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 Pèlerinage du pape François à Bozzolo

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MessageSujet: Pèlerinage du pape François à Bozzolo   Pèlerinage du pape François à Bozzolo Icon_minitimeMar 20 Juin 2017 - 20:21

Pèlerinage du pape François à Bozzolo 0002543-740x493



Ce mardi 20 juin 2017, au matin, le pape François est parti en hélicoptère de l’héliport du Vatican pour se rendre en pèlerinage sur les tombes de Don Primo Mazzolari à Bozzolo, dans la province de Mantoue, et de Don Lorenzo Milani à Barbiana, dans la province de Florence.

Discours du pape François :

Chers frères et sœurs, bonjour !

On m’a conseillé de raccourcir un peu ce discours, parce qu’il est un petit peu long. J’ai essayé de le faire mais je n’y suis pas parvenu. Beaucoup de choses me venaient, d’ici, de là, d’ailleurs… Mais vous avez de la patience ! Parce que je ne voudrais pas omettre de dire tout ce que je voudrais dire sur Don Primo Mazzolari.

Je suis pèlerin ici, à Bozzolo, et ensuite à Barbiana, sur les pas de deux curés qui ont laissé une trace lumineuse, bien que « dérangeante », dans leur service du Seigneur et du peuple de Dieu. J’ai dit plusieurs fois que les curés sont la force de l’Église en Italie et je le répète. Lorsqu’ils sont le visage d’un clergé non clérical, comme l’était cet homme, ils donnent vie à un véritable « magistère des curés », qui fait beaucoup de bien à tout le monde. Don Primo Mazzolari a été défini comme « le curé d’Italie » ; et saint Jean XXIII l’a salué comme « la trompette de l’Esprit-Saint dans la Bassa Padana (la plaine du Pô). Je crois que la personnalité sacerdotale de Don Primo n’est pas une exception mais un fruit splendide de vos communautés, bien qu’il n’ait pas toujours été compris et apprécié. Comme l’a dit le bienheureux Paul VI : « Il marchait devant d’un pas trop long et souvent, nous ne pouvions pas le suivre ! Et il a donc souffert et nous avons souffert nous aussi. C’est le destin des prophètes » (Salutations aux pèlerins de Bozzolo et de Cicognara, le 1ermai 1970). Sa formation est fille de la riche tradition chrétienne de cette terre du Pô, lombarde, de Crémone. Dans les années de sa jeunesse, il fut marqué par la figure du grand évêque Geremia Bonomelli, protagoniste du catholicisme social, pionnier de la pastorale des émigrants. Ce n’est pas à moi de vous raconter ou d’analyser l’œuvre de Don Primo. Je remercie ceux qui se sont consacrés à cela au cours des années. Je préfère méditer avec vous – surtout avec mes frères prêtres qui sont ici et aussi avec ceux de toute l’Italie : il était le « curé d’Italie » – méditer sur l’actualité de son message, que je situe symboliquement sur le fond de trois scènes qui remplissaient chaque jour ses yeux et son cœur : le fleuve, la ferme et la plaine.

