose de surprenant : aucun des élus n’accepte de prendre part à la fête, ils disent qu’ils ont autre chose à faire ; et même certains expriment de l’indifférence, ils semblent ne pas être concernés, et même être dérangés. Dieu est bon pour nous, il nous offre gratuitement son amitié, il nous offre gratuitement sa joie, son salut, mais si souvent, nous n’accueillons pas ses dons, nous faisons passer en premier nos préoccupations matérielles, nos intérêts. Et quand le Seigneur nous appelle, si souvent, il semble qu’il nous dérange.
Mais en dépit des manques d’adhésion des appelés, le projet de Dieu ne s’interrompt pas. Face au refus des premiers invités, il ne se décourage pas, ne suspend pas la fête, mais propose à nouveau l’invitation en l'élargissant au-delà de toute limite raisonnable et envoie ses serviteurs sur les places et aux croisées des chemins pour rassembler tous ceux qu'ils trouvent. Il s'agit de personnes quelconques, pauvres, abandonnés et déshérités, des bons et des mauvais – même les mauvais sont invités – sans distinction. Et la salle se remplit d'“exclus”. L’Évangile, rejeté par l'un, trouve un accueil inattendu dans de nombreux autres cœurs.
La bonté de Dieu n'a pas de limites et ne discrimine personne : c'est pourquoi le banquet des dons du Seigneur est universel, pour tous. A tous est donnée la possibilité de répondre à son invitation, à son appel ; personne n'a le droit de se sentir privilégié ou de revendiquer une exclusivité. Tout cela nous pousse à vaincre l'habitude de nous mettre confortablement au centre, comme le faisaient les chefs des prêtres et les pharisiens. Cela ne doit pas se faire ; nous devons nous ouvrir aux périphéries, en reconnaissant que même celui qui se tient aux marges, même celui qui est rejeté et méprisé par la société est objet de la générosité de Dieu. Nous sommes tous appelés à ne pas réduire le Royaume de Dieu aux limites de la "petite église" – notre "toute petite église" – mais à élargir l’Église aux dimensions du Royaume de Dieu. Il y a seulement une condition : revêtir le vêtement de noces c'est-à-dire témoigner de la charité envers Dieu et envers le prochain.
Confions à l’intercession de la Très Sainte Vierge Marie les drames et les espérances de tant de nos frères et sœurs, exclus, fragiles, rejetés, méprisés, et ceux qui sont persécutés en raison de leur foi, et invoquons sa protection aussi sur les travaux du Synode des évêques en cours ces jours-ci au Vatican.
Paroles du pape après l'angélus :
Chers frères et sœurs,
Ce matin, à Sassari, le P. Francesco Zirano, de l’Ordre des frères mineurs conventuels (franciscain, ndlr), a été déclaré bienheureux : il préféra être tué plutôt que de renier la foi. Rendons grâce à Dieu pour ce prêtre et martyr, témoin héroïque de l’Évangile. Sa fidélité courageuse au Christ est un acte de grande éloquence, spécialement dans le contexte actuel de persécutions impitoyables contre les chrétiens.
En ce moment, notre pensée se tourne vers la ville de Gênes à nouveau durement touchée par des inondations. J'assure de ma prière pour les victimes et pour tous ceux qui ont subi de graves dommages. Que Notre Dame de la Garde soutienne la population génoise bien-aimée dans l'engagement solidaire pour dépasser cette dure épreuve. Prions tous ensemble Notre Dame de la Garde : Je vous salue Marie… Que Notre Dame de la Garde protège Gênes !
Je salue tous les pèlerins, surtout les familles et les groupes paroissiaux. Je voudrais saluer cordialement en particulier le groupe de pèlerins canadiens arrivés à Rome pour la Messe d'action de grâce de la canonisation de François de Laval et de Marie de l’Incarnation: que les deux saints suscitent dans le cœur des jeunes canadiens une ferveur apostolique.
Je salue le groupe de l’«Office Chrétien des personnes handicapées» venu de France, les familles du College Reinado Corazón de Jesus, de Madrid, et les fidèles de Ségovie, les Polonais ici présents et ceux qui ont promu des œuvres de charité à l'occasion de la "Journée du pape". Je salue le groupe nombreux de l’Association Amis de saint Colomban pour l’Europe, venus à l'occasion de l'ouverture du XIVe centenaire de la mort de saint Colomban, grand évangélisateur du Continent européen. Je salue les Filles de Marie Auxiliatrice participant au chapitre général, les fidèles de la paroisse Sainte Marie Immaculée de Carenno, et les représentants du diocèse de Lodi rassemblés à Rome pour l’Ordination épiscopale de leur Pasteur, avec les fidèles de Bergame et Marne.
A tous je souhaite un bon dimanche. S'il-vous-plaît, je vous demande de prier pour moi. Bon déjeuner et au-revoir !