1) Le fleuve est une splendide image qui appartient à mon expérience, ainsi qu’à la vôtre. Don Primo a vécu son ministère le long des fleuves, symboles du primat et de la puissance de la grâce de Dieu qui coule sans cesse vers le monde. Sa parole, prêchée ou écrite, puisait sa clarté de pensée et sa force persuasive à la source de la Parole du Dieu vivant, dans l’Évangile médité et prié, retrouvé dans le Crucifié et dans les hommes, célébré à travers des gestes sacramentaux jamais réduits à un pur rite. Don Mazzolari, curé à Cicognara et à Bozzolo, ne s’est jamais tenu à l’abri du fleuve de la vie, de la souffrance de son peuple, qui l’a façonné comme pasteur franc et exigeant, avant tout avec lui-même. Le long du fleuve, il apprenait à recevoir chaque jour le don de la vérité et de l’amour, pour s’en faire le porteur fort et généreux. Prêchant aux séminaristes de Crémone, il rappelait : « Notre force est d’être un « répétiteur ». […] Mais entre un répétiteur mort, un haut-parleur, et un répétiteur vivant, il y a une belle différence ! Le prêtre est un répétiteur, mais lorsqu’il répète, il ne doit pas être sans âme, passif, sans cordialité. À côté de la vérité que je répète, il doit y avoir, je dois mettre quelque chose de moi, pour faire voir que je crois à ce que je dis ; cela doit être fait de sorte que mon frère sente une invitation à recevoir la vérité » (1). Sa prophétie se réalisait dans son amour pour son époque, dans sa façon de se lier à la vie des personnes qu’il rencontrait, de saisir toutes les possibilités d’annoncer la miséricorde de Dieu. Don Mazzolari n’était pas quelqu’un qui regrettait l’Église du passé, mais il a cherché à changer l’Église et le monde à travers son amour passionné et son dévouement inconditionnel. Dans son écrit « La paroisse », il propose un examen de conscience sur les méthodes de l’apostolat, convaincu que les manques de la paroisse de son temps étaient dus à un défaut d’incarnation. Il y a trois voies qui ne conduisent pas dans la direction évangélique :

– la voie du « laisser faire ». C’est celle de qui se tient à la fenêtre en regardant sans se salir les mains – ce « balconear » (regarder du balcon) la vie -. On se contente de critiquer, de « décrire avec une complaisance amère et hautaine les erreurs  » (2) du monde qui nous entoure. Ce comportement met à la conscience au clair mais n’a rien de chrétien parce qu’il porte à se retirer, avec un esprit de jugement parfois amer. Il manque une capacité de proposition, une approche constructive à la solution des problèmes.

– la seconde méthode erronée est celle de l’ « activisme séparatiste ». On s’efforce de créer des institutions catholiques (banques, coopératives, cercles, syndicats, écoles…). Ainsi la foi se fait plus agissante mais, avertissait Mazzolari, cela peut générer une communauté chrétienne élitiste. On favorise les intérêts et la clientèle avec une étiquette catholique. Et, sans le vouloir, on construit des barrières qui risquent de devenir insurmontables lorsqu’émerge la question de la foi. On tend à affirmer ce qui divise plutôt que ce qui unit. C’est une méthode qui ne facilite pas l’évangélisation, qui ferme les portes et génère de la méfiance.

– la troisième erreur est le « surnaturalisme déshumanisant ». On se réfugie dans le religieux pour contourner les difficultés et les déceptions que l’on rencontre. On se tient à l’écart du monde, véritable champ d’apostolat, pour préférer les dévotions. C’est la tentation du spiritualisme. Il en découle un apostolat faible, sans amour. « On ne peut intéresser ceux qui sont loin par une prière qui ne devient pas charité, par une procession qui n’aide pas à porter les croix du moment » (3). Le drame se consume dans cette distance entre la foi et la vie, entre la contemplation et l’action.

2) La ferme. À l’époque de Don Primo, c’était une « famille de familles » qui vivaient ensemble dans ces campagnes fertiles, souffrant aussi de misère et d’injustices, dans l’attente d’un changement qui a ensuite abouti dans l’exode vers les villes. La ferme, la maison, nous disent l’idée de l’Église qui guidait Don Mazzolari. Il pensait lui aussi à une Église en sortie, quand il méditait pour les prêtres par ces paroles : « Pour marcher, il faut sortir de la maison et de l’église, si le peuple de Dieu n’y vient plus ; et s’occuper et se préoccuper aussi de ces besoins qui, bien que n’étant pas spirituels, sont des besoins humains et, de même qu’ils peuvent perdre l’homme, ils peuvent aussi le sauver.  Le chrétien s’est détaché de l’homme et notre manière de parler ne peut être comprise si, avant, nous ne l’introduisons pas par cette voie qui paraît la plus lointaine et qui est la plus sure. […] Pour faire beaucoup, il faut aimer beaucoup » (4). Voilà ce que disait votre curé. La paroisse est le lieu où tous les hommes se sentent attendus, « un « foyer qui ne connaît pas d’absences ». Don Mazzolari a été un curé convaincu que « les destinées du monde mûrissent dans la périphérie » et a fait de son humanité un instrument de la miséricorde de Dieu, à la manière du père de la parabole de l’Évangile si bien décrite dans le livre « La più bella avventura » (La plus belle aventure). On l’a justement défini comme le « curé de ceux qui sont loin » parce qu’ils les a toujours aimés et cherchés, il s’est préoccupé non pas de définir autour d’une table une méthode d’apostolat valide pour tout le monde et pour toujours, mais de proposer le discernement comme chemin pour interpréter l’âme de chaque homme. Ce regard miséricordieux et évangélique sur l’humanité l’a conduit à donner aussi de la valeur à la nécessaire gradualité : le prêtre n’est pas quelqu’un qui exige la perfection mais qui aide chacun à donner le meilleur. « Contentons-nous de ce que peuvent donner nos populations. Ayons du bon sens ! Nous ne devons pas massacrer les épaules des pauvres gens » (5). Je voudrais répéter cela et le répéter à tous les prêtres d’Italie et aussi du monde : Ayons du bon sens ! Nous ne devons pas massacrer les épaules des pauvres gens. Et si, pour ces ouvertures, on le rappelait à l’obéissance, il la vivait debout, en adulte, en homme, et en même temps à genoux, baisant la main de son évêque qu’il ne cessait pas d’aimer.

3) La troisième scène – la première était le fleuve, la seconde la ferme – la troisième scène est celle de votre grande plaine. Qui a accueilli le « discours sur la montagne » ne craint pas de s’engager, comme voyageur et comme témoin, dans la plaine qui s’ouvre, sans limites rassurantes. Jésus prépare ses disciples à cela, les conduisant parmi la foule, au milieu des pauvres, révélant que le sommet est atteint dans la plaine où s’incarne la miséricorde de Dieu (cf. Homélie pour le Consistoire, 19 novembre 2016). À la charité pastorale de Don Primo s’ouvraient différents horizons, dans les situations complexes qu’il a dû affronter : les guerres, les totalitarismes, les heurts fratricides, la difficulté de la démocratie en gestation, la misère de son peuple. Je vous encourage, frères prêtres, à écouter le monde, ceux qui y vivent et y oeuvrent, pour prendre en charge toutes les demandes de sens et d’espérance, sans craindre de traverser des déserts et des zones d’ombre. Ainsi nous pouvons devenir une Église pauvre pour et avec les pauvres, l’Église de Jésus. L’existence des pauvres est définie par Don Primo comme une « existence dérangeante » et l’Église a besoin de se convertir à la reconnaissance de leur vie pour les aimer tels qu’ils sont : « Les pauvres doivent être aimés comme des pauvres, c’est-à-dire tels qu’ils sont, sans faire de calculs sur leur pauvreté, sans prétention ou droit d’hypothèque, pas même celle de faire d’eux des citoyens du Royaume des cieux, encore moins des prosélytes » (6). Il ne faisait pas de prosélytisme parce que ce n’est pas chrétien. Le pape Benoît XVI nous a dit que l’Église, le christianisme, ne grandit pas par prosélytisme mais par attraction, c’est-à-dire par le témoignage. C’est ce qu’a fait Don Primo Mazzolari : le témoignage. Le serviteur de Dieu a vécu en tant que prêtre pauvre, non pas en tant que pauvre prêtre. Dans son testament spirituel, il écrivait : « Autour de mon Autel comme autour de ma maison et de mon travail, il n’y eut jamais de « son de l’argent ». Le peu qui m’est passé entre les mains […] est allait là où il devait aller. Si je pouvais avoir un regret sur ce point, il concernerait mes pauvres et les œuvres de la paroisse que j’aurais pu aider largement ». Il avait médité à fond sur la différence de style entre Dieu et l’homme : « Le style de l’homme : avec beaucoup, il fait peu. Le style de Dieu : avec rien, il fait tout » (7).

C’est pourquoi la crédibilité de l’annonce passe à travers la simplicité et la pauvreté de l’Église : « Si nous voulons ramener les pauvres gens dans leur Maison, il faut que le pauvre y trouve l’air du Pauvre », c’est-à-dire de Jésus-Christ. Dans son ouvrage, « La via crucis del povero » (Le chemin de croix du pauvre), Don Primo rappelle que la charité est une question de spiritualité et de regard. « Qui a peu de charité voit peu de pauvres ; qui a beaucoup de charité voit beaucoup de pauvres ; qui n’a aucune charité ne voit personne » (8 ). Et il ajoute : « Qui connaît le pauvre, connaît son frère : qui voit son frère voit le Christ, qui voit le Christ voit la vie et sa véritable poésie, parce que la charité est la poésie du ciel portée sur la terre » (9).

Chers amis, je vous remercie de m’avoir accueilli aujourd’hui, dans la paroisse de Don Primo. À vous et à vos évêques, je dis : soyez fiers d’avoir engendré des « prêtres comme cela » et ne vous lassez pas de devenir vous aussi « des prêtres et des chrétiens comme cela », même si cela demande de lutter contre soi-même, en appelant par leur nom les tentations qui nous assaillent, en nous laissant guérir par la tendresse de Dieu. Si vous deviez reconnaître que vous n’avez pas recueilli la leçon de Don Mazzolari, je vous invite aujourd’hui à le mettre à profit. Que le Seigneur, qui a toujours suscité dans notre sainte mère l’Église des pasteurs et des prophètes selon son cœur, nous aide aujourd’hui à ne pas les ignorer encore. Parce qu’ils ont vu loin et les suivre nous aurait épargné des souffrances et des humiliations. J’ai dit souvent que le pasteur doit être capable de se mettre devant le peuple pour indiquer la route, au milieu comme signe de proximité, ou derrière pour encourager celui qui est resté en arrière (cf. exh. ap. Evangelii gaudium, 31). Et Don Primo écrivait : « Lorsque je vois que le peuple glisse vers des descentes dangereuses, je me mets derrière ; lorsqu’il faut monter, je m’attache devant. Beaucoup ne comprennent pas que c’est la charité même qui me pousse dans l’un et l’autre cas et que personne ne peut mieux le faire qu’un prêtre » (10).

Dans cet esprit de communion fraternelle, avec vous et avec tous les prêtres de l’Église en Italie – avec ces bons curés – je voudrais conclure par une prière de Don Primo, curé amoureux de Jésus et de son désir que tous les hommes aient le salut. Ainsi priait Don Primo :

« Tu es venu pour tous,
pour ceux qui croient
et pour ceux qui disent ne pas croire.
Les uns et les autres,
parfois ceux-ci plus que ceux-là,
travaillent, souffrent et espèrent
pour que le monde aille un peu mieux.

O Christ, tu es né « en dehors de chez toi »
et tu es mort « en dehors de la ville »,
pour être de manière encore plus visible
le carrefour et le point de rencontre.

Personne n’est extérieur au salut, o Seigneur
personne n’est extérieur à ton amour,
qui ne s’effraie ni ne se raccourcit
en raison de nos oppositions ou de nos refus ».

Maintenant, je vais vous donner la bénédiction. Prions la Vierge Marie, avant, qui est notre Mère ; sans Mère, nous ne pouvons pas avancer.

[Je vous salue, Marie]

[Bénédiction]

Traduction de Zenit, Constance Roques

________________________________

1 P. Mazzolari, Preti così, 125-126.
2 Id., Lettera sulla parrocchia, 51.
3 Ibid., 54.
4 P. Mazzolari, Coscienza sociale del clero, ICAS, Milano, 1947, 32.
5 Id., Preti così, 118-119.
6 Id., La via crucis del povero, 63.
7 Id., La parrocchia, 84.
8 Id., La via crucis del povero, 32.
9 Ibid. 33.
10 Id., Scritti politici, 195.
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Source : https://fr.zenit.org/
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